
Quand les médias se font l’écho du moindre éclat, créant l’évènement à partir de faits qui n’en sont pas pour remplir leurs colonnes et vendre du sensationnel,
il y a un risque, celui d’être manipulé. Les minorités en tout genre l’ont bien compris et l’utilisent à leur avantage.
A cela s’ajoute un autre phénomène,
le manque de courage des politiques. Il est en effet devenu politiquement incorrect de faire face à une minorité quelle qu'elle soit et qu’importe les idées qu’elle soutient. Une minorité est une part du marché électoral qu’il convient de caresser dans le bon sens.
Résultat ? Tout est bloqué … car
il y a et y aura toujours des gens qui sont contre, contre la construction d’une route, d’une usine d’incinération, d’un aéroport, contre le porc dans les cantines à l’école, contre le père Noël, le bizutage, les fêtes de fin d’année, contre le téléphone portable, l’énergie nucléaire, contre l’exploitation du gaz de schiste, contre la science, le modernisme, contre l’Etat Palestinien, contre Israël, contre les automobilistes, les motards, les cyclistes ou les piétons, contre les vieux, contre les jeunes, contre ce qui est contre …
Pour cela, il suffit d’élever la voix, de se faire entendre comme on dit,
d’être visible dans les médias. Alors on s’agite, on crie, on hurle, on gesticule, on fait la démonstration de sa force, de sa capacité de nuisance, le tout devant des caméras et micros bienveillants à l’affut du moindre bruit, car ce qui les intéresse c’est avant tout de faire peur, car la peur fait vendre.
Phénomène de société où chacun, nombriliste, ne voit midi qu’à sa porte et dans laquelle on oublie l’intérêt collectif ; société schizophrène où l’on prend du jour au lendemain des décisions contradictoires ;
société sans avenir puisque sans vision et sans perspective où l’immédiateté prévaut et ce quel qu’en soit les conséquences ; société complaisante où le peu l’emporte sur l’ensemble, l’opinion sur le fait, la folie sur la raison, le fait divers sur l’Histoire ; société sans mémoire car saturée d’information.
Comme disait la chanson «
ce n’est pas ce qu’on fait qui compte, c’est l’histoire, l’histoire qu’on raconte devant l’auditoire …. » mais quelle Histoire va-t-on encore pouvoir raconter : celle des enfants des rues de Manille dans les Philippines où 8 des 16 million d’habitants vivent sans abri ou celle de ces 17 sur 18 maisons d’un quartier d’une ville de Californie décorées comme des sapins pour Noël (cf. les deux reportages consécutifs d’un magazine d’actualité bien connu du dimanche après-midi) ?
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