Réforme de l'Etat

Un nouveau monde, vraiment?

Les partisans de la décroissance, de la démondialisation et de l’effondrement jubilent. Le coronavirus leur donnerait raison et nous avons eu tort de ne pas écouter Cassandre. Tout ne sera-t-il plus comme avant ? Probablement pas mais certaines inflexions sont nécessaires. Il est hasardeux d’affirmer que nous vivons un moment inédit. Qu’il le soit pour nous, enfants de la paix et de la santé pour tous est certain, mais à l’échelle des temps, les grandes épidémies ont prélevé leur dû et il est utile d’en rappeler le mécanisme et les conséquences. La mondialisation n’est pas un fait nouveau. La

Réformer, c'est possible !

Pour parvenir à réformer, deux maîtres-mots pour Jean-Paul Bailly, invité du Club le 10 janvier dernier : le dialogue ET la confiance. Et, aussi, le soin accordé à la prise en compte du « temps ». " La légitimité se construit avec le temps " : " cela n’a aucun sens de prendre des décisions à l’avance " comme le font, sous la contrainte médiatique, la plupart des candidats à une élection en édictant un catalogue de mesures en guise de programme. " Cela amène d’abord la polémique et, ensuite cela détruit complètement la confiance quand on se rend compte que la plupart sont inapplicables ". Ceci

J-M Borello : Comment rester solidaires lorsque l'argent public se fait rare

La France d’aujourd’hui est une grosse machine à exclure forcée à dépenser beaucoup d’argent pour essayer d’inclure ceux qu’elle a elle-même exclus. Cette idée a été exprimée par Jean-Marc Borello le 18 juin au cours d’une Matinale du Club des Vigilants. La question posée par les Vigilants au Président du Groupe d’économie sociale SOS, (12 000 salariés) était : « Comment rester une société solidaire lorsque l’argent public se fait rare » ? Le Club s’interroge en effet sur ce que pourrait être le fonctionnement de notre société si la croissance très lente ou la croissance zéro s’installait

Complexité : le symptôme des agriculteurs

Les agriculteurs ont manifesté mercredi 5 novembre au nom d’une revendication assez nouvelle chez eux : le raz le bol des contraintes administratives. On voyait bien l’hypocrisie de certaines de leurs protestations (contre la limitation des nitrates dans les sols par exemple) et on entendait bien la musique habituelle des revendications sur les prix de vente et les revenus. Mais si on tendait un peu l’oreille, si on oubliait un peu le lisier déversé et les ragondins massacrés en ville, il y avait autre chose. Le fait que la FNSEA puisse mobiliser sur le thème de la lutte contre la paperasse et

Les fonctionnaires, parmi les premières victimes dans les Etats en faillite

A partir du moment où un Etat endetté bascule dans la faillite, les fonctionnaires ne sont plus du tout protégés par leurs statuts et leurs contrats. Pas plus que les retraités par leurs droits. Ils sont même les premières victimes. Il faudrait emmener des élèves de l’ENA en Argentine, en Grèce ou au Portugal pour qu’ils touchent du doigt ces réalités. C’est une des idées mises en avant par Xavier Fontanet, ancien patron d’Essilor, entre autres, invité du club des Vigilants le 10 octobre pour parler des idées contenues dans son dernier livre, « Pourquoi pas nous ? » (Fayard). Il y développe

La France est officiellement malade de sa politique

France Stratégie, le dernier avatar de l’ancien Commissariat au plan a certes une certaine liberté de parole. « Quelle France dans dix ans ? », son grand rapport prospectif publié le 25 juin, est néanmoins destiné au Président de la République qui a donné à ses auteurs, au cours de son élaboration des « signes » d’intérêt. Or c’est la première fois qu’un rapport de ce type désigne aussi clairement le fonctionnement de nos institutions comme une « entrave » et énonce dans les objectifs la nécessité de « réconcilier les citoyens avec leur démocratie ». Au cours du débat de présentation du

Faire de la bonne cuisine avec peu d’argent

Jacques Attali a publié récemment dans L’Express un éditorial intitulé « Repenser la dépense ». Par association d’idées, je me suis souvenu de la phrase d’Harpagon demandant à Maître Jacques de « faire de la bonne cuisine avec peu d’argent ». Du coup, le dernier article que j’ai publié dans L’Express m’est revenu en mémoire. C’était en 1976 et la phrase d’Harpagon y tenait lieu de chute. Par curiosité, j’ai recherché ma prose d’il y a 36 ans. Vous la trouverez ci-dessous et jugerez sans doute qu’entre la situation d’alors et celle d’aujourd’hui, il y a beaucoup de similitudes et aussi pas mal

LOLF : Un paradis pavé d’embûches

Entrée en vigueur au 1er janvier 2006, la LOLF (loi organique relative aux lois de Finances) prévoit de structurer le budget de l’Etat selon une logique métier. Mais attention le diable se niche dans les détails. En effet, si l’idée est séduisante, sa réalisation se heurte à de nombreux écueils. Depuis quelques mois, le secteur public bruisse d’un étrange acronyme : LOLF. Ce sigle onomatopéique désigne une discrète révolution en matière de gestion publique. Sans insister sur ce qui caractérise une loi prise en la forme organique, il s’agit tout simplement de définir les règles selon lesquelles

Pour un budget participatif

Je ne suis pas un fan de Mme Royal mais suis quand même effaré par le manque d’imagination de certains « Messieurs je sais tout » pour qui les gens ordinaires n’ont pas à s’occuper des choses sérieuses. Eric Besson, l’un des principaux contempteurs de « Ségo », retrace (page 140 du livre « Qui connaît Madame Royal ? ») un dialogue qu’il a eu avec Claude Askolovitch, son interviewer : - Vous allez me raconter une nouvelle bourde de Ségolène Royal ? Nous sommes en 2006 dans la préparation du projet socialiste. Ce sont des réunions lourdes. On parle de fiscalité, de réforme fiscale, du budget de

Pour améliorer la gouvernance collective…

L'Etat et les collectivités locales dans leur ensemble, ayant chacun une part de la gouvernance de la nation, devraient s'inspirer, pour s'adapter aux nouvelles réalités de manière harmonieuse, une démarche analogue à celle que commencent à engager les grandes entreprises du monde : le management du collectif par les processus stratégiques. Ce management nouveau dans les entreprises, les rend performantes "globalement" et non "morceaux par morceaux" en liant leurs véritables axes et objectifs stratégiques (qui peuvent être évolutifs) avec leur réalité opérationnelle de tous les jours. La