
Notre monde a développé comme jamais la spéculation financière. Le Bitcoin en est l’exemple pur. Conçu pour faciliter les transactions, il n’a déclenché les passions qu’en se révélant un formidable outil spéculatif : une loterie financière mondiale, sans prélèvement fiscal ni plafond des gains (payés par les nouveaux joueurs aux anciens) et une loterie « cool » : je participe à une histoire extraordinaire, sans mobiliser aucune expertise technologique, économique ou artistique.
Notre monde est construit sur la gabegie énergétique et la fraude fiscale. Le Bitcoin repose bien sur ces moteurs : l’énergie « brulée » par Bitcoin pour chaque transaction est 3000 fois plus élevée que celle d’une transaction Visa et le système garantit le complet anonymat financier.
Notre monde préfère faire confiance à un outil technologique impersonnel qu’à des individus ou des institutions. Il n’y a pas de boîte noire plus noire que le Bitcoin, qui ne s’appuie sur aucun des réseaux de confiance construits laborieusement par nos collectivités : entreprises, produits, régulateurs, états…
Notre monde est dominé par des puissances économiques qui refusent toute responsabilité collective, la renvoyant sur des états appauvris et discrédités. Le Bitcoin franchit une étape supplémentaire : sans existence juridique, la « collectivité » le Bitcoin est parfaitement irresponsable.
Et nous contemplons avec un étonnement admiratif ce monstre qui nous ressemble tellement…
Commentaires
Bitcoin, le reflet de toute notre époque
Difficile de parler de
Difficile de parler de transparence quand l’attrait principal reste l’opacité ?
Une caractéristique de Bitcoin est radicalement originale et potentiellement très positive : l’absence de tout organisme central capable de faire évoluer les paramètres de l'outil. Une force quand nous doutons de nos capacités de décisions collectives ? Ou une faiblesse mortelle dans un monde faisant du changement la vertu cardinale ?
Le Bitcoin c'est aussi une nouvelle façon de jouer
Il y avait Clash of Clans, Game of Thrones... et les autres.
Il y a maintenant le Bitcoin, le Ripple... et les autres cryptomonnaies.
Bien entendu, je souscris à ce que dit Jérôme sur les risques que font courir ces monnaies virtuelles au monde réel (consommation excessive d'énergie, absence de contrôle démocratique, etc.).
Mais, si on le considère sous l'angle du "jeu" (casino) ces "monnaies" - dont les variations sont stratosphériques : +1 500% pour le Bitcoin en un an, + 36 000% pour le Ripple sur la même période - peuvent procurer de très grosses décharges d'adrénaline au joueur qui sommeille en chacun de nous.
Plus sérieusement, on peut se demander si le Bitcoin est "durable". Car, non seulement, comme le souligne Jérôme, il "brûle" une énergie considérable, mais, si l'on en croit certaines spécialistes (ex. http://www.scilogs.fr/complexites/epee-de-damocles-bitcoin/), les "mineurs" (ceux qui produisent des Bitcoins et encaissent des commissions) ne gagnent pas vraiment d'argent car leurs coûts (notamment en énergie) et leurs investissements sont du même ordre de grandeur que leurs commissions...
Alors, le Bitcoin, feu de paille ?
Bitcoin
Intéressante réponse "technique" de Snowden...
https://cryptojournal.fr/2018/03/23/edward-snowden-pointe-defaut-majeur-bitcoin-revele-cryptomonnaie-preferee/
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