Finance

« Le frivole et le sérieux » un livre de Michel Clouscard

Michel Clouscard (1928-2009) fut professeur de sociologie à l’Université de Poitiers. Il a développé une critique fondamentalement marxiste du néo-capitalisme et de ce qu’il appelle la social-démocratie libertaire. Il livre sa conception des rapports entre le gauchisme et l’idéologie libérale contemporaine dans un livre « Le frivole et le sérieux » publié voici plus de quarante ans et réédité en 2017 par Delga. On lui avait prédit qu’il serait à la fois boycotté, ridiculisé, stalinisé (on dirait aujourd’hui nazifié) s’il accédait à une certaine notoriété. Il ne l’a jamais vraiment obtenue ce

Dette Covid, le Quantitative Easing change la donne

La commission chargée de réfléchir à l’avenir de la « dette Covid » a rendu son rapport. Il s’agit beaucoup de non-propositions : pas d’annulation, pas de cantonnement, pas de dette perpétuelle, pas d’impôts donc pas d’austérité. On se tient prudemment à distance du quoi qu’il en coûte (QQEC), cet objet politico-monétaire que la Commission espère périssable. Le redressement des comptes publics demeure le pivot conceptuel des recommandations ; on l’évoque pour … après la crise. La principale audace est d’admettre qu’ il n’y a pas de solution immédiate à la dette et qu’il faut davantage penser

Pourquoi les grandes banques continuent-elles de financer de nouveaux gisements d’énergies fossiles ?

L’un des pires cercles vicieux de notre monde contemporain est celui du financement de l’énergie. Depuis 1988, les travaux successifs du GIEC nous ont avertis d’une probabilité croissante, aujourd’hui très proche de la certitude, que le réchauffement climatique soit provoqué par l’activité humaine, qu’il passe par les gaz à effet de serre, et entraîne au-delà d’un certain niveau une profonde dégradation de la vie humaine sur terre. Les dernières études donnent toutes une fourchette de 10 à 15 ans pour épuiser la marge qu’il reste de « budget carbone », c’est-à-dire la quantité d’énergie

A la recherche du rendement perdu

La responsabilité des gestionnaires des fonds d’investissements est mise à rude épreuve : dix années de politique monétaire accommodante ont écrasé les rendements financiers. Au bout de la chaîne les retraités de la classe moyenne occidentale, pilier de nos démocraties, s’inquiètent pour leurs placements et leurs retraites. Déflagration politique et sociale en perspective ! Sous la pression de nombreux gestionnaires s’élèvent contre les exclusions éthiques qui, au fil du temps, ont écarté des investissements les industries dont les produits étaient jugés néfastes (tabac, armements, jeux, etc.)

PACTE : Inventons la Société à Pacte Salarial

A l’occasion du projet gouvernemental PACTE, un débat s’est ouvert autour du statut de l’entreprise. Il nous permet d’inventer la société par action du 21 e siècle : la Société à Pacte Salarial dont chaque salarié est actionnaire. Le déséquilibre anachronique de la société par action La société par actions s’est structurée au début du 19 e siècle dans un monde différent du nôtre: le salarié sortait à peine du servage et son patron du droit seigneurial. Elle repose sur une inégalité de principe entre les apporteurs du capital, actionnaires et maitres à bord, et les salariés, apporteurs de leurs

Ce que le Bitcoin nous dit des valeurs de notre époque

Notre monde a développé comme jamais la spéculation financière. Le Bitcoin en est l’exemple pur. Conçu pour faciliter les transactions, il n’a déclenché les passions qu’en se révélant un formidable outil spéculatif : une loterie financière mondiale, sans prélèvement fiscal ni plafond des gains (payés par les nouveaux joueurs aux anciens) et une loterie « cool » : je participe à une histoire extraordinaire, sans mobiliser aucune expertise technologique, économique ou artistique. Notre monde est construit sur la gabegie énergétique et la fraude fiscale. Le Bitcoin repose bien sur ces moteurs : l

Dette : l'idée à débattre de France Stratégie

Dans une note sur la soutenabilité des dettes publiques de la zone euro France Stratégie évoque une mesure inédite : l’Etat décrète qu’il devient copropriétaire de tous les terrains construits résidentiels. Il devient ainsi créditeur d’une somme annuelle correspondant à la rémunération du droit d’occupation du sol dont le paiement peut être différé lors de la vente ou de la transmission. Ni les revenus courants ni les patrimoines professionnels ne sont touchés. La ponction est même favorable à l’activité puisqu’elle lève l’aléa d’une déstabilisation par la dette grâce au rééquilibrage du bilan

Réchauffement: marché ou long terme il faut choisir

Les récentes calamités météorologiques rappellent de façon concrète ce qu’une concentration de 400 ppm de CO² dans l’atmosphère veut dire. La question est connue et se pose de façon simple : pour contenir la concentration de CO² dans une limite acceptable (~450 ppm) il faut que 9/10 e des énergies fossiles restent là où elles sont. Le marché ne règlera pas ce problème, les politiques non plus. Ni les uns ni les autres n’ont d’intérêt dans le long terme, le court terme est consubstantiel à leur activité. Le marché fonctionne sur l’idée que la valeur d’une ressource est plus importante aujourd

Une transition financière pour la planète, vite !

Il y a trop de finance, comme il y a trop de carbone ; et il nous faut une transition financière, équivalente de la transition énergétique. Les citoyens doivent faire pression pour ramener vers l’intérêt général les grandes banques, gangrenées par la finance de marché. Ces banques sont perçues aujourd’hui, à juste titre, comme des dangers publics. Elles doivent redevenir des institutions utiles qui soudent une collectivité en accompagnant ses membres dans leurs initiatives. La financiarisation de l’économie est née de la captation par les grandes banques traditionnelles d’innovations sur les

Changement climatique : l’effet d’entraînement par l’exemple est irréversible

Claude Henry, invité de la Matinale du Club le 8 novembre, est précis : nous pouvons encore émettre 700 Md de tonnes de CO² dans et l’atmosphère. Au-delà, la hausse de la température sera, irréversiblement, supérieure à 2° et dévastatrice. La plus grande partie des réserves (3000 Md de tonnes) doivent rester là où elles sont. Au rythme actuel des émissions, c’est une vingtaine d’années qui nous restent. Ça va vite, le temps est compté. Dans certaines parties du globe, la physique a parlé : la désertification est là, il faudra la technologie pour les garder vivables. Compter sur les