
A force de lire mille et une opinions différentes sur la crise de l’euro, on finit par se demander qui peut faire quoi et quand. La réponse – hélas ! – est très simple :
comme il faudrait une gouvernance européenne et que, pour l’instant, il n’y en a pas, c’est la Banque Centrale qui, pour une période encore indéfinie, devra agir.
Mario Draghi, qui, en remplacement de Jean-Claude Trichet, a pris la présidence de la BCE fin octobre aura une très lourde tâche. Pour sécuriser les dettes publiques et voler au secours des banques,
il devra décider d’autant plus vite et frapper d’autant plus fort que, dans l’état actuel des Traités, les gouvernements sont condamnés à ne bouger qu’après de très longues procédures.
Pour échapper au trop tard qui, inévitablement, se mue en trop peu, M. Draghi devra être en mesure d’exercer, sur le conseil de la BCE, une influence comparable à celle de son prédécesseur qui, d’ailleurs, commençait à avoir du mal à convaincre.
Déjà, des membres allemands, hollandais, autrichiens et quelques autres se mettent à renâcler. Cela risque de s’accentuer s’ils soupçonnent l’ancien gouverneur de la Banque d’Italie de pencher vers trop d’indulgence pour ses compatriotes.
Tel Atlas qui portait le monde sur ses épaules,
Mario Draghi devra porter l’Europe. Rarement responsabilité si grande aura pesé sur un homme si seul.
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