Technologie

Elon Musk, visionnaire sans scrupules ?

Le 30 janvier 2024, Elon Musk annonce que la société Neuralink [i] dont il est directeur a réussi une implantation neuronale sur un être humain. Il s’agit d’un implant de mille électrodes, positionné dans la région du cerveau qui contrôle les intentions de bouger. Cette expérimentation fait suite à celles qui avaient été conduites sur des singes qui auraient été capables de jouer au jeu de Pong par leur seule activité cérébrale. De telles expériences ne sont pas totalement nouvelles. Synchron, une société américaine spécialisée dans les interfaces cerveau-ordinateur endovasculaires, a annoncé

L’épouvantail ChatGPT

Vous avez naturellement tous lu la presse à propos des prouesses de ChatGPT, le dernier robot qui sait tout sur tout. Les plus curieux d’entre vous l’ont peut-être même testé. Capable de répondre instantanément à toutes les questions qu’on lui pose, de rédiger un exposé, un poème, de reconnaître des objets, etc. il est devenu, en quelques semaines, un véritable épouvantail : pour les professeurs, dont les élèves se servent déjà de lui pour rédiger leurs dissertations, pour les journalistes qui craignent sa concurrence, pour les pouvoirs publics qui craignent la désinformation qu’il est capable

Quelles clés pour mieux comprendre les (r)évolutions du monde actuel ?

Auteurs avec Jérôme Bondu de « La plus grande révolution de toute l’histoire de l’humanité », Anne Beaufumé et Jérôme Coutou ont introduit la Matinale en insistant sur la difficulté croissante qu’ils constatent autour d’eux d’appréhender la masse des bouleversements technologiques auxquels on assite depuis une vingtaine d’années. Il gravite autour de nous une masse inouïe d’informations, impossibles à « digérer » dans leur globalité. La complexité et l’incertitude dominent. Ils engendrent du doute, de l’anxiété même, avec le sentiment d’être un peu dépassé par ces révolutions concomitantes

"La plus grande révolution de toute l'histoire de l'humanité", par Xavier Denecker

Dans « La plus grande révolution de toute l’histoire de l’humanité » (Inter-Ligere Éditions, 2022), Anne Beaufumé, Jérôme Bondu et Jérôme Coutou s’efforcent de donner des clés pour comprendre les changements accélérés que nous traversons. Le monde semble s’emballer sous nous yeux, disent les auteurs. Et de citer « Big data, cloud computing, internet des objets, biotechnologie, robotique, imprimantes 3D, biomimétisme, cellules souche, viande de synthèse, nanotechnologies, intelligence artificielle ». Nous sommes à un moment de bascule dans lequel les découvertes et les innovations dans quatre

Laurence Devillers : Quelle éthique pour vivre en bonne intelligence avec les machines douées d’IA ?

En 1990 Paul Ricoeur définissait l’éthique comme « une discipline philosophique pratique et normative visant à indiquer comment les êtres humains doivent se comporter envers ce et ceux qui les entourent ». Laurence Devillers (chercheuse au Laboratoire d’informatique pour la mécanique et les sciences de l’ingénieur (Limsi-CNRS) et professeure en informatique appliquée et intelligence artificielle à Sorbonne Université) explore depuis plus de vingt ans les interactions entre humains et machines et souligne en introduction à son intervention au Club combien l’éthique est un processus dynamique

Doit-on se résigner à vivre dans une colonie numérique ?

C’est la question que pose Jérôme Bondu, expert en intelligence économique, directeur de la société de conseil Inter-Ligere et auteur de " Maîtrisez internet. Avant qu'internet ne vous maîtrise", qui est intervenu devant le Club le 23 octobre dernier. Historien de formation, Jérôme Bondu valorise le « temps long » et dit avoir écrit son livre sous l’effet d’un véritable sentiment de « révolte » : comment se résigner à cette situation ? Il se demande dans son livre (ce qui a touché la corde sensible du Club des vigilants…) dans quelle « léthargie intellectuelle » nous sommes plongés pour nous

Les risques d’envahissement de l’humain par le numérique

La réflexion sur l’éthique du numérique, ou l’émergence d’une éthique appropriée au numérique, n’en est qu’à ses débuts. Le groupe de travail « Vigilance numérique » en a fait un de ses thèmes prioritaires de réflexion, pour tenter de contribuer à définir les conditions d’une cohabitation fécondes entre humain et numérique. Cet article est la suite de « Prélude à une réflexion sur l’humain et le numérique » et « Qu’est-ce qui distingue fondamentalement l’Homme de la machine ? » publiés en avril et mai dernier. Il se focalise sur les risques d’envahissement de l’humain par le numérique et

Facebook : va-t-on séparer Docteur Jekyll de Mr Hyde ?

Facebook est-il responsable de ce qui se publie sur son réseau ? C’ est la question à 50 milliards de dollars (le montant de ses recettes publicitaires). Non, répond Facebook depuis toujours : je ne suis pas l’éditeur, chacun est libre de publier, et un contrôle entraverait la liberté d’expression et le Premier amendement. Une position reprise et gravée dans la législation américaine. Certes, cette position semble en train d’évoluer : Marc Zuckerberg vient d’admettre une certaine responsabilité de son réseau devant les élus américains et il a décrit les outils d’intelligence artificielle (et

Qu’est-ce qui distingue fondamentalement l’Homme de la machine ?

Suite de « Prélude à une réflexion sur l’humain et le numérique ». La réflexion sur l’éthique du numérique n’en est qu’à ses débuts. Le champ d’investigation est immense car le numérique va influer de plus en plus fortement sur notre façon de nous situer, de nous souvenir, de nous distraire, de nous cultiver, de nous penser, de ressentir, etc. Avant d’évoquer les moyens éventuels de contenir la rationalité débordante de l’intelligence artificielle, nous devons vérifier si cette démarche est utile. Pourquoi poser des bornes à l’utilisation des algorithmes et des données ? Que voulons-nous

Prélude à une réflexion sur l’humain et le numérique

La réflexion sur l’éthique du numérique, ou l’émergence d’une éthique appropriée au numérique, n’en est qu’à ses débuts. Le groupe de travail « Vigilance numérique » en a fait un de ses thèmes prioritaires de réflexion, pour tenter de contribuer à définir les conditions d’une cohabitation fécondes entre humain et numérique. Il ne s’agit pas de verser dans une approche manichéenne, par définition fausse compte tenu de la nature et de la complexité du phénomène numérique. Sans compter que tout retour en arrière n’est pas concevable et qu’il y a beaucoup d’excellentes choses dans le monde