
Avec un peu de recul et de distance, on peut tous observer que
l’humanité, au travers des sociétés humaines qui la constituent, a été, depuis toujours, régie concrètement par deux réalités distinctes :
- l’esprit et l’utilisation de la
FORCE ;
- l’esprit et l’utilisation de l’
ECHANGE
On peut ainsi voir et comprendre l’humanité comme déclinée sur ces deux dimensions et tenter de la représenter de manière simple, sur un « plan » !
Par FORCE, il faut entendre capacité « concrète » pour un individu (ou pour un groupe) de se procurer ce qui lui faut (ou lui fait envie) par la puissance, la violence, la menace, l’angoisse provoquée, etc.
Par ECHANGE, il faut entendre, au contraire, la capacité « conventionnelle » d’arriver au même résultat par le troc, le marché, le commerce, etc. A partir de ces deux concepts simples et distincts, la plupart des mécanismes de l’économie traditionnelle et des relations sociales, peuvent se comprendre et donc se prévoir.
La mondialisation qui met en contact rapproché, sans ménagement et à distance, des personnes vivant au sein de groupes sociaux, ayant des histoires différentes en des lieux différents, crée
des tensions nouvelles (des « différences de potentiel » dirait un physicien) que ni la force ni l’échange seuls peuvent arriver à endiguer ni à réguler durablement.
L’histoire nous montre qu’une autre voie a été décelée par l’humanité depuis longtemps :
les religions. Autrement dit, ce qui « relie les gens » au-delà du monde concret gouverné par la force et par l’échange. Cette voie, quelle que soit sa finalité originelle tournée vers une recherche du « bonheur » au-delà de la seule matérialité du monde, a montré ses limites. Et cette nouvelle troisième dimension s’est rapidement réduite à une combinaison des deux axes antérieurs, perdant ainsi son intérêt premier.
Cette quête d’une autre dimension ne s’est pas tarie pour autant ! Aujourd’hui, au XXIème siècle, il semblerait que la lutte contre l’individualisme forcené et l’égotisme ambiant (fruits, sans doute, de l’existence de la seule
Economie Marchande) ne puisse s’exprimer que par le concept de
COOPERATION, autrement dit : l’idée de
FAIRE ENSEMBLE sans dépendre uniquement de la FORCE ou de l’ECHANGE. Par COOPERATION, il faudrait entendre tous les mécanismes, les processus qui s’expriment par le don, le partage, l’association, la répartition, et qui peuvent donner naissance à une nouvelle
Economie Sociale, complémentaire de l’autre économie historique. En fait, on peut y voir tout ce qui relèverait d’un «
Tiers Secteur » qu’évoque
Jeremy Rifkin dans son ouvrage prémonitoire de 1996, « La fin du travail ». D’autres penseurs et économistes ont aussi évoqué cette « nouvelle dimension » comme, par exemple,
Mohamed Yunus par son idée de «
Social Business ». Nous entrons, sans nous en rendre compte, dans un monde à trois dimensions, sortant du simple plan pour aller vers plus de volume, d’espace et, peut-être, plus de libertés …
Ce nouveau paradigme n’est pas sans donner le vertige à la plupart d’entre nous, habitués à penser en 2 dimensions seulement !
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