Gouvernance

Crise de la jeunesse, quelques sujets qui fâchent.

La jeunesse paie un lourd tribut à la pandémie qui, là comme ailleurs, révèle des problèmes qui la précédaient. La classe politique s’en empare pour une inévitable polarisation. Concours de déploration face aux témoignages de détresse et dyptique partisan se mettent en place avec précision : prêt remboursable à taux zéro (un endettement immoral pour les uns), contre RSA à 18 ans (une culture d’assistanat pour les autres), on est en terrain connu. L’idéologie est le carburant du capital politique, elle résout rarement les difficultés. Alors descendons d’un cran pour voir quelques sujets, très

Le libéralisme actuel est-il antilibéral ?

De premier abord, la question a de quoi choquer. Comment oser qualifier d’antilibéral un système économique qui s’est imposé dans le monde entier comme une référence universelle, prônant la libre concurrence et la dérégulation des marchés financiers, en un mot libérant totalement l’économie mondiale de tout contrôle jusqu’à permettre à cette dernière de s’octroyer les pleins pouvoirs ? Et pourtant, si l’on fait l’effort de se replonger dans les origines de cette pensée libérale, la question prend tout son sens … Aux origines de la pensée libérale Historiquement, le libéralisme est une doctrine

Pour agir… soyons abstraits

La crise de la pandémie s’entremêle avec d’autres. Les bases tremblent. Le sentiment de subir nous submerge, l’analyse se brouille, l’action, toujours méritoire, patine. Il y a des tendances lourdes, il faut changer la donne. Première tendance : le renversement de la perspective de Tocqueville, c’est-à-dire l’évolution tendancielle vers la démocratie et la fine lame égalisatrice du système électoral, « un Homme, une voix ». La démocratie occidentale est en compétition avec les oligarchies et les démocraties autoritaires qui réussissent dans la mondialisation, il fallait s’y attendre. La

Guerre des vaccins : gouverner c'est agir !

Les premiers jours, cela pouvait s’interpréter comme des maladresses ou des erreurs de communication. Aujourd’hui, le doute n’est plus permis. La « guerre » des vaccins a commencé par une accumulation d’erreurs. - Nomination d’un éminent professeur Nimbus comme coordonnateur en chef qui reconnaît naïvement que la logistique n’est pas son affaire. Le khâgneux Emmanuel n’a-t-il pas appris que la logistique est la variable décisive dans toute guerre ? La supériorité des armées napoléoniennes est due pour une grande part au fait que personnellement Napoléon s’occupait avant le lancement d’une

Rwanda, l’effort des archives

Il y a un an le président de la République confiait à l’historien Vincent Duclert la présidence d’ une commission chargée de consulter l’ensemble des fonds d’archives français relatives à la période 1990-1994. Le rapport attendu en avril 2021 (le confinement pourrait en décider autrement) doit analyser le rôle et l’engagement de la France et renouveler l’analyse historique sur les causes, conjoncturelles et profondes, du génocide des Tutsi. Depuis vingt-cinq ans beaucoup de faits ont été documentés et les conséquences de la politique française sont connues. Les cinq années retenues couvrent

Le CESE, au coeur des enjeux démocratiques

A la veille de l’organisation au sein du Conseil économique social et environnemental (CESE) de la première Convention citoyenne climatique annoncée à l’issue du Grand Débat National, de véritables voies de revitalisation de notre démocratie s’ouvrent. Et le CESE apparaît au cœur de cette dynamique. 3 ème assemblée constitutionnelle, à vocation consultative, il représente la société civile organisée au travers des 80 organisations dont sont issus les membres qui la composent. Depuis un peu plus de trois ans, Patrick Bernasconi, son président, a engagé un vaste programme de réforme, dans le

Après le Grand débat ?

Hervé Chaygneaud-Dupuy, spécialiste de l’innovation sociétale et de la prospective, auteur de « Citoyen pour quoi faire ? Construire une démocratie sociétale », paru en 2016, a écrit cet article pour son blog où il livre régulièrement ses observations sur la vie politique française. Ses réflexions et propositions nous semblent particulièrement intéressantes à relayer, en écho avec les réflexions du Club autour de l'enjeu « rénover la démocratie ». Deux mois de Grand débat, un mois pour tirer les conclusions : la presse trouve le temps long ! Que l’on sorte pour une fois de la précipitation

Raymond Aron pour y voir clair

Récemment Raymond Aron était à la une d’un grand hebdomadaire et un Abécédaire vient de lui être consacré par les éditions de l’Observatoire. Rien d’étonnant dans cette capacité à faire l’actualité dans le contexte de crise que nous connaissons : Aron s’est inlassablement interrogé sur les grands problèmes du pouvoir et de la démocratie, sous leur forme historique et éternelle. La société industrielle fut son moment historique. Il aurait été passionné par l’ère digitale et mondialisée, notre moment, où les problèmes éternels mutent dans des formes nouvelles qu’il nous importe de comprendre et

Réinventons la démocratie pour ne pas céder au désarroi !

Ce ne pourrait n’être qu’une surprise, à la fois bonne et mauvaise, c’est de l’inédit en tout cas. Quelques centaines de milliers de Français, qui souffrent dans leur vie quotidienne et se sentent ignorés de ceux « d’en haut » expriment leurs souffrances par des manifestations répétées et crient leurs revendications. Signe que ces Français ne sont pas des « veaux » enfermés dans leur individualisme, qu’ils croient à la politique, qu’ils veulent la réinventer. Toute demande de changement venant de la base est à prendre au sérieux dans une démocratie, même si elle engendre désordres et

Emmanuel Macron, Louis XVI des temps modernes ?

La haine contre Emmanuel Macron, exprimée parfois violemment ces dernières semaines, peut surprendre. Cet homme, jeune, avec son physique de premier de classe, ses manières policées, son ton posé, n'a pourtant rien pour inspirer spontanément de l'antipathie. Certes, son calendrier de mesures a été un peu à contretemps. Il s'est empressé de supprimer l'ISF, alors que les mesures « sociales » comme la suppression de la taxe d'habitation vont s'étaler sur plusieurs années. Certes, il s'est montré blessant lorsqu'il a parlé des « Gaulois réfractaires », de « ceux qui ne sont rien » et autres