Biologie

Elon Musk, visionnaire sans scrupules ?

Le 30 janvier 2024, Elon Musk annonce que la société Neuralink [i] dont il est directeur a réussi une implantation neuronale sur un être humain. Il s’agit d’un implant de mille électrodes, positionné dans la région du cerveau qui contrôle les intentions de bouger. Cette expérimentation fait suite à celles qui avaient été conduites sur des singes qui auraient été capables de jouer au jeu de Pong par leur seule activité cérébrale. De telles expériences ne sont pas totalement nouvelles. Synchron, une société américaine spécialisée dans les interfaces cerveau-ordinateur endovasculaires, a annoncé

Un allèle du bonheur … discriminatoire

Intrigués par le fait que, étude après étude, les femmes se disaient majoritairement plus heureuses que les hommes, des généticiens de l'université de Floride du Sud ont fini par découvrir un allèle - on appelle allèles les différentes versions d'un même gène - particulier du gène MAOA (monoamine oxydase A) propre à susciter plénitude et satisfaction. On sait que le gène MAOA est responsable de la production d’une enzyme qui dégrade certains neurotransmetteurs dont la sérotonine et la dopamine, deux molécules de la famille des monoamines connues pour leur effet positif sur le plaisir et l

Bonne nouvelle sur le front du sida

Après avoir contracté le sida en 1995, un Américain de San Francisco, développa, à partir de 2007, une leucémie (cancer du sang). Pour éviter les effets secondaires d’une chimiothérapie anticancéreuse sur un organisme d’ores et déjà affaibli par le VIH, les médecins ont privilégié la transplantation de cellules souches compatibles avec celles du malade afin d’éviter le rejet. Et cela a marché ! En 2008, les médecins le déclarent guéri de sa leucémie. Mais une autre surprise les attendait : le patient ne présentait plus aucun marqueur du virus du sida. Autrement dit, il était guéri. Au premier

Micmac autour des cellules souches

Les recherches sur les cellules souches apparaissent comme le nouvel eldorado thérapeutique et... accessoirement financier. Aujourd’hui, les plus avancées concernent les cellules souches adultes. Elles sont les seules qui aient fait, avec des succès divers, l’objet d’essais thérapeutiques sur l’homme. Mais, selon un nombre croissant de biologistes, ce sont les cellules souches embryonnaires humaines (CSEh) qui recèleraient les capacités les plus "révolutionnaires". Ces cellules, éternellement vierges, seraient "pluripotentes". Ce qui revient à dire que l’on peut en disposer rapidement en

L’apoptose pour vaincre le cancer

Une équipe de l’Université de l’Illinois (USA) a réussi, à partir de l’analyse de 20 000 composés synthétiques et de différentes combinaisons, à créer une molécule synthétique, appelée PAC-1, capable de déclencher le suicide des cellules cancéreuses. On sait que les cellules saines ont la capacité de se « suicider » dès que quelque chose ne tourne pas rond. C’est l’apoptose, phénomène décrit par le Professeur Jean-Claude Ameisen lors d’un débat au Club. « A partir d’informations contenues dans leurs gènes nos cellules produisent les « exécuteurs » moléculaires capables de précipiter leur fin

Neuropharmacologie : perspectives de modification des comportements

Le cerveau est considéré, dans nos sociétés, comme le siège de la pensée. Depuis Descartes, la pensée est considérée par certains comme dissociée du corps. C’est pourquoi on a beaucoup de mal à voir dans le cerveau un organe comme les autres. On a encore plus de mal à admettre que le cerveau, comme tout autre organe, le foie ou le cœur par exemple, puisse être malade. La pensée malade ? C’est une idée terrifiante. Pourtant si le cerveau est un organe comme les autres, on doit admettre qu’il puisse et devrait être soigné comme n’importe quel autre organe. Certes, le cerveau est une machine

L’ADN : infaillible... mais à manier avec précaution

Les tests ADN sont réputés infaillibles pour confondre les méchants. En scénarisant des histoires où le criminel laisse sur la scène de son forfait un mégot ramassé à l’aveugle dans la rue, les auteurs de polars ont été les premiers à mettre le doigt sur les effets pervers de la toute puissance de la preuve par l’ADN et à attirer l’attention sur les erreurs judiciaires qui peuvent en découler. Aujourd’hui, la fiction rejoint la réalité. En Alaska, l’analyse du sperme d’un violeur coïncidait avec l’ADN d’un délinquant notoire. Pour les enquêteurs, le coupable est tout trouvé ... sauf qu’il

Du fonctionnement du cerveau à la prise de décision

Nous émergeons d’un siècle qui vénérait la pensée formelle et négligeait l’émotion. Un siècle où la raison était érigée en totem. C’est elle qui nous a permis de découvrir les propriétés fondamentales de la matière, de transplanter le cœur d’une poitrine vers une autre ou d’accéder à la Lune, muse préférée des poètes, et demain peut-être à Mars. Cette « Raison » raide et froide de rigueur, tout le contraire de la raison du siècle des Lumières, indifférente à l’incertitude, nous a fait croire que le monde pouvait être soumis au calcul, que la guerre du Vietnam pouvait être gagnée par les

Science sans conscience…

Les petits-déjeuners du Club nous ont offert récemment deux approches radicalement différentes de la médecine et de la biologie. En novembre 2005 le Professeur Derenne, personnage haut en couleurs, a fait un très brillant exposé sur le thème : "Ils ont tué Hippocrate". Il dénonçait certaines dérives actuelles de la politique de santé et le comportement de nombre de ses collègues qui n'agissent plus en médecins mais en techniciens, oubliant que les patients sont des êtres humains. Le 16 mai, le Professeur Joël Bockaert nous a fait part des dernières recherches sur le fonctionnement du cerveau

Faim, OGM et bonne conscience

Les adversaires des OGM, en particulier en Europe, mettent en doute leur innocuité sur la santé humaine et animale, s’inquiètent de la contamination des cultures sans OGM et, s’alarment des atteintes qu’elles porteraient à la biodiversité. Ils s’insurgent aussi contre le sort qui sera réservé aux paysans dans le monde, en particulier dans les pays pauvres. Les OGM étant protégés par des brevets, les petits paysans, assurent-ils, n’auront plus le droit de garder des semences d’une récolte pour les replanter l’année suivante, comme ils l’ont toujours fait. Ce qui constituerait un surcoût