Iran

Iran : un régime à bout de souffle

Pour Clément Therme [i], comprendre la situation actuelle de l’Iran exige de lui donner une perspective historique et de s’attacher à comprendre de manière très qualitative « les forces » opposées à l’œuvre dans le pays. Car, comme il l’a à plusieurs reprise expliqué lors de la Matinale du Club, le régime actuel de la République islamique fait tout depuis qu’il est au pouvoir pour en quelque sorte réécrire l’histoire de l’Iran, en tentant de faire oublier ce qui constitue l’un des piliers de la culture iranienne, le fameux « libéralisme persan », comme l’attachement des Iraniens à « une

Trump, l'Iran, l'Europe : la révolte des agneaux?

Notre ami François Nicoullaud, ancien ambassadeur de France à Téhéran, a fait paraître cet article dans l'Orient-le Jour. La décision de Donald Trump de sortir son pays de l’accord nucléaire avec l’Iran est tombée avec une brutalité qui a pris les Européens de court. Certes, depuis quelques jours, il ne se faisaient plus guère d’illusions. Mais ils espéraient encore un délai de grâce qui leur permettrait d’obtenir quelques gestes de l’Iran, ou des sanctions allégées en remerciement de leurs efforts : « encore une minute, Monsieur le bourreau » … Mais le couperet est tombé. Les sanctions

Le retrait des États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien pourrait être une bonne nouvelle !

Le retrait des États-Unis d’un accord durement négocié et, au dire des observateurs les plus avisés, respecté par la partie iranienne pourrait être l’occasion de relancer le multilatéralisme. Qu’Européens, Russes et Chinois proclament leur volonté de maintenir cet accord et il perdurera. Quel est le frein ? La crainte qu’ont nos entreprises de s’engager en Iran et la terreur de notre système bancaire de financer les opérations commerciales avec ce pays par crainte des représailles états-uniennes. Que l’Union européenne, la Chine et la Russie annoncent d’un front uni qu’elles s’opposeront à

Premiers enseignements des troubles en Iran

Les six jours de manifestations et d’émeutes sporadiques qui viennent de se dérouler en Iran démontrent la persistance dans la population d’une souffrance diffuse et profonde, alimentée par le chômage, la pauvreté, l’absence de perspectives économiques et politiques, alors que prospère d’autre part une richesse insolente, soutenue par l’État, alimentée par la corruption. « Occupez-vous de nous », crient les manifestants « plutôt que de vous occuper de la Syrie, du Yémen, du Liban, des Palestiniens ». Il s’agit donc d’un appel au secours, mêlé à la colère qui ose s’exprimer contre le

L'avenir de l'accord avec l'Iran dépend autant des Européens que de Trump

Donald Trump avait déclaré pendant la campagne électorale qu’il "reverrait" l’accord du 14 juillet 2015 sur le programme nucléaire iranien. Depuis, le président-élu est revenu en partie sur quelques-unes de ses promesses. Selon notre ami François Nicoullaud, ancien ambassadeur de France à Téhéran, dont nous publions ici l'article paru sur le site boulevard-exterieur.com, dédié aux questions internationales, les Etats-Unis pourraient se retirer sans difficultés juridiques de l’accord avec l’Iran mais leur départ ne condamnerait pas le texte qui a été approuvé par le Conseil de sécurité des

Nuages sur l'accord nucléaire avec l'Iran

L’accord nucléaire du 14 juillet entre l’Iran et le groupe de puissances dit P5+1 (Chine, États-Unis, France, Grande-Bretagne et Russie, plus l’Allemagne) a été à juste titre salué comme un succès historique, fruit de plus de dix ans d’efforts diplomatiques. Mais ce sommet atteint, restent encore tous les périls de la descente, c’est-à-dire d’une mise en œuvre qui va durer de dix à quinze ans. Le pari de l’accord, c’est qu’au bout de ce temps, la confiance ayant été retrouvée quant aux pratiques et intentions nucléaires de l’Iran, celui-ci pourra être accueilli dans la communauté

L'Iran après les élections : nouvelles perspectives

Comme il l’espérait, le Président Rohani sort clairement renforcé des élections qui viennent de se dérouler en Iran. Certes, il n’existe pas en ce pays de partis constitués, et un deuxième tour doit encore pourvoir au Parlement une soixante de sièges sur un total de 290. Les lignes restent donc encore floues entre le nombre définitif, s’il le devient jamais, de ses partisans et de ses adversaires. Mais la victoire de Téhéran, où la liste de « l’Espoir », coalition de réformateurs et de modérés, a remporté la totalité des trente sièges en jeu annonce une bascule des équilibres anciens quand les

Rétrospective du dessous des cartes en Iran

Quelqu’un dort mieux en Iran depuis l’élection à la présidence du religieux Hassan Rouhani : c’est Ali Khamenei, guide suprême de la révolution islamique, qui a en effet toutes les raisons d’être satisfait de la façon dont s’est déroulée cette nouvelle « épopée écrite par le peuple iranien », selon le langage des déclarations officielles. Rappelons que lors des élections précédentes, au plus fort des manifestations de juin 2009, lorsque des centaines de milliers, peut-être des millions de personnes avaient protesté contre le détournement de leur vote, l’état-major des Pasdaran avait maintenu