Humeur

Appel à la résistance de l’esprit

Dans une tribune publiée dans Le Nouvel Obs le 27 juin, Edgar Morin, ancien résistant, sociologue et philosophe, analyse avec lucidité la situation politique chaotique de la France, à quelques jours du premier tour des élections législatives. Au-delà de ce point de vue personnel fort d’une longue expérience (il fêtera ses 103 ans en juillet) porté sur la crise actuelle, qu’il ne faut pas circonscrire à l’Hexagone, mais inscrire dans un contexte mondial de tensions extrêmes pouvant déboucher sur un conflit interplanétaire à partir de points explosifs (ex : Palestine / Israël, Ukraine / Russie

Stupéfaction face au spectacle de la « chose publique »

En quelques années, le spectacle de la chose publique s’est transformé. Ce spectacle, qui suscitait approbation ou adhésion, agacement ou colère, provoque aujourd’hui stupéfaction et désarroi. Certes, il n’a jamais été immuable et a toujours comporté une part d’irrationnel et de passion. Ce qui a d’abord changé, ce sont les médias et les nouvelles techniques de communication qui ont donné progressivement à l’image et à l’instantané une place croissante et ont fait des responsables politiques des acteurs tenus de réussir leur show. La vie politique s’est accélérée, le temps court est devenu la

Fascination française

Emmanuel Macron aux sujets de Sa Majesté : « Pour vous, c’est votre Reine. Pour nous, c’est la Reine » La Reine n’est plus, la France est en deuil. La palme revient aux médias. Des dizaines d’heures sur les chaines de TV et de radio, à la recherche du moindre détail sur Elisabeth et les Windsor. Gorbatchev, un acteur qui a changé le monde, a eu droit au centième du temps d’antenne consacré à la spectatrice discrète, mais royale, du déclin de ce qui fut un des grands empires du Monde. La performance médiatique est plus spectaculaire que les manifestations endeuillées de notre président de la

Brexit : la paranoïa britannique avide de souveraineté douchée

Le Brexit a eu lieu. Vraiment ? Nos amis populistes anglais s'en glorifient. Souveraineté enfin retrouvée ! Comme l'a dit Ursula von der Leyen à Boris Johnson, avec le calme qui la caractérise : vous êtes souverains pour sortir de l'Union Européenne, mais pas pour y entrer ou y rester. Tout est dit, mais Boris n'a pas encore compris. Comme il n'a pas encore compris les Européens qui savent depuis longtemps que "fair play est un mot intraduisible en anglais". Les entrepreneurs anglais avaient déjà compris. La City est en train de comprendre : https://www.agefi.fr/financements-marches/actualites

Dette pandémique ?

Les vacances sont traditionnellement propices à la rêverie. Mais les temps actuels ne s’y prêtent pas. Le temps est lourd et nous prenons davantage conscience de son écoulement. Dans ce contexte épidémique, la croissance économique est faible, l’ensemble de notre modèle économique vit un point de bascule entre deux mondes. Dieu que c’est difficile de répartir la rareté en espérant dégager les voies du futur, cela ressemble étonnamment à un va-et-vient continu. Pour la première fois de son histoire l’UE va s’endetter. La pandémie n’a fait qu’amplifier la croissance de l’endettement qui était à

Ils ne sortiront pas

Boris Johnson est le premier ministre d'un Royaume très Désuni. Il est inutile de rappeler ici la situation rocambolesque du Brexit, la presse en fait ses choux gras depuis bientôt quatre ans. Il n'est pas non plus nécessaire d'ajouter de nouveaux pronostics sur la date de sortie de cette crise. Ce sont les raisons de l'apparition de la crise qui vont alimenter notre propos. L'adhésion à l'UE est ressentie par beaucoup de Britanniques comme une perte de souveraineté. Une proportion importante d'entre eux voient ainsi dans le Brexit la restauration d'une souveraineté qu'ils estiment bien mise à

Le modèle chinois, précurseur de la société du futur ?

Un certain nombre de Français sont choqués d'apprendre que la Chine met en place un système de "crédit social". Chaque citoyen dispose d'un capital initial de points qui peut s'éroder ou augmenter suivant le comportement constaté de l'individu dans la société. En France, nous avons le blocage de la carte bancaire si les dépenses excèdent la provision disponible et le retrait de points du permis de conduire en cas d'infractions au code de la route. Au fond, le système est un peu le même, mais il a pour conséquence d'irriter fortement les Français. Et puis on s'y fait... Et les plus

Dura lex sed lex...

L'affrontement entre les syndicats SNCF et le gouvernement se "durcit"-il ? Oui, quand on voit bien qu'il se focalise sur l'abandon du statut de "cheminot". Retour sur le coeur du sujet. Les générations antérieures de cheminots ont travaillé dur, dans des conditions éprouvantes. Dans les locomotives à vapeur, le conducteur enfournait le charbon et subissait la chaleur du foyer. Il avalait des poussières de charbon à longueur de temps. Le statut de cheminot est la magnifique conquête sociale de ces générations. Aujourd'hui, un conducteur est assis confortablement dans sa cabine, totalement

Vers la fin de l'hégémonie du dollar ?

Trump a provoqué un séisme mondial en quittant l'accord sur le nucléaire iranien. D'abord en ranimant une course aux armements nucléaires au Moyen-Orient. Mais surtout en ruinant soixante quatorze ans de confiance mondiale dans la monnaie dollar. En 1944, à Bretton Woods, les Américains, grands vainqueurs annoncés de la seconde guerre mondiale, font accepter par le monde entier la suprématie monétaire du dollar. Les grands échanges mondiaux, dont le pétrole, seront libellés en dollars. Le prix du pétrole est fixé en dollars. Le système bancaire mondial est dominé par les USA. En complément aux

Macron frappe fort sur la Syrie

Syrie : l'entrée fracassante d'Emmanuel Macron dans le club des grands acteurs. La nouvelle des frappes contre l'arsenal chimique de Bachar n'a pas eu l'effet d'une bombe, mais a la consistance d'une très bonne nouvelle. En effet apparaît enfin quelqu'un qui va pouvoir raisonner et faire plier Bachar dans une négociation, et c'est Emmanuel Macron. Pour plusieurs raisons. Il y a d'abord la démonstration des Armées Françaises : elles ont frappé ce qu'elles avaient décidé de frapper, elles auraient pu aussi bien tuer Bachar. La défense des Syriens a été nulle, et les Russes se sont bien gardés de