Moyen Orient

Quelle est la solidité de l’Arabie Saoudite ?

D’une très intéressante Matinale du Club des Vigilants autour de Jacques-Jocelyn Paul (pseudonyme sous lequel le responsable d’un groupe français en Arabie Saoudite vient de publier Arabie Saoudite l’incontournable), je retire le sentiment que ce pays repose sur trois fondations solides …jusqu’à ce qu’elles craquent : sa structure sociale traditionnelle, la manne pétrolière et la religion. - La structure sociale est soumise à des tensions. La structure sociale est forte. Certes, les jeunes saoudiens s’ennuient, dans une société largement bloquée où le sous-emploi est très présent. Mais la

Comment expliquer notre assourdissant silence sur Alep ?

Pendant des semaines les media nous ont répété qu’à Alep, en Syrie, l’aviation russe et l’armée de Bachar el Assad écrasaient sous les bombes civils et combattants sans aucune distinction. Ce massacre nous a laissés sans voix, ainsi, semble-t-il, que la plupart des peuples européens. Ce silence pose question. Il pose question sur nous-mêmes. Il pose également question sur le fonctionnement de nos démocraties. Plus aucun des relais traditionnels (intellectuels, partis, syndicats) ne s’exprime de manière audible sur ce genre de sujets. Et « la société des gens » n’a pas encore inventé de

Carton rouge aux réponses de l’Europe aux migrants

Carton rouge aux Etats et aux dirigeants européens qui ont été incapables de proposer et de mettre en place une politique commune cohérente, à défaut d’une solution, face aux problèmes des migrations incontrôlées. Déchirés entre Sud et Nord, Est et Ouest, tenants d’un accueil sans limite et tenants d’une citadelle inviolable, les pays européens se retrouvent isolés, chacun dans ses anciennes frontières. Ils se révèlent même incapables ne serait-ce que de travailler sur l’ébauche d’un plan, sans grande vision, il est vrai, de la Commission, au risque de se retrouver 70 ans en arrière, dans la

Alexandre Orlov : Ce que veulent nos amis russes

La Russie est une très grande amie de la France. La Russie est un pays pacifique, mais c’est aussi un pays « fort » qu’il ne faut pas menacer ou provoquer. Tels ont été les deux axes principaux des échanges passionnants entre Alexandre Orlov, Ambassadeur de Russie en France, et les membres et amis du Club des Vigilants, mercredi 9 décembre au cours d’une Matinale du club. Echanges où il fut évidemment beaucoup question de la Syrie, de la Turquie et du Proche-Orient. L’ambassadeur, qui est un grand connaisseur de la France et s’exprime dans un français parfait, décrit comme une réussite totale

Pas de panique sur la Turquie, mais…

La Turquie d’Erdogan, représentée par le Premier ministre Ahmet Davutoglu (photo), a eu droit à un « sommet », dimanche 29 novembre à Bruxelles. La chancelière allemande en visite en Turquie il y a peu avait déjà évoqué la reprise de négociations sur l’adhésion de la Turquie, ce qui avait motivé les interrogations d’un Vigilant (voir alerte du 12 novembre « Quelle mouche a piqué Angela Merkel ? »). La perplexité est d’autant plus grande devant ces informations que le jeu de la Turquie d’Erdogan dans un proche orient déjà compliqué n’est pas facile à analyser. De nombreuses interrogations

Iran - Faut-il craindre la levée des sanctions ?

Lors de sa récente intervention devant le club des Vigilants (voir « L’iran adversaire ou partenaire, les réponses de François Nicoullaud ») l’ancien ambassadeur de France à Téhéran a répondu à plusieurs questions sur les conséquences de la levée des sanctions et les craintes suscitées par l’afflux de capitaux rendus à l’Iran selon les termes de l’accord. Les estimations sont imprécises, 30 à 100 milliards de dollars pourraient être débloqués et remis, graduellement, à disposition des différents acteurs (banque centrale, banques commerciales entreprises, particuliers) après l’entrée en vigueur

L’Iran adversaire ou partenaire ? Les réponses de François Nicoullaud

La France pourrait peut-être enrôler l’Iran dans la grande coalition contre Daesh qu’elle tente de monter après les attentats du 13 novembre, mais c’est loin d’être simple. Résumée en trop peu de mots, telle est l’impression globale que laissent l’exposé de François Nicoullaud, invité du club des Vigilants, mardi 24 novembre et ses réponses aux nombreuses questions qui lui ont été posées. Sur le terrain, des Iraniens se battent déjà contre Daesh, mais c’est pour soutenir le régime de Damas, alors que Paris souhaiterait le départ de Bachar el-Assad, rappelle l’ancien ambassadeur de France à

Quelle mouche a donc piqué Angela Merkel à propos de la Turquie ?

La Turquie est candidate à intégrer l’UE depuis près de 30 ans (même si les négociations officielles n’ont débuté qu’il y a 10 ans) ! J’ai longtemps été partisan de cette adhésion. Mon idée était qu’une Turquie solidement amarrée à l’Europe serait un facteur de développement économique pour nous tous et, surtout, un trait d’union, donc un facteur de paix, avec un monde musulman en pleine ébullition. Si cette adhésion s’était faite il y a 10 ou 20 ans, la face de la Turquie, la nôtre et, sans doute celle du Monde, en eussent été profondément (et je le crois positivement) changées. L’Histoire

La nausée Palmyre

Pourquoi la destruction de vieux monuments comme ceux de Palmyre, décrite comme une oasis du désert de Syrie, nous touche-telle tant ? Malgré une certaine volonté de garder la mesure et d’en atténuer l’impact, certains disent qu’il n’y a pas mort d’hommes, cet évènement nous atteint, quoiqu’on en dise, profondément. Il ne s’agit pas en effet de la destruction d’une barre d’HLM, bien que souvent leurs anciens locataires fassent aussi triste mine, regrettant « le bon vieux temps ». Il ne s’agit pas non plus à priori d’une perte d’importance, d’un décès, de meurtres, d’une catastrophe naturelle

Daesh, arme de construction massive ?

Le Président Hollande vient d’annoncer que la France allait effectuer « des vols de reconnaissance » pour « permettre des frappes contre Daesh ». Tout en excluant une intervention au sol. Nos deux derniers présidents se sont beaucoup plu à jouer les chefs de guerre. Avec, d’ailleurs (et ceci n’est certainement pas étranger à cela), une reconnaissance certaine de l’opinion publique (bien « travaillée » par les médias) et, plus surprenant, de la classe politique dans son ensemble. Pourquoi donc s’en priver ? Frapper Daesh, soit. Mais pour quoi faire ? Avec quelle légitimité ? Daesh menace-t-il