La fusion annoncée entre GDF et Suez attire les foudres des syndicats et de certains partis politiques au motif que cette fusion ne serait que la privatisation de GDF.
La réalité économique est tout autre et il s'agit en fait d'une nationalisation rampante de Suez. M. Fillon lui même a déclaré sur les ondes que le pourcentage consolidé de l'Etat dans le nouvel ensemble sera de 40 %, bien supérieur à la minorité de blocage.
Tout le monde sait bien qu'en détenant 40 % du capital d'une entreprise, le reste étant très dilué, on y fait la loi. Il est, dès lors, peu probable que les autorités belges voient d'un bon œil leurs centrales nucléaires passer sous contrôle d'un Etat étranger. Heureusement pour la France, il n'y a actuellement plus de gouvernement belge. Mais si, comme cela est fort possible, les Flamands l'emportent outre-Quiévain, les lendemains risquent d'être difficiles.
Quoi qu'il en soit, cette affaire aura vu se renier autant M. Sarkozy que M. Mestrallet, le premier oubliant qu'il s'était engagé à ce que l'Etat ne descende jamais en dessous de 70 % dans GDF, le second ayant déclaré très récemment qu'il n'accepterait pas une cession des activités environnement de Suez. Et de nous expliquer qu'un "spin off" n'est pas une cession stricto sensu ; soyons sérieux...Tout cela ne renforce pas la crédibilité dans les élites politiques et économiques et c'est bien dommage en ces temps dits de "rupture".
Commentaires
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@ Cher Michel : Les Chinois détiennent des centaines de milliards de dollars en bons du Trésor américain. Pourtant, il ne viendrait à l'idée de personne de dire que les Chinois tiennent l'Etat américain en otage.
A propos du nouvel ensemble GDF/SUEZ dont l'Etat français détiendrait près de 40 %, vous dites : il est, dès lors, peu probable que les autorités belges voient d'un bon œil leurs centrales nucléaires passer sous contrôle d'un Etat étranger. Que je sache, SUEZ était détenue, en majorité, par des étrangers. Privés cette fois...
Mais visiblement, à vos yeux, cela change tout. Comme quoi le dogmatisme n'est pas toujours là où on le croit.
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