Moyen Orient

Un remarquable entretien avec J-P Filiu sur l'affrontement Israël-Palestiniens

Remarquable entretien sur les fondements de l’affrontement Israël-Palestine avec Jean-Pierre Filiu dans la matinale de France-Inter le 7 février. Son nouveau livre « Comment la Palestine fut perdue et pourquoi Israël n’a pas gagné » est en librairie le 9 février. Derrière ce titre un peu compliqué même ceux qui pensent connaître le sujet devraient découvrir quelques aspects nouveaux. Le Club des Vigilants avait reçu Jean-Pierre Filiu arabisant, ancien diplomate, professeur à Sciences-Po en novembre 2021 lors d'une Matinale à l’occasion de son précédent livre : « Histoire laïque du Moyen-Orient

L’ignorance, fabrique de la guerre qui vient

Nous n’importons pas le conflit israélo palestinien, nous fabriquons un conflit qui sera le résultat de notre propre aveuglement. Les massacres du 7 octobre ont suscité l’indignation et le soutien au droit d’Israël à se défendre. Les massacres dans Gaza poussent les plus audacieux à réitérer leur soutien à l’édification d’un Etat palestinien. Ainsi, pense-t-on, la symétrie de la position permettra de préserver la paix dans nos frontières. Ce ne sera pas le cas pour de multiples raisons. Le droit d’Israël à se défendre n’est pas le droit d’Israël d’humilier la population palestinienne et de la

Liban : la fin du printemps ou enfin une lueur d’espoir ?

Le 15 mai dernier ont eu lieu au Liban des élections législatives sous tension, dans un contexte de crise aiguë qui s’éternise depuis plus de deux ans, sur fond de faillite économique, de corruption politique, de misère sociale et de conflits confessionnels. Qualifiée de « printemps arabe à retardement », la révolution d’octobre 2019 portait pourtant les espoirs d’une population qui, excédée par les abus de la classe dirigeante, était massivement descendue dans la rue, exigeant la démission de ces hauts responsables corrompus et ayant mené le pays à la banqueroute, suite aux larges dérives

Le puzzle du Moyen-Orient et du djihadisme décrypté par Gilles Kepel

Dans son dernier livre , le politologue spécialiste de l’Islam analyse la liaison entre la situation explosive dans les pays musulmans, et les actions terroristes en Europe et le passage d’un terrorisme de réseaux à un « terrorisme d’atmosphère ». Sorti en février 2021, ce livre décrit la situation géopolitique dans le monde musulman en 2020, année hautement instable en raison des bouleversements d’alliances dans les nombreuses guerres qui ébranlent et fragilisent ce monde, et de l’inflammation idéologique qui en résulte. Il examine ensuite l’impact de cette situation en Europe où des

Jean-Pierre Filiu : Sur le Moyen-Orient, cessons de raisonner en termes de conflits religieux !

« Au Moyen-Orient tous les systèmes en place sont en faillite. Tous ». Devant le Club des vigilants le 19 novembre Jean-Pierre Filiu, arabisant, professeur d’histoire à Sciences-Po et ancien diplomate n’a pas mâché ses mots pour décrire la situation de ces populations pour lesquelles il éprouve une profonde empathie. Invité à l’occasion de la publication de son « histoire laïque du Moyen-Orient de 395 à nos jours »*, il n’hésite pas à dire que la catastrophe humaine « abominable » organisée par Bachar el-Assad en Syrie pour sauver son régime n’a pas d’équivalent dans la région depuis la

Historicité de l’Islam, Foi et Raison

Le 10 novembre dernier, plusieurs membres du Club ont eu l’occasion d’écouter Jean-Pierre Arrignon sur le thème « foi et raison » et d’échanger avec lui et des représentants d’autres associations s’intéressant au sujet de la laïcité. Jean-Pierre Arrignon défend l’idée d’une laïcité inclusive, qui ne tourne pas le dos au sacré. Jean-Pierre Arrignon, né en 1943, est un historien spécialiste du monde slave médiéval et de Byzance, Professeur des universités honoraire. Il a écrit plusieurs livres sur la Russie. Il est docteur honoris causa de l’université de Iaraslow. Il est faux de croire qu’islam

Trump, l'Iran, l'Europe : la révolte des agneaux?

Notre ami François Nicoullaud, ancien ambassadeur de France à Téhéran, a fait paraître cet article dans l'Orient-le Jour. La décision de Donald Trump de sortir son pays de l’accord nucléaire avec l’Iran est tombée avec une brutalité qui a pris les Européens de court. Certes, depuis quelques jours, il ne se faisaient plus guère d’illusions. Mais ils espéraient encore un délai de grâce qui leur permettrait d’obtenir quelques gestes de l’Iran, ou des sanctions allégées en remerciement de leurs efforts : « encore une minute, Monsieur le bourreau » … Mais le couperet est tombé. Les sanctions

Macron frappe fort sur la Syrie

Syrie : l'entrée fracassante d'Emmanuel Macron dans le club des grands acteurs. La nouvelle des frappes contre l'arsenal chimique de Bachar n'a pas eu l'effet d'une bombe, mais a la consistance d'une très bonne nouvelle. En effet apparaît enfin quelqu'un qui va pouvoir raisonner et faire plier Bachar dans une négociation, et c'est Emmanuel Macron. Pour plusieurs raisons. Il y a d'abord la démonstration des Armées Françaises : elles ont frappé ce qu'elles avaient décidé de frapper, elles auraient pu aussi bien tuer Bachar. La défense des Syriens a été nulle, et les Russes se sont bien gardés de

Alep, point haut de l’aventure iranienne en Syrie

Pour les Iraniens la bataille d’Alep représente une victoire mais elle est fragile et l’Iran n’a pas intérêt à prolonger la guerre en Syrie, estime François Nicoullaud, ancien ambassadeur de France à Téhéran. La République islamique d'Iran savoure en ce moment l'accomplissement de "la promesse divine" qu'est la victoire d'Alep. En son sein, les Pasdaran, ou Gardiens de la Révolution, ont beaucoup donné d'eux-mêmes depuis cinq ans, soutenant à bout de bras la vacillante armée de Bachar el Assad, formant des forces d'appoint sur place, et surtout faisant venir du Liban des milliers de

Poutine va-t-il enfin régler le problème syrien ?

Les gesticulations des Etats occidentaux sur la question syrienne n'ont pas empêché Poutine d'aider décisivement l'armée de Bachar à reprendre Alep. Bachar exulte en public. Mais aussitôt Poutine a déclaré que "maintenant il fallait mettre en oeuvre la solution politique". Poutine a prouvé lors de l'affaire des armes chimiques utilisées par Bachar qu'il savait lui imposer ses vues. Le stock d'armes chimiques syrien a été détruit... En tout cas, Bachar l'a publiquement ordonné. A Alep, Poutine a obtenu l'exfiltration des civils et des combattants qui voulaient quitter les lieux. L'armée