Education

Crise de la jeunesse, quelques sujets qui fâchent.

La jeunesse paie un lourd tribut à la pandémie qui, là comme ailleurs, révèle des problèmes qui la précédaient. La classe politique s’en empare pour une inévitable polarisation. Concours de déploration face aux témoignages de détresse et dyptique partisan se mettent en place avec précision : prêt remboursable à taux zéro (un endettement immoral pour les uns), contre RSA à 18 ans (une culture d’assistanat pour les autres), on est en terrain connu. L’idéologie est le carburant du capital politique, elle résout rarement les difficultés. Alors descendons d’un cran pour voir quelques sujets, très

Edith Cresson et les Ecoles de la 2e chance ou comment contourner les blocages du système français pour faire réussir des jeunes qui ont tout raté

« Chaque année, plus de 100 000 jeunes sortent sans diplôme du système scolaire ». Plus de 20 ans après avoir initié son projet des « E2C », Edith Cresson continue d’affirmer sa révolte. « C’est criminel de mettre des jeunes dans un système dont on sait qu’il ne fonctionnera pas ! ». Il ne s’agit pas de tous les jeunes mais de « ceux qui, principalement par manque d’appui au sein de leur famille ET par l’inadaptation du système scolaire français, échouent très jeunes et se retrouvent hors course ». Ces jeunes ont « lâché » et ont été lâchés : 20% de ceux qui sortent de CM2 ne savent pas

Pour gagner la guerre idéologique : un « devoir » civique ?

Nous ne gagnerons pas la guerre contre l’esprit du djihad. Tout au plus pourrons-nous (peut-être, et en y mettant davantage de moyens qu’aujourd’hui) écraser Daesh. Mais on sait déjà qu’il renaîtra ailleurs. C’est donc sur un autre terrain qu’il faut (et que nous avons peut-être les moyens de) gagner : celui des idées et des valeurs. Notamment nos fameuses « valeurs républicaines », celles que nous évoquons volontiers lorsque tout va mal, et que nous avons un peu de mal à voir à l’œuvre dans la vie courante. Ainsi par exemple : primauté de l’intérêt public sur les intérêts particuliers

La France apprend tout doucement l’art du compromis

La situation n’est pas désespérée. Les Français maîtrisent beaucoup moins que d’autres européens l’art du compromis, mais ils font tout doucement des progrès qu’il faut encourager. Si on devait résumer en deux lignes sa conclusion modérément optimiste c’est ce qu’on pourrait dire de « l’audition » de Christian Thuderoz par le Club des Vigilants, le 16 avril dans le cadre d’une de ses Matinales. Sociologue, enseignant à l’INSA de Lyon, intervenant en formation continue à l’ESSEC-Irénée, chercheur au CNRS, l’intervenant est aussi co-directeur de la revue Négociations et il a publié cette année

Soutient des élèves en difficulté ? Carton rouge à la centralisation de l’Education Nationale

Un rapport de la Cour des Comptes publié le 4 mars dernier porte sur « le suivi individualisé des élèves » dans l’enseignement scolaire. Il pointe du doigt les trop nombreuses et souvent non pertinentes initiatives successives prises pour mettre en place dans notre pays des systèmes de soutien aux élèves en difficulté. Le rapport évoque un « empilement hétéroclite de dispositifs de suivi individualisé des élèves, avec une place prééminente accordée aux dispositifs extérieurs à la classe et en marge du temps scolaire », un « manque de vision stratégique », un « suivi dispersé et lacunaire au

Une « guerre », pourquoi pas, mais laquelle ?

« Nous allons punir le coupable. La punition, ce sera plus de générosité, plus de tolérance, plus de démocratie. » Cette phrase est de Fabian Stang, maire d’Oslo, après la tuerie de l’île Utøya perpétrée par le néo-nazi Anders Breivik en 2011, qui a fait 69 morts. A l’époque, les Norvégiens eux aussi avaient défilé en masse - mais nous ne nous y étions pas associés - pour affirmer leur attachement aux valeurs démocratiques et crier qu’ils n’avaient pas peur. Irons-nous, nous-mêmes, vers « plus de générosité, plus de tolérance, plus de démocratie » ? Il est permis d’en douter, tant les discours

Je suis un prof

Le refus d’honorer les victimes de Charlie Hebdo n’est pas marginal. Les analyses paraissent, la presse relate les incidents dans les écoles. Au-delà des provocations, de l’immaturité, une tendance apparaît, c’est une incompréhension de la loi. La loi positive (pourquoi Dieudonné et pas Charlie Hebdo ?) et, exceptionnelle mais plus grave, de ce que la science politique appelle la loi naturelle, c’est-à-dire des principes qui s’imposent à tous et partout et notamment un : on ne tue pas. Pas étonnant, dans ces conditions que l’incompréhension de la laïcité soit profonde. La situation est grave

Arabie Saoudite : Frankenstein schizophrène

L’Arabie Saoudite vient de placer les Frères musulmans dans la liste des organisations terroristes aux côtés d’Al-Qaïda, de l’Etat islamique en Irak et au Levant et du Front Al-Nosra. Selon Le Monde, ces décisions seraient motivées par les craintes croissantes du royaume du retour de Saoudiens adeptes du djihad en Syrie et ailleurs. L’introspection des autorités saoudiennes s’arrête, hélas, là. Ils ne cherchent pas, ou si peu, à s’attaquer aux racines de ce fanatisme. Or, ces dernières se trouvent notamment dans le système éducatif, et en particulier dans les manuels. Voilà ce qu’écrit

Egypte : Avenir Démocratique ou Dérive Autoritaire ?

L’Egypte est une pièce maitresse sur l’échiquier du Monde Arabe. Nous vivons à un moment où, sous l’influence des idéologies fondamentalistes fermées au progrès, les vents terroristes soufflent sur l’ensemble des pays arabes. Les risques de propagation de ces vents vers le monde moderne ne sont pas mineurs. Sans la diffusion d’une contre-idéologie ouverte au progrès, il ne peut pas y avoir de victoire durable sur le terrorisme. Pour l’abattre, il faut vaincre le mode de pensée extrême qui le légitime. Qui plus que l’Egypte est mieux placé pour le faire ? L’Egypte pèse très lourd que ce soit du

Signes religieux dans les crèches, l’affaire Baby Loup : sortir le loup de la bergerie

Le principe de laïcité, selon lequel la neutralité religieuse doit être observée dans la sphère publique, peut-il trouver à s’appliquer dans une entreprise relevant du secteur privé ? Par une décision très motivée la Cour d’appel de Paris a décidé que l’obligation de neutralité religieuse exigée par un employeur à l’égard de ses salariés en contact avec des jeunes enfants, en l’occurrence de la crèche Baby Loup, est licite et non discriminatoire. Sur le fondement de ce principe elle a conclu à la validité du licenciement d’une salariée de cette crèche qui refusait d’ôter son voile. Décision