Le respect, par les pays signataires, du protocole de Kyoto implique la baisse des émissions de gaz à effet de serre, essentiellement le CO2. Cela suppose une moindre utilisation des énergies fossiles (pétrole, gaz, etc.). Or, le modèle économique qui est le nôtre est gros consommateur d’énergie et, pour tenir les objectifs de Kyoto, des solutions alternatives doivent être trouvées...
A court terme, le nucléaire, énergie propre mais dont la gestion des déchets n’est pas sans problème, peut servir de relais. Le développement des énergies dites renouvelables (marée, vent, solaire, etc.) en est un autre. Cependant, à plus long terme, une voie a été jusqu’ici peu exploitée : la géothermie. Sous nos pieds, quel que soit le lieu au monde, se trouve une énorme quantité de chaleur qui appartient à tous et à chaque pays si on utilise l'ancien droit du "tréfonds" : c'est l'énergie thermique du sous-sol et du magma ! Convertir en électricité l'énergie thermique contenue dans notre bonne vieille terre ! Quel beau programme ! L'étude de cette voie intéressante demandera sans doute des recherches importantes au niveau national ou européen. Chercheurs et industriels, à vos laboratoires et vos bureaux d'études !
Commentaires
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Si cette voie est aussi intéressante que vous le dites et qu'elle n'a pas été déj? prise en considération c'est certainement qu'il existe des impossibilités techniques insurmontables pour obtenir de l'énergie électrique. Pourtant, le thermalisme est connu depuis très longtemps ainsi que le chauffage domestique. Ce sont sans doute les seules utilisations accesibles ? l'homme et ? la technologie d'aujourd'hui.
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Si la technologie aujourd'hui présente en effet quelques défaillances dans l'exploitation, il ne s'agit que de problèmes techniques, en particulier de corrosion. Cela n'est pas une raison pour baisser les bras et ne pas élargir le champ des possibles !
Il faudrait investir pour long terme dans les infrastructures capables de produire de l'électricité un peu partout ? faible coût direct d'exploitation. Certes les investissements seront importants mais nos sociétés ne doivent pas avoir peur d'investir pour demain,si, du moins elles ne cherchent pas systématiquemnet un remboursement de leur investissement ? très court terme. Pour cela il serait préférable de mutualiser les risques d'investissement, il faudrait sortir ce risque long du champ du risque commercial d'exploitation court terme et dissocier les études innovantes et la recherche de la tyrannie du ROI rapide. Une entreprise privée ne peut supporter cela toute seule car son horizon est bien trop court. Seules des institutions internationales financées par plusieurs Etats intéressés par le sujet pourraient porter sur 50 ans un tel projet. Mais nous allons droit vers le chemin opposé....
Il n'est que de regarder ce qui se passe dans les pays où seule un logique d'exploitation commerciale court-termiste est en vigueur !
De toutes les analyses sur l'actuelle situation de pénurie de l'électricité, un élément reste mystérieusement occulté : l'électricité ne se stocke pas.
Cette caractéristique qui rend incomparable ce marché, a une conséquence financière précise : les équipements de production, de transport et de distribution doivent être prévus pour l'instant de plus forte consommation. L'instant précis est inconnu. Seules sont connues les périodes au cours desquelles il peut intervenir.
Pour parer au mieux ? cette éventualité, il faut prévoir des suréquipements. Plus le territoire est étendu, moins la densité est forte, et plus ces suréquipements seront importants. Ils seront ? répartir sur le territoire utilement en fonction des moyens de transport dimensionnés ou non pour recueillir des territoires voisins l'électricité nécessaire aux pointes de consommation.
A défaut, la solution est le délestage comme ce fut le cas en Californie ? plusieurs reprises.
Tant que l'électricité était un bien produit et transporté par des quasi-monopoles publics (en France) ou privés (USA), c'est ? dire que chaque entreprise publique ou privée avait son territoire, tout en achetant ou vendant selon les besoins ? ses voisins, le problème ne se posait pas. Chacun prévoyait les suréquipements nécessaires et en répercutait le coût sur les consommateurs.
Depuis que l'on a voulu assimiler aux USA hier, en Europe aujourd'hui, le marché de l'électricité ? un marché banal de services, le problème se pose actuellement de plus en plus souvent en Californie, et se posera demain en Europe : il faut être moins cher que son concurrent, et donc la répercussion des coûts de suréquipements devient un vrai casse-tête. Comme on part, au moins dans les pays développés, d'une situation de suréquipement, on peut attendre pour investir... jusqu'au moment où il est trop tard !
Pour éviter d'arriver ? une situation de crise, des règles doivent être établies. Peu importe qu'elles émanent de gouvernements ou d'autorités de régulation. Les entreprises doivent surinvestir ? temps suivants des critères ? définir. Chacune ayant sa part, toutes pourront la répercuter sur les prix. Cependant, cette intervention, pourtant nécessaire, de la puissance publique entre en contradiction avec la logique du marché.
Au del? de ce raisonnement, viennent toujours s'ajouter des situations particulières, qui peuvent accélérer, ou au contraire, retarder la survenue des conséquences. En Californie, une croissance plus forte que prévue et des blocages d'investissements dus ? l'action des écologistes, ont aggravé le problème.
Aujourd'hui, la région de New-York est menacée ? son tour.
D'ici quelques années, la France et d'autres pays en Europe pourraientt bien connaître une situation similaire…
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Avant de faire de l´ectricite avec l enegie thermique du sol on pourrait l utiliser plus massivement pour le chauffage´. Cela se fait deja, mais insuffisamment.La technologie est au point (c est la pompe a chaleur,utilisee dans nos climatiseurs et dans nos frigos...)
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Privatiser EDF n'est pas penser ? court terme? On voit ce que ça donne dans les autres pays. Par contre, l'etat devrait imposer des grands programmes ? EDF de développement durable pour les 50 ans ? venir. L'electricité par geothermie est évident une piste ? explorer. Les énergies renouvelables en sont une autre. Où sont passés les projets comme l'usine marée motrice de la rance et le four solaire de font romeu?
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La hausse actuelle des prix du brut est la conséquence de multiples facteurs dont la majorité relèvent du politique. Sans vouloir être exhaustif, citons au moins le cas de l'Arabie Saoudite. Ce pays est le premier exportateur mondial de brut et le spectre du terrorisme s'y fait de plus en plus présent. Sans connaître encore de panique, les opérateurs pétroliers sont pour le moins inquiets devant une perspective de possibilité de rupture d'approvisionnement et les cotations du WTI et du Brent s'envolent. Les problèmes au Venezuela, au Nigeria, en Russie relèvent aussi de la politique mais d'en d'autres registres que le terrorisme fondamentaliste. Le seul facteur "physique" qui pèse aujourd'hui sur le marché pétrolier est la considérable demande chinoise. La Chine, pour alimenter sa croissance boulimique, fait exploser tous les marchés des matières premières. Après avoir caressé le rêve d'une autosuffisance en pétrole grâce au mythe du Tarim, les chinois doivent importer des quantités de plus en plus importantes de brut que ce soit du Moyen Orient, d'Afrique occidentale ou d'Amérique du sud.
Tout cela tombe fort mal....et alimente une spéculation de hedge funds qui se dégonflera certainement très vite mais quand?
Quant ? l'approvisionnement physique du Monde en pétrole, il faut garder la tête froide. Depuis le début du 20eme siècle des experts annoncent avec constance le chiffre de 60 années de réserves. Les progrès technologiques de l'exploration pétrolière ont permis de garder ce chiffre au même niveau malgré la fantastique augmentation de la consommation. Certes les réserves en pétrole de la Terre sont de taille finie mais les prouesses techniques font qu'elles sont bien mieux exploitées. L'amélioration constante du taux de récupération laisse de moins en moins de pétrole dans les gisements. Des sources gigantesques d'hydrocarbures commencent ? être exploitées que ce soit les huiles lourdes de l'Orénoque ou les sables bitumineux de l'Athabasca.
La hausse actuelle du pétrole est un phénomène qui risque de durer quelque peu. Il est peu probable que l'on revienne rapidement ? des niveaux de l'ordre de 28? 30$/bl mais les experts se sont toujours trompé...N'oublions pas toutefois ce qui s'est passé au début des années 70. Après les nationalisations au Moyen Orient, le cours du brut a quadruplé. Les pays industriels importateurs de brut, pris ? la gorge, se lancèrent dans des politiques d'économie d'énergie et, surtout, de substitution par le nucléaire. Conséquence: diminution des importations puis effondrement des prix.
Peu de responsables moyen-orientaux ont pris conscience des risques inhérents pour eux de prix du brut trop élevés. Seul l'ancien ministre saoudien du pétrole, Sheikh Yamani, tira la sonnette d'alarme mais, lorsqu'il le fit, le terrorisme ne faisait pas régner la terreur.
Aujourd'hui, c'est une autre histoire
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Je vous rejoins sur l'analyse factuelle de la situation de l'offre en ressource "pétrole" pour les années qui viennent. Certes on imagine, sans pouvoir en avoir la preuve quantifiée, qu'il existe des gisements potentiels nouveaux non identifiés, cela semble raisonnable si on prend en compte la durée des ères géologiques qui leur ont donné naissance. Notre "horizon de finitude" semble s'éloigner au fur et ? mesure que le temps passe... A cela, toutefois, je propose de réfléchir ? certains évènements qui sont sans doute de nature ? modifier notre approche vis ? vis du pétrole. D'abord, on peut considérer que notre humanité a peut-ête mangé son pain blanc et répertorié la majorité des champs potentiels accessibles ? "bas cout de revient". Certes la technologie dans ce domaine augmente mais l'effort ? déployer hors technologie croit aussi ainsi que les risques associés.
Ensuite, le modèle de développement du monde industrialisé ? l'occidentale est en phase de "rationalisation" de sa consommation en petrole mais le reste du monde en plein développement ne l'est pas du tout et, si rien n'est fait et si aucune prise de conscience n'existe, les mêmes errements sur l'utilisation de cette intéressante ressource risquent de se reproduire non ? la taille de "vieux pays industrialisés" mais plutôt ? l'échelle de continents comme l'Inde et la Chine en croissance explosive...
On peut penser qu'il est dommage d'utiliser des molécules organiques complexes que la nature a mis des millions d'années ? fabriquer pour seulement être source directe d'éclairage ou de chauffage ou pour faire cuire les aliments. Il y a bien mieux ? faire avec de telles molécules ! Notre intérêt ? tous, avec un peu de vigilance bien sûr, me semble être d'apporter de la plus-value intellectuelle sur l'usage que nous faisons du pétrole et donc d'éviter de l'utiliser uniquement pour sa capacité thermique. Et pour cela il faut anticiper et ne pas attendre d'être dans le mur, même si visuellement on a l'impression qu'il continue de s'éloigner.
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Il m'a paru intéressant de faire état ce qui se dit sur au sujet de l'énergie sur le blog des Echos que l'on peut voir ICI
http://blogs.lesechos.fr/article.php?id_article=207
GM
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La consultation du Blog des Echos
http://blogs.lesechos.fr/article.php?id_article=242
dont un des lecteurs a indiqué votre site m'a permis de faire votre connaissance.
Points de vue très intéressants et sonorité originale.
Je reviendrai !
BS
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Cette discussion montre une méconnaissance de la ressource géothermique: tout d'abord, il ne faut pas confondre la géothermie avec la récupération de la chaleur du sol avec des pompes à chaleur(PAC). La chaleur du sol provient en effet du réchauffement du sol par le rayonnement solaire et par l'eau de pluie. Ensuite, le flux géothermique est en moyenne sur les continents de l'ordre de 62 mW/m2, ce qui est très faible. Ce n'est donc pas ce flux que l'on exploite, mais le stock de chaleur accumulé dans des roches profondes.Ce stock n'étant renouvelable qu'à une vitesse très faible, cela limite énormément les quantités d'énergie que l'on peut espérer récupérer annuellement de manière durable. Les températures sont faibles ( au plus 250 °C) et donc le rendement thermodynamique de la transformation en électricité, l'est également. Le forage de puits ( de type pétrolier) est très coûteux. Last but not least, le transfert d'énergie se fait par l'eau, dont la circulation dans des conditions satisfaisantes est liée à la géologie du site. Ce dernier point est le plus méconnu, la plupart des commentateurs n'ayant pas la moindre idée de l'architecture des roches qui se trouvent sous leurs pieds.Tout cela fait de la géothermie un recours marginal à nos besoins énergétiques, sauf dans des sites exceptionnels.Et il ne s'agit pas d'une découverte: le système de chauffage urbain par des eaux thermales à Chaudes-Aigues date de 1337. Cela n'empêche qu'il est utile de faire des recherches pour améliorer la situation. En Europe des recherches sur la récupération de la chaleur de roches profondes et sa transformation en électricité ( GIE Exploitation minière de la chaleur) ont lieu depuis une bonne dizaine d'années à Soultz-Sous-Forêts en Alsace et devraient déboucher d'ici peu d'années sur le couplage au réseau d'une petite centrale géothermique.A suivre
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Les causes de la hausse du prix du pétrole ne sont plus seulement politiques, et je suis surpris que sur ce blog personne ne semble en avoir conscience. Ces causes sont de plus en plus physiques, la principale étant le plafonnement prochain des capacités de production, c'est ce qu'on appelle le peak oil, que l'on attend selon que l'on est pessimiste ou optimiste entre 2010 et 2030.Ce plafonnement est dû à l'absence de renouvellement des réserves au niveau de la consommation depuis 25 ans environ. La production d'un très grand nombre de provinces pétrolières décline depuis par mal d'années maintenant ( celles des ETats-Unis depuis 1975, celles de Russie depuis 1985, la Mer du Nord depuis 2000 etc..).
Bien sûr se greffent là-dessus des facteurs politiques: grèves , conflits.; et de la spéculation.
Les échéances pourraient bien sûr être retardées par une diminution de la consommation, volontairement ou par les prix, mais on n'observe rien de tel pour l'instant.
Je signale que dans les consdérations ci-dessus, la production des réserves de sables bitumineux Canadiens ou celle des hydrocarbures liquides contenus dans le gaz naturel( LGN )sont prises en compte, ainsi que l'augmentation des réserves provoquée par une augmentation des prix; Il n'y a donc aucune échappatoire.Les réserves de l'Artctique ne représentent que 4 ans de la consommation mondiale actuelle et celles de l'Irak 4 également.
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Voici un site où les échanges sont ne sont pas superficiels !
Continuez ainsi.
BC
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Ne reste-t-il pas que le prix actuel du petrole est la meilleure chose qui
puisse arriver à l'environnement ?
Là où la raison et la volonte font défaut, l'argent vient enfin peser du
"bon" côté de la balance...
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Bonjour, je suis actuellement en Premiere, et je fais cette année un TPE qui a pour sujet la Géothermie.
J'aurais aimé savoir 2 ou 3 choses àce sujet, si quelqu'un peut me consacrer un tout petit peu de son temps, cela serai extremement généreux.
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@ Jules B.
Le sujet de la géothermie est vaste et tu as déjà quelques choses à utiliser dans les échanges précédents.
Si tu souhaites approfondir ce sujet, je ne saurais mieux te proposer que de lire l'ouvrage de Raymond Ferrandes
LA CHALEUR DE LA TERRE
(de l'origine de la chaleur à l'exploitation des gisements géothermiques )
publié par l'ADEME
Pour faciliter les choses je reproduis ci-après une présentation générale de la vocation de l'ouvrage...
La Chaleur de la Terre ...
Un histoire fabuleuse commence il y a 4,5 milliards d'années : la naissance du système solaire et de notre planète Terre...
Dans cet univers, la chaleur joue un rôle fondamental. Le soleil diffuse une énergie colossale et pour notre globe terrestre à l'intérieur brûlant, seule un infime partie de cette énergie est utilisée.
La géothermie ne peut prétendre à l'universalité, mais cette jeune industrie, de mieux en mieux maîtrisée, est souvent unique dans sa complémentarité avec d'autres énergies.
L'ambition des auteurs du livre est d'essayer de faire comprendre le monde de la chaleur terrestre, d'où elle vient, comment se sont formés les gisements et dans quelles conditions il peuvent être mis en valeur par les hommes.
Elle est aussi d'expliquer que, par ses réserves colossales et son exploitation en équilibre avec l'environnement , la géothermie laisse espérer de larges perspectives dans sa contribution au développement et aux progrès futurs de notre société...
Bon TPE !
HPS
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Lorsque j'ai publié cette note en 2005, avec une démarche de véritable "vigilance", plusieurs auteurs ont bien voulu y réagir.
Depuis, le temps à passé et le sujet de la GEOTHERMIE est toujours aussi mal connu du public. Pourquoi ? Il doit bien exister des freins quelque part ...
J'avais imaginé à l'époque que l'affaire viendrait au plan de l'actualité dès lors que l'argent et les financiers s'en empareraient.
Il semble que cela soit le cas, car la Lettre financière AGORA a adressé récemment à ses abonnés le texte ci-après que je propose à vos remarques...
HPS
Nous allons voir rapidement pourquoi la géothermie est parfaitement placée, dans le contexte énergétique mondial actuel, pour profiter de la "révolution verte".
Vous constaterez que la géothermie, encore méconnue du grand public, est sur le point d'être projetée sur le devant de la scène -- loin devant les autres sources d'énergie...
La géothermie est ultra-profitable, d'accord...
... mais qu'est-ce que c'est au juste ?
La géothermie c'est l'utilisation de la chaleur naturelle provenant des entrailles de la Terre.
C'est aussi un des procédés technologiques les plus performants et les moins polluants permettant de produire de l'électricité à usage domestique et industriel.
Les premières traces d'utilisation de ce type de chaleur datent de plus de 20 000 ans, au Japon.
Bienfaits thérapeutiques mis à part, les industriels s'y intéressent depuis plusieurs années pour ses remarquables caractéristiques renouvelables, non polluantes et de production remarquables.
Alors comment ça marche, la géothermie ? C'est très simple : la Terre est constituée d'un noyau de magma situé à plusieurs milliers de kilomètres sous la croûte terrestre, qui réchauffe la planète de l'intérieur.
Là où le magma est en fusion, le flux calorique est de l'ordre de 42 millions de MW -- soit l'équivalent de 50 000 centrales nucléaires. Autant dire qu'il y fait très chaud : environ 4 200 °C !
Heureusement pour nous, la roche contenue dans les entrailles de la Terre est très mauvaise conductrice et la température décroit naturellement du centre vers la croûte !
Pour vous donner une idée, on estime qu'à 2 ou 3 km de profondeur, la température tourne autour de 60 °C... à 4 ou 5 km on atteint les 100 °C... etc.
Tout le défi que doit relever l'industrie géothermique tient à cela : être capable de creuser suffisamment profond pour atteindre ces zones de chaleur naturelles et transformer la chaleur en électricité pour chauffer un maximum de foyers et faire tourner un maximum d'usines.
Je ne vais pas développer plus sur la question technique parce que le Dr Thomas Chaize l'a parfaitement bien fait dans la partie théorique de "Géothermie : les meilleures valeurs pour profiter du boom".
Sachez simplement que dans le monde entier, 39 pays -- avec une population cumulée de plus de 750 millions de personnes -- ont suffisamment de ressources géothermiques pour répondre à tous leurs besoins en électricité.
Comme vous pouvez le constater sur la mappemonde ci-dessous, les zones propices à la géothermie recouvrent une grande partie du globe et se concentrent particulièrement le long des grandes failles géologiques, là où la température est la plus élevée.
Selon la nature du sous-sol -- régions tectoniques, bassins sédimentaires ou socle cristallin --, la température permet d'utiliser 3 types de géothermie : à haute énergie (celle qui nous intéresse) à basse énergie et à très basse énergie. Le marché est énorme.
Aujourd'hui, environ 163 000 foyers sont chauffés par procédé géothermique rien qu'en Ile-de-France.
C'est en Californie, aux Etats-Unis, que l'industrie géothermique est la plus prolifique. L'industrie produit là-bas près d'un quart de la production moyenne mondiale. Il faut dire que la politique énergétique américaine s'est rapidement mise au diapason du Peak Oil.
Déjà sous George W. Bush, on commençait à chercher de nouveaux moyens de produire de l'énergie en prévision de la pénurie d'or noir sur le continent. Mais avec Barak Obama, les Etats-Unis utilisent carrément l'énergie renouvelable comme moteur de la relance économique : pas moins de 32 milliards de dollars lui seront consacrés sur les dix prochaines années.
Partout dans le monde, les mesures gouvernementales pleuvent pour améliorer l'accès des foyers et des industriels à cette ressource énergétique, qui parmi les énergies renouvelables présente le plus d'avantages à la production -- nous y reviendrons.
Aujourd'hui, nous avons une occasion exceptionnelle de nous positionner pour profiter de cette avalanche d'investissements -- et qui plus est dans un secteur encore ignoré du grand public !
Mais vous vous demandez sans doute...
Pourquoi la géothermie plutôt que
l'éolien ou le solaire ?
Entre toutes, l'énergie géothermique est de loin la meilleure. Il y a plusieurs raisons à cela.
La plus simple : la météo.
En effet, il faut un minimum de luminosité pour qu'un capteur solaire produise de l'énergie. Concrètement, les installations solaires ne fonctionnent que 24% à 33% du temps à cause des cycles de la nuit et des mauvaises conditions météorologiques.
Idem pour l'éolienne qui a besoin de vent : elle ne fonctionne réellement que 25% à 40% du temps sur les sites les plus venteux !
Mais la Terre, elle, produit de la chaleur en permanence... et un site géothermique exploitant la chaleur du sous-sol tourne en moyenne 95% du temps -- un atout majeur pour les industriels.
Davantage de production veut dire aussi que le rendement est meilleur : un MW/H produit avec la géothermie coûte moins cher qu'un MW/H produit avec l'énergie solaire par exemple...
Vous le voyez, l'industrie géothermique a de beaux jours devant elle. Mais son développement se fait petit à petit, sur le long terme.
En réalité l'émergence de la géothermie dans notre vie quotidienne dépend de deux facteurs externes qui peuvent favoriser son développement ou au contraire le ralentir...
Je vous propose de découvrir maintenant ces deux facteurs et pourquoi nous allons entrer dans une phase d'accélération remarquable, dont il faut profiter dès aujourd'hui.
Profitez du boom de la géothermie :
c'est le moment ou jamais !
Comme beaucoup de valeurs énergétiques, la géothermie est corrélée au cours du pétrole et progresse à peu près à la même allure que le baril. Il suffit de comparer le cours du baril de brut et celui d'une des valeurs phares du secteur géothermique pour s'en convaincre.
Quand le pétrole passe de 60 $ à 145 $, c'est la timbale sur les géothermiques... et quand il repart à la baisse, elles suivent le mouvement. Il faut savoir également que ces valeurs bénéficient d'un effet de levier qui peut leur permettre de surperformer le cours du brut.
Qu'est-ce à dire ? Eh bien, lorsque le pétrole augmente de 100% en quelques mois par exemple, certaines valeurs géothermiques grimperont de 110%... 120%... voire beaucoup plus.
Prenez notre précédent rapport sur la géothermie par exemple. Pendant que le pétrole atteignait ses sommets, prenant 240% en 18 mois, nos valeurs fusaient au même moment : 816,67%... 227,87%... 150%... 212,50%... 85,65%... 98,53%... et 258,78% !
Mais aujourd'hui le contexte est un peu différent : la crise est passée par là, le baril est redescendu de ses plus-hauts à moins de 40 $ -- encore plus bas qu'il y a deux ans !
Bref, les valeurs géothermiques sont actuellement absolument attractives et toujours aussi prometteuses -- c'est la fenêtre de tir inespérée !
En plus, si vous cherchez à jouer la hausse du pétrole, vous avez avec les valeurs géothermiques le moyen idéal de surperformer cette hausse.
La seule raison qui peut empêcher ces valeurs de progresser serait de voir le prix du brut se stabiliser définitivement autour des 40 ou 50 $... C'est la thèse des éternels optimistes -- que nous ne partageons pas !
Pensez simplement aux pays producteurs de pétrole qui ont tout intérêt à tirer les prix vers le haut... à la consommation effrénée des BRIC qui sont sur le point d'entamer leurs "trente glorieuses"... aux réserves de pétrole qui se réduisent chaque année un peu plus... Le pétrole ne restera pas longtemps à 40 $.
Pour toutes ces raisons et bien d'autres que vous découvrirez dans "Géothermie : les meilleures valeurs pour profiter du boom", on peut raisonnablement penser que le pétrole repartira à la hausse... voire vers ses sommets -- il ne faut surtout pas rater cette opportunité.
Vous l'aurez compris, plus la demande énergétique mondiale augmentera, plus le pétrole deviendra cher et plus les cours des valeurs géothermiques s'apprécieront, tant ils sont corrélés au cours du brut...
... mais ce n'est pas tout : il existe un autre facteur qui va doper la demande géothermique, moins connu mais au combien efficace : la question du timing.
Vous savez peut-être qu'un arbre met parfois une dizaine d'années avant de pouvoir produire des fruits... Eh bien la géothermie, c'est exactement la même chose !
Après 10 ans d'attente...
... l'heure de la récolte a sonné !
Il faut savoir une chose au sujet du secteur géothermique : il se développe par vagues successives.
En effet, la géothermie est corrélée au cours du pétrole : chaque fois que celui-ci entame une tendance de fond haussière, les projets de centrales géothermiques poussent comme des champignons sur un sol humide !
C'est pour cela que la première vague de construction de centrales géothermiques date des années 1970-1980 : nous étions alors en plein choc pétrolier.
Bilan : dix ans après le premier choc pétrolier, les Etats-Unis ont doublé leur capacité de production de géothermie...
La seconde vague du début des années 2000, avec le début de la hausse du baril qui cotait alors moins de 18 $. Dans les années qui ont suivi, de nombreux projets géothermiques ont été mis sur les rails... et certains d'entre eux arrivent aujourd'hui à maturité.
C'est pour nous une véritable aubaine parce que l'idéal est d'acheter des valeurs géothermiques juste avant que leur production ne démarre.
Chacune de ces vagues a conduit à une hausse de la production électrique d'origine géothermique... mais il faut plusieurs années -- entre la mise en route du projet d'un site géothermique et la production effective d'électricité -- pour récolter les fruits de l'arbre qui a été planté !
Aujourd'hui c'est le bon moment pour agir : ne ratez pas le coche ! Vous pourrez profiter de l'effervescence autour des valeurs dont les sociétés démarrent leur production.
Mais il faut que je précise une chose sur ce boom de la géothermie : même s'il se développe par vagues successives, il est tout à fait durable. Avec les nombreux projets déjà en place sur le marché et ceux qui sont à prévoir, la géothermie a le champ libre.
Un seul exemple : selon le M.I.T, l'électricité d'origine géothermique pourrait atteindre 10% de la production électrique totale des Etats-Unis d'ici 2050.
Les Etats-Unis ont déjà 2 957 MW de capacité de production géothermique en place. Et les capacités en cours de développement sont actuellement de 3 959 MW.
Et tout ça avant l'arrivée d'Obama qui va appuyer sur l'accélérateur ! Son plan de relance prévoit en outre 32 milliards de dollars alloués à tout le secteur des énergies renouvelables -- la géothermie en profitera aussi.
Sans compter que le secteur du solaire se prépare à vivre une forte crise de surproduction de panneaux solaires, les prix de vente et les marges des entreprises vont être laminés, et une bonne partie des 200 sociétés du secteur pourrait être rasée de la carte dans les mois à venir.
La géothermie fera alors office de refuge pour les capitaux en quête d'investissement dans les énergies renouvelables, en attendant que le secteur du solaire redresse la tête et se concentre.
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Quel est le nom et la nationalité des 3 premières entreprises mondiales spécialisées dans la géothermie ?
Merci d'avance.
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@ GHEERBRANT
Spontanément, je vous dirais que je ne me suis pas posé la question en ces termes, tout simplement parce que l'industrie associée à ce secteur est très éclatée et embryonnaire.
Les expériences réalisées à ce jour sont soit des opérations-pilote en matière de géothermie à faible profondeur autrement dite "géothermie de basse enthalpie", soit des expériences-pilote à vocation de production électrique mais dont les résultats sont encore financièrement peu compétitifs (au cours du pétrole actuel) et qui présentent encore des problèmes techniques qu'il conviendrait de résoudre scientifiquement...
Je profite de la réponse à votre question (très incomplète je l'admets) pour attirer votre attention sur le fait que la vigilance de notre club semble avoir eu du sens, si l'on en croit l'hebdomadaire LE POINT.
Dans l'un de ses derniers numéros, le "possible, probable" futur ministre d'un "envisageable" MITI à la française, Monsieur Claude Allègre, présente la GEOTHERMIE comme une voie d'avenir non seulement pour la France mais aussi pour l'Europe, dans la mesure où ces dernières décideraient d'en créer les conditions d'opportunité.
Voici quelques extraits du billet de Monsieur Allègre, intitulé " Voyage au centre de la Terre" :
""" L'énergie sera, qui peut en douter, l'une des grandes questions à résoudre pour l'Europe au XXI° siècle.... un prix du pétrole qui ne va cesser de croître, la chute actuelle n'étant q'un répit....pourquoi dès lors, ne pas faire appel à une source d'énergie naturelle, non polluante, abondante et gratuite ?
... En fait,la source d'énergie sous-utilisée, abondante, gratuite et universelle, c'est la chaleur interne de la Terre.
... N'est-ce pas là un projet à la dimension de l'Europe et à la dimension du défi énergétique que l'Europe unie doit relever ? """
HPS
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Ce sujet m'intéresse...
Sauriez-vous si la question a été creusée plus avant en France et si des travaux de recherche ainsi que des investissements innovants sont en cours, aujourd'hui, sur ce sujet, depuis l'époque où ce billet a été écrit ?
Le "grand emprunt" devrait permettre, il me semble, de soutenir financièrement l'Association 1901 qui s'est créée pour faire avancer et promouvoir cette voie de "nouvelle source d'énergie" au niveau de la France...
Qu'en pensez-vous ?
Merci pour votre réponse.
Christian
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@ Christian,
Hélas, la France comme à son habitude possède des esprits et des citoyens innovants !
Je dis bien "Hélas", parce que le corps social, ses gouvernants successifs et son actuel "système économique" sont très conservateurs.
Il en a été comme cela de la première technologie de ce qu'on appelle aujourd'hui l'Internet. Elle est née en France à l'INRIA (Institut National de la Recherche en Informatique et en Automatique).
Personne ne le sait, sauf les sponsors du Minitel qui ont occulté cette "invention française" parce qu'elle n'avait pas le bonheur de leur plaire et surtout de servir leurs intérêts immédiats ... Auréolée par la puissance de marketing américaine, elle a déferlé sur le monde !
Il en sera de même pour la production d'électricité par géothermie profonde. Elle sera tuée dans l'oeuf par nos grands ingénieurs d'Etat qui préfèrent qu'il n'y ait aucune concurrence à l'industrie du pétrole et du nucléaire.
Erreur stratégique que nous constaterons dans quelques années en nous battant la coulpe avec frénésie, lorsque nous devrons acheter à l'étranger une technologie nécessaire que nous n'aurons pas eu le courage d'aider lorsqu'elle n'était encore qu'une "jeune pousse".
Pourquoi faut-il qu'un seul candidat aux élections présidentielles françaises (sans doute un original irresponsable ?) ne s'empare d'un sujet aussi plein de potentiel pour l'avenir de notre pays ?
A VOIR pour ceux qui veulent en savoir plus ...
http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/breve/2012/02/12/jean...
http://www.geothermie-soultz.fr/salle-de-redaction
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