Santé

Fin de vie : suicide assisté, euthanasie, comment concilier dilemmes éthiques et libertés individuelles?

Claudine Bergoignan Esper, professeure des Universités en faculté de droit, spécialiste du droit de la santé, membre de l'Académie de médecine, est intervenue sur ce sujet difficile de la fin de vie devant le Club. Elle a tenu à souligner qu’elle le faisait en son nom personnel, l’Académie de médecine ne s’étant pas encore prononcée. En préambule à son intervention, Claudine Bergoignan Esper fait quelques considérations « générales » sur ce sujet difficile. Pour elle, c’est un sujet grave, que nous devrions tous connaître, « auquel nous devrions tous au moins réfléchir, quel que soit notre âge

Notre système de santé a besoin de confiance, de proximité et de souplesse, diagnostique M-S Desaulle

Le manque de moyens est constamment évoqué pour expliquer les crises de la médecine française. Le système de santé a tout autant besoin d’être organisé et de fonctionner différemment pour être plus efficace et mieux correspondre aux attentes des soignants et des soignés a dit en substance notre invitée Marie-Sophie Desaulle le 9 décembre au cours d’une « matinale » du Club. Diplômée de l’École nationale de la santé publique de Rennes, directrice d’hôpitaux, directrice d’ARS (l’agence régionale de santé Pays de la Loire), elle est aujourd’hui présidente de la FEHAP la fédération hospitalière du

Une autre manière de regarder le Ségur de la santé

Notre santé n’a pas de prix mais elle a un coût, comme chacun sait ou plutôt croit savoir vaguement. Qu’il s’agisse d’augmenter les rémunérations des soignants ou le nombre de lits de réanimation ce coût concerne tous les patients que nous sommes. Que nous le payions sous forme de cotisations facultatives (mutuelles complémentaires), obligatoires (cotisations maladie) ou indirectes (CSG, CRDS, etc.) nous le payons tous de manière assez égalitaire. Toutes ces contributions sont en effet peu progressives. Ce coût il serait bon que nous en ayons mieux conscience, individuellement et

Grand confinement : histoire d’une hallucination collective ?

Avant même la fin de la crise commence le temps des bilans. Après avoir rappelé l'historique de la pandémie, celui dressé par Charles-Elie Guzman dans UP Magazine souligne à quel point certains modèles mathématiques sur lesquels se sont appuyés des scientifques pour publier leurs prévisions apocalyptiques étaient faibles, voire faux. Ainsi, le modèle vedette de l'Imperial College, sur la foi duquel l'OMS et certains dirigeants politiques ont préconisé et mis en place un confinement généralisé, a pu être qualifié " d'erreur informatique la plus dévastatrice de tous les temps". Les critiques et

Un nouveau monde, vraiment?

Les partisans de la décroissance, de la démondialisation et de l’effondrement jubilent. Le coronavirus leur donnerait raison et nous avons eu tort de ne pas écouter Cassandre. Tout ne sera-t-il plus comme avant ? Probablement pas mais certaines inflexions sont nécessaires. Il est hasardeux d’affirmer que nous vivons un moment inédit. Qu’il le soit pour nous, enfants de la paix et de la santé pour tous est certain, mais à l’échelle des temps, les grandes épidémies ont prélevé leur dû et il est utile d’en rappeler le mécanisme et les conséquences. La mondialisation n’est pas un fait nouveau. La

COVID-19 : et s'il fallait entendre les collapsologues ?

Vous savez, ces doux dingues qui prétendent que, à un horizon impossible à prévoir précisément mais assurément prochain (dans 10 ans, 30 ans ?), notre civilisation pourrait s'effondrer (« collapse » en anglais). Mais qu’est-ce qu’un effondrement ? Les collapsologues parlent de « processus à l’issue duquel les besoins de base ne sont plus fournis à une majorité de la population par des services encadrés par la loi ». Pour en savoir davantage sur cette nouvelle « science », vous pouvez lire différents ouvrages 1 qui expliquent pourquoi cet effondrement est inéluctable, quelles formes il pourrait

Données de santé : nouveau contexte, nouveaux enjeux

« La santé n’échappe pas à la mise en données ». « Alors qu’on pouvait encore il y a quelques années prétendre pouvoir enfermer ces données à double tour dans un puits en y jetant la clef au fond, aujourd’hui elles sont devenues trop nombreuses » et « les capacités de traitement d’un nombre de plus en plus important de données sont grandissantes. Les attentes croissent elles aussi : on en « demande » de plus en plus aux données de santé ». Or, « avec la multiplication des sources dont elles peuvent provenir se posent aujourd’hui des questions centrales en termes d’usages, d’accès et de

Tensions et (r)évolutions du système de santé

Pour le Cercle Vivienne (think tank indépendant regroupant des acteurs spécialistes des questions de santé et de protection sociale), le pire serait que par manque d’anticipation, nous soyons confrontés collectivement à « un désastre industriel semblable à celui de la sidérurgie et que nous nous réveillions trop tard pour bâtir des solutions sur ses ruines ». A l’occasion de la sortie de l’ouvrage édité par le Cercle « Aux grands mots les grands remèdes », un débat a été organisé par le Club le 4 avril dernier avec Christian Oyarbide et Jean Sammut* autour des questions et enjeux soulevés par

J-M Borello : Comment rester solidaires lorsque l'argent public se fait rare

La France d’aujourd’hui est une grosse machine à exclure forcée à dépenser beaucoup d’argent pour essayer d’inclure ceux qu’elle a elle-même exclus. Cette idée a été exprimée par Jean-Marc Borello le 18 juin au cours d’une Matinale du Club des Vigilants. La question posée par les Vigilants au Président du Groupe d’économie sociale SOS, (12 000 salariés) était : « Comment rester une société solidaire lorsque l’argent public se fait rare » ? Le Club s’interroge en effet sur ce que pourrait être le fonctionnement de notre société si la croissance très lente ou la croissance zéro s’installait

Les nanomédicaments : un pas de plus vers la médecine personnalisée

Dans le traitement chimiothérapique traditionnel, pour que la "bonne dose" arrive aux cellules malades, il faut sans cesse augmenter les quantités car une partie du médicament se "perd" dans l’organisme avec tous les effets toxiques induits. D’où la voie explorée par de nombreuses équipes de par le monde : celle des nanovecteurs qui permettent d’acheminer le princeps (principe actif d’un médicament) précisément dans les cellules malades de tel ou tel organe. Mais là où la plupart ont privilégié la voie de l’encapsulation "physique" en développant des capsules de polymères, l’équipe de Patrick