Gouvernance

TZCLD, un essai innovant... à transformer !

Expérimentée sur le terrain depuis moins de deux ans, l'opération "Territoires zéro chômeur de longue durée" a porté ses premiers fruits [i]. Laurent Grandguillaume et Michel de Virville (président et vice-président de l’association TZCLD, Michel de Virville étant également vice-président du Fonds d'expérimentation territoriale contre le chômage de longue durée) sont venus raconter leur « aventure » au Club des vigilants le 9 novembre dernier. Leur intervention et les échanges avec les participants nous inspirent quelques réflexions. Il est possible d’innover en matière de politiques publiques

Trumpisme - la révolution est d’abord conceptuelle

Quelles réflexions tirer de la présidence Trump qui entraîne le monde dans un tourbillon de changements, plus ou moins anticipés mais toujours stupéfiants quand ils adviennent ? D’abord que l’Amérique reste la puissance révolutionnaire qu’elle a toujours été. Les outrances de Trump sont l’épiphénomène de transformations autrement plus profondes. Plus que l’ordre international – déstabilisé mais qui se restabilisera selon les règles à peu près immuables de la puissance – c’est d’une révolution sociale dont il s’agit. La démocratie issue des Lumières et de la refondation de 1945 est en bout de

L’aventure incertaine de la Planification écologique

Le Président a fini par trancher. Après quelques retards, la « planification écologique à la française » est sur les rails. On peut à la fois s’en féliciter et s’interroger sur la suite. Une étape a été franchie mais le chemin est long et incertain. Une étape a été franchie Une mutation intellectuelle et politique Premier mérite, et ce n’est pas le moindre : le concept de planification est reconnu. L’on assiste à une prise de conscience partagée par les principaux acteurs économiques (dont les grandes entreprises) que la transition écologique ne peut être confiée au seul jeu du marché et que l

Veut-on encore être gouverné ?

Les concerts de casseroles résument désormais une profonde crise politique et sociale dont on retiendra que la cause immédiate fut la réforme des retraites. Reste à en saisir les causes profondes, au-delà des idiosyncrasies françaises et du « c’est la faute à Macron », argument qui, s’il n’est pas sans fondement, ne suffit pas à l’explication. Quasiment partout, les institutions du monde libéral perdent en efficacité. Elles sont moins « fluides » et semblent davantage crisper que réconcilier. Quelque chose dans la société leur échappe qu’elles ne parviennent plus à amalgamer, à synthétiser, à

L'IA, vers une nouvelle architecture du monde ?

Pour Christian Byk [i], spécialiste des questions d'éthique des sciences et des technologies, « Nous sommes entrés dans une nouvelle ère technoscientifique et il faudra vivre avec l'Intelligence artificielle, apprendre à vivre avec ». D’où le titre du livre collectif qu'il a dirigé : «Intelligence artificielle. Vivre avec». Ce livre interroge sur la reconfiguration architecturale prévisible dans une série de domaines essentiels à la vie en société (santé, justice, travail, information,…). L'intuition à son origine est que « la transformation numérique et les applications de l'intelligence

Retraites – La réforme vue des antipodes

Comparer les systèmes de retraite australien et français serait provocateur dans le contexte actuel : les Australiens ont adopté, en 2014, sans trop de remous, le passage de 65 ans à 70 ans d’ici 2035. On est malgré tout tenté d’observer les choses depuis la lointaine Australie tant la distance, si elle prive de la participation immédiate aux débats, offre à l’observateur un regard un peu décalé où permanences et ruptures se distinguent davantage. La retraite est une préoccupation pour les Australiens comme elle l’est partout dans le monde. Le signe de cette préoccupation est que votre série

Fascination française

Emmanuel Macron aux sujets de Sa Majesté : « Pour vous, c’est votre Reine. Pour nous, c’est la Reine » La Reine n’est plus, la France est en deuil. La palme revient aux médias. Des dizaines d’heures sur les chaines de TV et de radio, à la recherche du moindre détail sur Elisabeth et les Windsor. Gorbatchev, un acteur qui a changé le monde, a eu droit au centième du temps d’antenne consacré à la spectatrice discrète, mais royale, du déclin de ce qui fut un des grands empires du Monde. La performance médiatique est plus spectaculaire que les manifestations endeuillées de notre président de la

Et dans cinq ans ?

On a eu un peu peur en 2017, on a eu très peur en 2022 et on a toutes les raisons d’être angoissé pour 2027. Peur de l’extrême droite ? Du populisme ? Du national-socialisme ? Peur d’un mouvement dangereux pour la démocratie, incarné aujourd’hui par Marine Le Pen, qui se sera sans doute recomposé d’ici là. Qu’elle, ses amis et ses semblables aient envie de prendre le pouvoir par les urnes ne rassure pas quant à leur attachement à la démocratie. Mussolini et Hitler l’ont fait jadis. Leur ami Orban vient de le refaire en Hongrie. Le quitteraient-ils quand la faillite de leur programme serait

Facebook et la haine en ligne

Comment responsabiliser les réseaux sociaux sur la diffusion de haine ou de fausses nouvelles en ligne, sans leur donner un rôle de juge privé et non démocratique ? Tous les gouvernements démocratiques sont pris dans ce dilemme et une piste intéressante vient des Etats-Unis. Le débat y fait rage depuis la décision des réseaux sociaux de « débrancher » Donald Trump, président en exercice mais battu, après l’avoir laissé gazouiller pendant quatre années et ses deux campagnes. Le débranchement de Trump a été direct par Facebook, Twitter et Google, et indirect par Amazon et Apple, qui ont coupé

Dette Covid, le Quantitative Easing change la donne

La commission chargée de réfléchir à l’avenir de la « dette Covid » a rendu son rapport. Il s’agit beaucoup de non-propositions : pas d’annulation, pas de cantonnement, pas de dette perpétuelle, pas d’impôts donc pas d’austérité. On se tient prudemment à distance du quoi qu’il en coûte (QQEC), cet objet politico-monétaire que la Commission espère périssable. Le redressement des comptes publics demeure le pivot conceptuel des recommandations ; on l’évoque pour … après la crise. La principale audace est d’admettre qu’ il n’y a pas de solution immédiate à la dette et qu’il faut davantage penser