Poutine

Guerre en Ukraine, le grand aggiornamento

Nous entrons dans la troisième année de la guerre en Ukraine qui, de toute évidence, ne sera pas la dernière. Une guerre dont la dynamique est considérable étant donné le caractère inexpiable du conflit et la puissance des acteurs engagés et qui, de ce fait, provoque des aggiornamento en cascade. Aggiornamento en France où le Président Macron avait démarré sur un faux-pas (se rendre à Moscou pour rien) et un contresens (ne pas humilier la Russie) en tout point conformes à la tradition d’illusion de la diplomatie française dont la geste inaugurale fut le voyage de De Gaulle à Moscou en décembre

Ce que nous enseigne la guerre en Ukraine

Alors que l’année 2023 s’achève et que l’on se dirige vers une troisième année de guerre, quels enseignements dégager des événements de la guerre en Ukraine, restitués au quotidien par les médias et suivis par de nombreux centres d’analyse ? D’abord que l’imprudence et la prise de risque de Poutine restent difficiles à expliquer. On sait que mue par un cocktail détonnant d’impérialisme et de complexe d’encerclement la Russie, puissance assiégée, répète régulièrement des manœuvres agressives pour rompre l’équilibre à son avantage (Berlin 1948, Cuba 1962, Afghanistan 1979). On sait aussi que la

Ukraine – Quel réalisme avec la Russie ?

La fin de l’été approche. La contre-offensive ukrainienne met les forces russes au taquet mais, à ce stade, elle n’a pas réalisé de percée décisive. Passer la digue de mines et de tranchées, que les Russes ont eu tout le loisir d’installer pendant que l’Occident pesait chaque livraison d’armes, prendra du temps. De part et d’autre on se prépare à une guerre longue, terrible pour les soldats et pour le peuple ukrainien. Les « réalistes » en tout genre en profitent pour relever la tête, tel Nicolas Sarkozy dans une sidérante interview, cette semaine, au Figaro. La clé du conflit serait, peu ou

Wagner, grand révélateur des dynamiques de la guerre en Ukraine

L’épopée wagnérienne fait l’objet de nombreux commentaires et analyses qui convergent pour dire l’humiliation de Poutine et la fragilité d’un pouvoir russe bâti sur une série d’allégeances personnelles plus ou moins douteuses. L’aventure de Wagner pointe aussi vers la défaite russe dont on pense depuis le début qu’elle est tendancielle ; c’est-à-dire, un, que la guerre pousse le pouvoir et la société russes dans des contradictions qui seront à terme insurmontables et, deux, que la confrontation avec la base industrielle et technologique occidentale ne peut être que défavorable à Moscou. Ces

Penser l’impensé nucléaire

Alors que des charges nucléaires russes sont annoncées sur le territoire biélorusse, le monde répète pour se rassurer que l’emploi de telles armes est improbable [1]. Force est pourtant de constater qu’il existe une dynamique des événements qui rend possible un tel scénario. D’abord, la Russie est en échec. Les experts militaires s’accordent à dire qu’elle n’a plus, sur le terrain conventionnel, de réelle capacité d’initiative. Ses offensives d’hiver, sur le front et sur les villes, ont échoué et la montée en puissance de l’armée ukrainienne, supportée par l’arsenal occidental, ne peut qu

Ukraine – L’erreur de Macron

La communication élyséenne est de nouveau à la manœuvre pour tenter d’infléchir les propos du Président comme elle avait dû le faire après le couplet sur « l’humiliation ». Il s’agit cette fois des garanties de sécurité qu’il faudrait donner à la Russie, c’est-à-dire reconnaître sa « peur de l’OTAN » et le « déploiement d’armes qui peuvent [la] menacer ». Difficile de plaider le malentendu tant il semble y avoir un fil rouge dans la pensée et les propos du Président. On est davantage tenté de parler d’erreur. Une erreur sur le plan de la logique. La guerre de Poutine est une guerre de conquête

Ukraine, comment vaincre la résistance de Poutine à la modernité ?

Les analyses abondent et convergent pour dire que Poutine s’enfonce dans la guerre. A défaut d’avoir l’initiative miliaire, il pousse les feux sur les fronts de la guerre hybride (pseudo-annexions, menace nucléaire, gazoducs/ énergie) qui ne peuvent rien si ce n’est aggraver sa fuite en avant. Sur le terrain les choses accélèrent. L’armée ukrainienne avance avec détermination et efficacité, elle pousse l’armée russe dans la spirale de l’échec, c’est-à-dire l’accumulation de mauvais réflexes et d’erreurs. Le pari de la mobilisation est douteux. Dans La conduite de la guerre [1], le major Fuller

Ukraine, réflexions et questions à chaud – IX

Le documentaire de France 2 " Un Président, l’Europe, la guerre [1]" permet à Macron de parachever une séquence commencée avec le voyage à Kiev et de rectifier le tir. Le Président y revient sur l’humiliation qu’il justifie au prix d’une exagération. Les Anglo-Saxons ne parlent pas d’ anéantir la Russie comme le dit le Président qui se fait fort d’être un point d’équilibre. Ils parlent d’infliger une défaite stratégique aux responsables de la guerre. Si l’expression reste vague à bien des égards, elle semble désigner comme objectif de mettre la Russie dans une situation où elle ne pourra pas

Ukraine, réflexions et questions à chaud - VII

On se rapproche de l’utilisation de l’arme nucléaire dont la doctrine russe admet l’emploi sur le champ de bataille. En bon tacticien Poutine voudra attendre la fin de l’élection présidentielle française pour ne pas donner au président sortant un avantage décisif. Nul doute qu’une telle transgression provoquerait en France un réflexe légitimiste considérable réduisant à presque rien le score de Marine Le Pen, candidate qui même battue sera toujours utile. Et puis, pour Poutine, un pays polarisé et divisé politiquement vaut mieux, c’est un pays affaibli. L’armée russe est incapable de dépasser