Elections 2022

Elections australiennes : résultats et enseignements

Nous pourrions envier le taux de participation aux élections fédérales australiennes, il a dépassé les 92%. Il est vrai que le vote est obligatoire depuis 1924 et qu’avec cette obligation les Australiens semblent se souvenir d’une évidence : la démocratie ne s’use que si on ne s’en sert pas ! Le scrutin renverse la majorité national liberal aux affaires depuis neuf ans (trois mandats). La victoire revient au Labor d’Anthony Albanese qui obtient de justesse la majorité absolue à la chambre basse (77, +8 élus), condition pour gouverner dans cette démocratie parlementaire [1]. La défaite est

Liban : la fin du printemps ou enfin une lueur d’espoir ?

Le 15 mai dernier ont eu lieu au Liban des élections législatives sous tension, dans un contexte de crise aiguë qui s’éternise depuis plus de deux ans, sur fond de faillite économique, de corruption politique, de misère sociale et de conflits confessionnels. Qualifiée de « printemps arabe à retardement », la révolution d’octobre 2019 portait pourtant les espoirs d’une population qui, excédée par les abus de la classe dirigeante, était massivement descendue dans la rue, exigeant la démission de ces hauts responsables corrompus et ayant mené le pays à la banqueroute, suite aux larges dérives

Et dans cinq ans ?

On a eu un peu peur en 2017, on a eu très peur en 2022 et on a toutes les raisons d’être angoissé pour 2027. Peur de l’extrême droite ? Du populisme ? Du national-socialisme ? Peur d’un mouvement dangereux pour la démocratie, incarné aujourd’hui par Marine Le Pen, qui se sera sans doute recomposé d’ici là. Qu’elle, ses amis et ses semblables aient envie de prendre le pouvoir par les urnes ne rassure pas quant à leur attachement à la démocratie. Mussolini et Hitler l’ont fait jadis. Leur ami Orban vient de le refaire en Hongrie. Le quitteraient-ils quand la faillite de leur programme serait

Profilage et démocratie sont incompatibles

La France aborde deux campagnes électorales capitales, pour les présidentielles et les législatives. On surveillera beaucoup les temps de paroles et les financements. Surveille-t-on assez ce qui se passe sur les réseaux sociaux ? Sur Facebook et ses filiales ? Sur Google ? Le Club des vigilants a décidé de mettre un accent particulier cette année sur les aspects concrets de la démocratie et sur la puissance excessive des GAFAM, les grands groupes d’internet. La question est au croisement de ces deux thèmes. Un scandale un peu ancien, l’affaire Cambridge Analytica qui date de l’élection de

Foule, idées communes et autorité

Jacques Blamont souhaitait intituler l’un de ses derniers livres, consacré à l’intelligence collective à l’heure des réseaux sociaux, Je suis la foule. L’éditeur préféra un plus sage Réseaux ! La qualité de l’ouvrage [1] était intacte mais il me semble que Blamont capturait dans ces quatre mots la force d’une révolution qui, de technologique, est devenue anthropologique et politique. Cette foule-internet a autant de puissance et de force transformatrice que la foule-démocratie portée par l’égalité jadis observée par Tocqueville. Une différence est que l’information y circule immédiatement ; c