Russie

Alain Juillet : "Quels gagnants et perdants de l'après-guerre Ukraine-Russie ?"

À quoi pourrait ressembler une paix future entre l’Ukraine et la Russie ? Qui seraient les gagnants et les perdants, notamment sur le plan économique ? Il est toujours stimulant de se confronter à des questions qu’il n’est pas convenable de poser à un moment donné et d’écouter ou de lire des interlocuteurs dont on ne partage pas forcément les points de vue. C’est l’esprit du Club des vigilants. Pour répondre à la question « Guerre en Ukraine : une guerre économique « aussi » ? » il avait invité le 24 avril Alain Juillet, qui a l’expérience d’une double carrière dans les affaires et dans l

Ukraine : en quoi la Russie menace la France ?

Récemment un ami me demandait comment répondre à une question posée par ses « réseaux russophones » : en quoi la Russie est-elle une menace pour la France ? La question m’a d’abord paru décalée. La France est fréquemment menacée de la foudre nucléaire par les ultras du régime qui font corps autour de Poutine. La guerre hybride menée par la Russie gagne en intensité : les cyber attaques, les campagnes de déstabilisation qui polluent, depuis longtemps, nos élections et d’autres plus ou moins opportunistes (les étoiles de David taguées sur les murs de Paris après l’attaque du Hamas ou les

"Manipulations de l’information dans la guerre d’influence ?"

Dans cette interview de Jérôme Bondu (expert en intelligence économique) par Alain Juillet [1], les deux experts se renvoient en quelque sorte la balle pour nous montrer, comme le dit ce dernier, que « le dessous des cartes n’est pas d’une clarté totale par rapport à ce qu’on nous raconte »… Nous vous recommandons cette vidéo très didactique illustrant comment propagande et désinformation ont eu et ont toujours de réels impacts sur la géopolitique du monde…. Après avoir évoqué quelques cas historique célèbres, Jérôme Bondu nous raconte l’influence des Etats-Unis, à travers la CIA, dans de

Ce que nous enseigne la guerre en Ukraine

Alors que l’année 2023 s’achève et que l’on se dirige vers une troisième année de guerre, quels enseignements dégager des événements de la guerre en Ukraine, restitués au quotidien par les médias et suivis par de nombreux centres d’analyse ? D’abord que l’imprudence et la prise de risque de Poutine restent difficiles à expliquer. On sait que mue par un cocktail détonnant d’impérialisme et de complexe d’encerclement la Russie, puissance assiégée, répète régulièrement des manœuvres agressives pour rompre l’équilibre à son avantage (Berlin 1948, Cuba 1962, Afghanistan 1979). On sait aussi que la

Jean-Pierre Dupuy : Pourquoi une guerre nucléaire en Europe est possible

« Avec la guerre en Ukraine aux portes de l'Europe et la montée des affrontements - aujourd'hui verbaux et "à distance"- entre la Russie et les puissances de l'OTAN, Jean-Pierre Dupuy [i] estime que "nous sommes plus près d'une guerre nucléaire que nous ne l'avons jamais été pendant la guerre froide". Pourquoi donc sommes-nous si peu conscients de la possibilité de cette apocalypse ? Comment apprécier les "chances" que la guerre que mène Poutine aboutisse à cette catastrophe absolue d'une troisième guerre mondiale qui anéantirait notre civilisation toute entière ? » ---------------------------

Nouvel ordre mondial, deux discours et un scenario

Alors que la défaite russe se profile, la bataille s’aiguise pour le nouvel ordre mondial qui sortira de la guerre, soit un système organisé de puissance capable de garantir la paix, pour quelques temps au moins. En effet, plus personne ne doute que la guerre provoquée par la Russie serve de catalyseur à une confrontation plus large et qu’elle sera le probable point d’aboutissement du système issu des règlements de la seconde guerre mondiale (1945 et 1990). Récemment, à l’ONU, Sergueï Lavrov, ministre des Affaires étrangères de la Russie a affiché la prétention de la Russie à refonder l’ordre

Ukraine – L’erreur de Macron

La communication élyséenne est de nouveau à la manœuvre pour tenter d’infléchir les propos du Président comme elle avait dû le faire après le couplet sur « l’humiliation ». Il s’agit cette fois des garanties de sécurité qu’il faudrait donner à la Russie, c’est-à-dire reconnaître sa « peur de l’OTAN » et le « déploiement d’armes qui peuvent [la] menacer ». Difficile de plaider le malentendu tant il semble y avoir un fil rouge dans la pensée et les propos du Président. On est davantage tenté de parler d’erreur. Une erreur sur le plan de la logique. La guerre de Poutine est une guerre de conquête

Relire Aron au temps de l’Ukraine

Raymond Aron fut l’un des penseurs les plus profonds du phénomène de la guerre ainsi qu’un observateur pénétrant de l’actualité. Quand il interprétait l’histoire en train de se faire ses analyses articulaient une observation très fine du comportement des acteurs, considérés dans la diversité de leur environnement historique et sociologique, avec un substrat philosophique et théorique développé dans ses ouvrages scientifiques sur les relations internationales et la guerre. On trouve dans les textes aroniens vieux de plusieurs décennies [1] des éléments d’explication qui aident à donner un sens

Ukraine : à quand un aggiornamento de la stratégie française ?

L’amplification du conflit, visible depuis des semaines, s’aggrave encore. Les civils sont désormais la cible, victimes d’une campagne de terreur qui mêle déportations et destructions des installations vitales avec des moyens indiscriminés et sommaires (les drones iraniens font à peine mieux que l’armée syrienne larguant des barils de poudre depuis des hélicoptères). Au menu des prochaines épisodes, peut-être l’entrée en scène de la Biélorussie et toujours ces questions sur l’arme nucléaire tactique dont la valeur pour Poutine est une fonction croissante de l’échec opérationnel de ses armées

Ukraine, réflexions et questions à chaud - VIII

Energie. On continue de suivre la scène énergétique dont les recompositions géopolitiques s’opèrent désormais dans la matrice de la transition énergétique qui provoque une accélération de toute chose. L’embargo européen sur le pétrole russe livré par mer, et le renoncement volontaire de l’Allemagne à ses achats par pipeline, devraient potentiellement faire mal à la Russie (50% de ses exportations). Mais le baril flirte avec les 120$, il est au-dessus de 100$ depuis l’invasion. Même effet sur le gaz dont la baisse des exportations d’environ un tiers est compensée par des prix historiquement