En mythologie française, la retraite par répartition est « de gauche », la retraite par capitalisation « de droite ». En pratique, le jugement devrait varier à mesure que les gagnants et les perdants ne sont plus les mêmes.
Quand il y a beaucoup plus d’actifs que de retraités, la répartition ne fait que des heureux : les actifs payent peu ; les retraités reçoivent beaucoup. Si le système n’est pas modifié quand la démographie change, il devient progressivement insupportable pour les actifs. C’est ce qui s’est passé en France au fil des ans. Le projet de réforme actuel ne fait qu’atténuer le phénomène.
Les adultes d’aujourd’hui sont les retraités de demain et les jeunes ceux d’après demain. Si l’on veut assurer leurs vieux jours, il faudra qu’en plus de ce qu’ils toucheront (par répartition), ils puissent mettre de l’argent de côté (par capitalisation). Les aider à le faire devrait être considéré comme « de gauche ». Surtout, lorsqu’il s’agit de donner un coup de pouce aux catégories socioprofessionnelles qui ne sont pas en position de souscrire à l’épargne salariale.
Le plus grave, est que les jeunes d’aujourd’hui souffrent de tous les maux (chômage, logement, etc.), que les programmes de tous les partis politiques devraient, en priorité, se centrer sur ce problème essentiel mais qu’avec la démographie actuelle, la plupart des électeurs ne sont pas jeunes. D’où la tentation pour les partis, non pas d’occulter le problème mais de l’évoquer parmi d‘autres ce qui est insuffisant.
Sans doute un homme d’Etat se grandirait-il en essayant de faire comprendre aux « vieux » que, dans leur propre intérêt, ils devraient accepter des sacrifices au bénéfice des « jeunes ». Sinon, tôt ou tard, ceux-ci se vengeront.
Commentaires
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Bon papier Merci
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Excellente analyse d'un problème fondamental pour l'avenir de nos enfants. Il est révélateur du dysfonctionnement de notre vie politico-sociale et de la schizophrénie ambiante.
Le fonds de retraite PREFONDS réservé aux fonctionnaires, auprès desquels il a beaucoup de succès, est un fonds par capitalisation. Les syndicats, FO en tête, hurlent dés que l'on prononce ce mot. Cherchez l'erreur!
Partis et syndicats ne réagissent qu'en se réferrant à des idéologies qui, comme l'a si bien noté notre ami François de Closets lors d'un dîner du Club,ne font que cacher la défense d'intérêts acquis.
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Retraites et Illusions
La question que soulève Marc Ullmann est vraiment inquiétante par sa pertinence !
Le système par répartition, dans la forme stricte et limitée qui est en fonctionnement depuis des années (à savoir, ce qui est distribué aux uns à un moment donné n'est que ce qui est prélevé sur les autres au même moment !) porte en lui sa propre destruction.
Tant que le prélèvement est supportable par les uns (les actifs), principalement parce qu'ils sont nombreux par rapport aux autres (les inactifs), les uns peuvent accepter le "contrat social" proposé. Ce contrat leur demande d'accepter de ne jamais voir la couleur d'une leur part de leur revenu actuel, prélevée de manière obligatoire, en contrepartie de la promesse (de l'engagement) que lorsqu'ils seront devenus inactifs, d'autres actifs, plus jeunes les remplaceront à leur tour et prendront le relais ...
Le dispositif traverse les générations et crée un lien solide entre elles. A la condition que les "inactifs - retraités" ne soient pas trop nombreux et ne vivent pas trop longtemps…
Or, l'évolution démographique est connue depuis la construction du dispositif d'après guerre. ON SAVAIT TOUS de manière certaine, quasi mathématique, que cela ne pourrait pas durer mais TOUT LE MONDE avait INTERET A FERMER LES YEUX !
Le consensus de la retraite par répartition a généré une conspiration du silence ...
>> Les travailleurs prélevés étaient contents car cela sécurisait leurs vieux jours et la forte croissance des 30 glorieuses servait de baume apaisant !
>> Les retraités bénéficiaires étaient contents car pour beaucoup la qualité de vie de retraité avait augmenté de manière spectaculaire et quasi immédiate (du fait qu’une période de capitalisation n’était pas nécessaire) et bien souvent la "vraie vie" commençait pour eux au son de la cloche de la retraite...
>> Les salariés et les patrons prélevés étaient contents car cela amenait une sécurité sur l’avenir pour les uns et une stabilité sociale pour les autres ...
>> Les syndicalistes étaient contents car le poids du prélèvement pouvait continuer à augmenter en même temps que les salaires du fait de la forte croissance qui permettait une distribution de pouvoir d'achat...
>> Les politiques étaient contents car le mécanisme leur permettait de faire des promesses faciles et réalisables pour des retraités des heureux, retraités qui leur rendaient bien hommage par un bon usage de leur bulletin de vote !
Bref, tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes imaginables !
Et puis, brutalement la brume s’est dissipée dans les esprits. Les gouffres vers lesquels tous nous nous dirigions inéluctablement commençaient à apparaître. La brume apaisante en question s’appelait « croissance économique » soutenue.
Tous nous avions tous cru que cette croissance économique ne ferait pas comme les arbres de la vraie vie et donc qu’elle « monterait au Ciel » !
Et puis d’un coup nous avons compris que nous étions pris dans un ciseau terrible !
Une branche était le vieillissement inexorable de la population du certes à l’allongement de la durée de la vie mais aussi à un taux de fécondité trop bas pour maintenir équilibrée une « pyramide des âges » de l’entreprise France (rappelons nous Monsieur DEBRE …). L’immigration de populations jeunes qui aurait pu être un palliatif « technique » n’a pas suffi.
L’autre branche était le ralentissement inexorable de la croissance économique, du au fait que notre pays devenu mature (pour ne pas dire âgé) avait donc « moins de besoins matériels récurrents à satisfaire » et d’autre part que le taux d’équipement et d’infrastructure collective étant élevé, le besoin d’investissements nouveaux ne pouvait lui aussi que diminuer, le besoin principal étant plus de la maintenance de l’existant qu’autre chose.
Une autre brume est venue adoucir un temps nos inquiétudes.
L’idée que la mondialisation de l’économie et des échanges grâce à l’exportation qu’elle allait provoquer entre nos pays déjà équipés vers les pays sous-équipés allait pallier par de échanges externes au pays la faiblesse tendancielle des échanges internes ...
Cela nous a permis de dormir et de rêver encore quelques temps. !
Aujourd’hui n’est décidemment plus Hier.
Les jeunes au travail dans le pays sont moins nombreux mais les vieux qui ne sont pas au travail sont de plus en plus nombreux : au chômage ou en retraite ...
L’assiette sur laquelle est assise la capacité de verser des retraites rétrécit à vue d’œil.
Il nous reste une solution, en attendant de « trouver une idée intelligente pour rétablir rapidement une pyramide des âges « honorable pour notre pays.
Il faut que les anciens retraités d’aujourd’hui acceptent de bon gré ce que les actifs d’hier ont accepté pour eux lorsque le dispositif de répartition leur a permis d’accéder rapidement et sans phase d’épargne préalable à une retraite de qualité. A savoir, il faut qu’ils acceptent de subir un prélèvement sur le montant de leur retraite actuelle pour éviter que les nouveaux retraités, c’eux d’aujourd’hui et de demain puisse encore « percevoir quelque chose de digne » et n'aient pas de leurs aînés l'image de "profiteurs".
Sans cela, la prochaine guerre civile dans ce pays, sera bien comme le laisse entendre Marc Ullmann, inter générationnelle.
On peut imaginer facilement le champ de bataille :
- suppression des traitements médicaux pour les personnes de plus de X ans,
- euthanasie automatique des personnes inconscientes ou médicalement condamnées,
- voire remise au gout du jour du célèbre « Test du cocotier ...
Tout ce qui diminuera de manière drastique le nombre des vieux retraités "qui ooûtent cher" sera alors mis en œuvre !
Le montant de ce prélèvement immédiat sur les retraites anciennes, qui sera à moduler en fonction du montant des revenus perçus par l’inactif et de son âge, constituera une réserve financière immédiate qui sera capitalisée dans un fond ad’ hoc cogéré par les partenaires sociaux et sans accès possible pour tout autre usage, y compris par la volonté politique. Il servira plus tard pour abonder et réguler les montants des retraites ridicules qui sont mathématiquement promis à nos successeurs qui, bien sûr, de leur côté, pendant leur propre vie active, devront toutefois faire comme leurs ancêtres lorsqu'ils le pouvaient : mettre de l’argent de côté pour en avoir devant eux, lors que le moment de se retirer au calme sera venu…
Il existerait bien sûr une autre voie d’action, mais cela ne s’appelle plus exactement « répartition trans générationnelle entre acteurs économiques» ou du moins pas seulement entre personnes physiques.
Il faudrait imaginer une assiette complémentaire sur laquelle assoir les prélèvements incluant aussi les « facteurs matériels de productivité ».
Raymond Barre avait, en son temps, émis l’idée d’inclure les amortissements des investissements de productivité (ceux dont la justification est de supprimer des ETP principalement).
Ainsi, l’amortissement jouerait ici le rôle d’un « travailleur virtuel » payant sa part en lieu et place d’un acteur humain…
Raymond Barre, le plus grand économiste de France, avait sans doute rêvé ?
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@ Pierre
http://www.youtube.com/watch?v=F-QA2rkpBSY
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Permettez moi une question naïve ?
Avez vous inclu le pic énergétique dans votre prisme de lecture sur :
La crise financière
Le système des retraites
Les mouvements de sécurisation des bassins énergétique.
Moi oui, et depuis 2006...
http://video.google.com/videoplay?docid=8677389869548020370#
Go Gold à été la réponse de ma grand mère (1918) concernant le problème des retraites par répartition.
@ Pierre
J'envie votre étonnement.
Au plaisir de vous lire.
Sky
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Sur ce sujet difficile et d'actualité, je m'étonne un peu que les commentaires des uns ou des autres ne soient pas plus nombreux !
Tout a t il déjà été dit ?
Quelles idées originales les membres de votre Club ont-ils en la matière ?
Pierre
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