
En mythologie française,
la retraite par répartition est « de gauche »,
la retraite par capitalisation « de droite ». En pratique, le jugement devrait varier à mesure que les gagnants et les perdants ne sont plus les mêmes.
Quand il y a beaucoup plus d’actifs que de retraités,
la répartition ne fait que des heureux : les actifs payent peu ; les retraités reçoivent beaucoup. Si le système n’est pas modifié quand la démographie change, il devient progressivement insupportable pour les actifs. C’est ce qui s’est passé en France au fil des ans. Le projet de réforme actuel ne fait qu’atténuer le phénomène.
Les adultes d’aujourd’hui sont les retraités de demain et les jeunes ceux d’après demain. Si l’on veut assurer leurs vieux jours, il faudra qu’en plus de ce qu’ils toucheront (par répartition), ils puissent mettre de l’argent de côté (par capitalisation). Les aider à le faire devrait être considéré comme « de gauche ». Surtout, lorsqu’il s’agit de donner un coup de pouce aux catégories socioprofessionnelles qui ne sont pas en position de souscrire à l’épargne salariale.
Le plus grave, est que les jeunes d’aujourd’hui souffrent de tous les maux (chômage, logement, etc.), que les programmes de tous les partis politiques devraient, en priorité, se centrer sur ce problème essentiel mais qu’avec la démographie actuelle, la plupart des électeurs ne sont pas jeunes. D’où la tentation pour les partis, non pas d’occulter le problème mais de l’évoquer parmi d‘autres ce qui est insuffisant.
Sans doute un homme d’Etat se grandirait-il en essayant de faire comprendre aux « vieux » que, dans leur propre intérêt, ils devraient accepter des
sacrifices au bénéfice des « jeunes ». Sinon, tôt ou tard, ceux-ci se vengeront.
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