Finance

La crise de l’euro sera en 2012 la « crise de trop » pour la banque universelle

Dans l’attention portée à la « crise de l’euro », on peut voir le succès fascinant de la finance post Lehman. En deux ans, on est passé d’une unanimité des Etats pour modifier le comportement des banques, responsables de la crise, à une foire d’empoigne entre les Etats devenus les nouveaux « responsables de la crise ». Américains et Britanniques pleurent des larmes de crocodile sur les malheurs de l’euro ; et les dirigeants français pensent tellement fort que les marchés devraient ratatiner la Livre qu’ils le disent publiquement. Voici comment, une fois de plus, les Etats se retrouvent, en 18

L’Euro existera toujours le 25 décembre 2013 : qui parie ?

MOI SI et je propose à tous le pari suivant : l’Euro existera toujours le 25 décembre 2013. Je suis prêt à engager un million de dollars sur cette affirmation. Qui est prêt à relever le défi ? La crise actuelle n’est pas une crise de l’Euro mais de l’endettement des gouvernements des pays de la zone Euro. Seraient-ils endettés en dollars, cela ne changerait rien sinon en pire. En fait, les gouvernements de la zone Euro ont profité de taux historiquement bas, pour s’endetter au-delà du raisonnable. Quand la drogue est bon marché, pourquoi s’en priver ! Les marchés ont "poussé à la roue" en

Euro : paris pour 2013

En novembre et décembre 2011, le bruit a couru que l’Euro ne passerait pas Noël. Le doute s’est installé bien que l’hypothèse fut absurde : aucune des forces aux commandes de l’économie mondiale n’avait intérêt au démantèlement ; et les protestataires n’étaient pas organisés. En sera-t-il de même dans deux ans alors que les gilets de sauvetage ont été lancés aux banques plutôt qu’aux contribuables ? Le 21 décembre, la BCE a ouvert son guichet. 520 banques se sont ruées. 489 milliards d’euros (le quart du PIB annuel de la France !) ont été prêtés au taux exceptionnellement avantageux de 1 %

Patrimoines en danger

D’aucuns comparent cette crise à celle de 1929. Il n’en est rien. La crise actuelle est la première crise réellement mondialisée. Elle frappe autant les Etats que les ménages, en particulier aux Etats-Unis. La situation économique s’est, depuis deux ans, extrêmement dégradée. Or, que voit-on ? Une sorte de fuite en avant des autorités économiques et politiques qui s’avère catastrophique. En deux ans, rien n’a été fait qui ait eu un impact sur l’économie que ce soit aux Etats-Unis, au Japon – sur lequel il nous faudrait tirer une croix définitive – ou en Europe. Pour la conjurer, on a exhumé

L’ambiguïté des 99

« Nous sommes les 99 %» clament les indignés de Wall Street qui ont regagné Zuccotti Park dont ils ont été expulsés. Leur slogan est sincère et leur bonne foi incontestable dans la mesure où ils ne représentent pas le 1% de la population américaine qui capte une part excessive de la richesse nationale. Il n’empêche que les sociétés sont complexes et qu’il est dangereux de simplifier à l’extrême. 99% : seuls les régimes dictatoriaux peuvent atteindre de tels scores. Cette ambiguïté donne bonne conscience aux tenants de l’ordre établi. Arrestations et vexations sont à l’ordre du jour et des

555 : un thriller "financier" à télécharger gratuitement pour les fêtes !

Les membres des Vigilants, certains lecteurs du Portail se souviennent peut-être de moi comme directeur général de Coface. Depuis mon départ de la direction générale de Coface et après plusieurs années au comité de direction générale de Natixis, j’ai rédigé un roman, 555, jeudi rouge. C’est financier, c’est dans l’air du temps, c’est polémique et c’est gratuit Je vous propose ci-dessous l’introduction et les premières pages de 555, en espérant que vous aurez envie d’aller plus loin : vous pouvez télécharger librement la version électronique de 555, jeudi rouge en quelques secondes (ou l

Finance et Thanatos

Le sexe peut être une addiction, DSK l’a prouvé en courant vers l’abîme. Eros et Thanatos ! La passion du jeu est une variante. Les vrais joueurs ne s’arrêtent jamais. Le plaisir du gain ne suffit pas à les combler. Ils sont fascinés par la possibilité de « perdre au-dessus de leurs moyens ». Alors, mais alors seulement, ils ont la hargne. L’envie de « se refaire » leur donne le frisson jusqu’à ce que chute s’en suive. Les habitués des casinos ne sont pas seuls en cause. Les traders, l’œil rivé sur l’écran de leur ordi, vivent également dans l’excitation permanente. L’appât du bonus les fait

BCE : l’exemple suisse

Le 6 septembre 2011, la Banque Nationale Suisse a pris une décision historique. Les investisseurs du monde entier se ruaient sur le Franc. En moins de dix ans, la monnaie helvétique s’était appréciée de plus d’un tiers par rapport au dollar et de plus d’un sixième par rapport à l’euro. Cela devenait intenable pour les exportations et le tourisme. Pendant les huit premiers mois de 2011, la banque avait tenté d’inverser la tendance en intervenant sur le Marché. Des sommes considérables avaient été dépensées. Rien n’y faisait. Fallait-il baisser les bras ? Contre l’avis des timides, décision a

Les marchés sont révolutionnaires

Qui sont ces marchés qui sifflent sur nos têtes ? Nés de la rencontre organisée des acheteurs et des vendeurs de risques et de produits où se forme un point d’équilibre, ils sont devenus une abstraction désignant des forces profondes capables de diriger les événements avec une extra lucidité souterraine, digne de la ruse de la raison hégélienne. Les marchés ont leur grammaire. Dans leur langage, ils viennent de dire que le système fondé sur la distribution de pouvoir d’achat grâce à l’endettement plutôt que la recherche laborieuse de valeur ajoutée a atteint ses limites. Accessoirement, ils

Le lourd fardeau de Mario Draghi

A force de lire mille et une opinions différentes sur la crise de l’euro, on finit par se demander qui peut faire quoi et quand. La réponse – hélas ! – est très simple : comme il faudrait une gouvernance européenne et que, pour l’instant, il n’y en a pas, c’est la Banque Centrale qui, pour une période encore indéfinie, devra agir. Mario Draghi, qui, en remplacement de Jean-Claude Trichet, a pris la présidence de la BCE fin octobre aura une très lourde tâche. Pour sécuriser les dettes publiques et voler au secours des banques, il devra décider d’autant plus vite et frapper d’autant plus fort