Entreprises

Les petites mains de l'IA

La question de l’intelligence artificielle est omniprésente dans les débats contemporains, surtout avec le développement de l’IA générative, qui suscite tout à la fois une certaine fascination face au potentiel inestimable et en même temps de profondes inquiétudes. Il est toutefois un sujet qui, bien qu’étroitement lié au développement de l’IA, ne fait pas la Une de la presse, mais qui est néanmoins occasionnellement évoqué par certains médias depuis quelques mois : les petites mains de l’IA. Le quasi-silence qui règne autour de cette question mérite qu’on s’y intéresse davantage : c’est l

Le mutualisme, un modèle économique alternatif exigeant

Fort de son expérience de mutualiste, Christian Oyarbide [i] vient de publier dans la collection Mondes en transitions « Réinventer le mutualisme ». En filigrane dans son livre comme régulièrement au long de son intervention au Club, il appelle les dirigeants mutualistes à mieux tenir les « promesses » qu’ils font à travers l’affichage de valeurs fortes mais exigeantes « affichées sur leur fronton ». Pour lui le mutualisme est bien placé répondre aux nouveaux besoins d’une société en quête d’utilité sociale et de sens. Et pour y parvenir l'une des questions essentielles à se poser est : "peut

Connaissez-vous la comptabilité carbone généralisée ?

Non, vous ne la connaissez sans doute pas parce qu’elle n’existe pas encore. Mais il faut qu’elle se généralise rapidement. Le Club soutient l’initiative résumée dans cette tribune publiée récemment dans les pages idées du quotidien Les Echos. Le premier signataire en est Jérôme Cazes, ancien président du Club, qui a lancé depuis le « lobby de l’intérêt collectif » R ! ou Réconcilions-nous (incubateur de l'initiative "Carbones sur factures") dont le Club est partenaire depuis son lancement.. Connaître précisément, rapidement et sans trop d’effort l'empreinte carbone de chaque produit ou

Air France : y aura-t-il un retour à la vie d'avant ?

Atteinte de plein fouet par la crise sanitaire, comment Air France peut-elle affronter les menaces conjuguées d’une concurrence maximale et du défi environnemental ? Lors de cette Matinale, Anne-Marie Couderc a défendu avec conviction l’idée que la compagnie aérienne nationale, forte d’atouts qui lui sont propres, réussirait à répondre aux défis, nombreux, auxquels elle fait face aujourd’hui. En mai 2018, le second mouvement social d’ampleur de la décennie (une première grève importante avait déjà eu lieu en 2014) avait provoqué le départ de son PDG et l’avait amenée à assurer la présidence

L'entreprise contributive. Concilier monde des affaires et limites planétaires

« Il fut un temps où le vivant était la seule réalité ! Mais en attendant que vienne l’âge de la sagesse : par quel extraordinaire pensons-nous avoir le droit d’anéantir des espèces millénaires, alors même que la nôtre se cherche encore ? » Nous voilà repartis bille en tête pour une énième relance et l’espoir d’un retour à la croissance nourrissant inlassablement cette illusion alors qu’il s’agit plutôt d’envisager un nouveau modèle de développement dont est porteur cet ouvrage. Les auteurs montrent qu’il faut changer de perspective, renoncer à vendre du « pas cher et quasi jetable » pour

Le nouveau contrat social. L'entreprise après la crise

« …Attention au déséquilibre engendré entre le réel et le Toc, si létal pour l’économie» Les auteurs de cet ouvrage dense nous enjoignent d’appliquer une vraie coupure et une méthode face aux bouleversements et incessantes remises en question de cette oppressante pandémie coronavirus qui n’a pas infecté que la sphère de la santé. Ils en appellent au compromis sur la base d’une exigence de justice sociale, de la classe ouvrière aux couches dirigeantes, comme une condition de la cohésion française.Ils la nomment « entreprise cohésive », et lui vouent une ambition de transformation radicale de la

Comment sauver le libéralisme ?

Comment sauver le libéralisme ? À cette ambitieuse question, Bernard Esambert, ancien président du Club des vigilants, dont nous avions évoqué dernièrement le ciné-portrait, propose une réponse non moins ambitieuse : il faut introduire ou réintroduire de l’éthique dans le comportement des agents économiques et notamment des riches et des puissants. La quatrième de couverture du livre que vient de publier la Fondation éthique et économie sous sa direction commence ainsi : « L’économie d’aujourd’hui n’est-elle pas un défi aux valeurs de justice et de respect de la dignité humaine ? L’économie

Abandon de la fusion Alstom Siemens – Pourquoi l’Europe a raison

Le blocage de la fusion Alstom Siemens par la Commission européenne soulève une vague de critiques contre l’Europe, notamment en France où beaucoup de dirigeants politiques dénoncent une mauvaise décision. Ce concert d’imprécations, dans un domaine, la politique de concurrence et de lutte contre les concentrations, qui est une belle réussite de l’Europe, mérite d’être démonté. La lutte contre les concentrations vise à assurer une certaine concurrence sur le marché européen, avec l’idée que dans une économie de marché la concurrence évite des rentes de monopole coûteuses : coûteuses à court

Too big to do business

Dans un article récent de Variances.eu j’ai décrit comment l’équilibre entre le pouvoir des plus grandes entreprises et celui de la collectivité s’était rompu au cours des 40 dernières années. Des entreprises mastodontes infiniment puissantes et efficaces échappent au contrôle collectif. Comme leur poids s’accroit sans cesse et que leur impunité mine les pouvoirs démocratiques, ce déséquilibre va s’accroître. De plus en plus, la maîtrise de grandes menaces de notre époque va dépendre de choix faits sans contrôle au sein de ces entreprises : réchauffement climatique, disparition de la vie

PACTE : Inventons la Société à Pacte Salarial

A l’occasion du projet gouvernemental PACTE, un débat s’est ouvert autour du statut de l’entreprise. Il nous permet d’inventer la société par action du 21 e siècle : la Société à Pacte Salarial dont chaque salarié est actionnaire. Le déséquilibre anachronique de la société par action La société par actions s’est structurée au début du 19 e siècle dans un monde différent du nôtre: le salarié sortait à peine du servage et son patron du droit seigneurial. Elle repose sur une inégalité de principe entre les apporteurs du capital, actionnaires et maitres à bord, et les salariés, apporteurs de leurs