
Voilà un sujet, de saison, qui revient au fil des ans, inéluctablement, sous la même forme dans les médias. Nos chères têtes blondes (ou pas) seraient menacés par des méchants, qui pour les intégrer dans leur groupe, les obligeraient à faire de force des choses inadmissibles (ou pas), parfois même violentes et dangereuses.
Il y aurait des accidents (ou pas) et même des traumatismes graves (ou pas), avec comme seule réponse possible, la suppression de cette geste barbare.
Ce genre de réactions exacerbées, souvent, me fait réfléchir.
Les morts sur la route n’ont jamais abouti à l’interdiction de la voiture. Même les dégâts avérés du tabac n’ont, pour l’instant, pas abouti à l’interdiction de fumer. Si les dérives sont bien évidemment à condamner et réprimer, pourquoi chercher absolument l’interdiction du bizutage ? Pourquoi constate-t-on une telle véhémence à son encontre ?
Ayant participé à quelques-uns de ces évènements estudiantins,
il est vrai que la position du nouveau, du « bleu », n’est pas facile. On doit apprendre à connaître son environnement, se faire à de nouvelles personnes et à de nouvelles façons de faire. Les entrées au primaire, au collège et au lycée sont du même acabit, elles nous obligent à nous adapter à un nouvel environnement. L’entrée en fac ou en école n’est pas vraiment différente à ceci près que l’on y rentre plus vieux et que l’on y attend de votre part plus d’engagement.
Le bizutage, tel un rite de passage, organisé par les anciens permet une plongée sans transition d’une réalité à une autre. Entrant dans une école, vous faite parti de l’école, vous êtes l’école. Trop d’étudiants se refusent à cette réalité et ne regardent, ce qui est pourtant leur école, que comme une entité de service, la critiquant à loisir comme s’ils n’en étaient pas dépositaires de son avenir et par là même du leur.
On voit combien manque à présent le service militaire qui participait à l’intégration réelle de toutes les couches de la société et qui donnait du sens à la Nation, collectif d’individus ayant outre des intérêts communs, une approche similaire de la vie en société. Ma vision parcellaire m’abuse sûrement.
La logique du renoncement à tout ce qui est collectif serait-elle derrière ces attaques répétées à l’encontre du bizutage ? Et dans cas, quelles conséquences en tirer pour l’avenir ? Bien, mal, difficile de juger.
Certains anciens diront pourtant, c’est dommage, on se sentait si bien ensemble.
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