Finance

Donner du sens à la finance

Jean-Claude Leconte, membre du Club, a piloté un groupe de travail sur le thème : Donner du sens à la finance. Il a réuni, pour ce faire, une douzaine de cadres dirigeants de sociétés de gestion et d’investisseurs institutionnels. Les institutions, au sein desquelles ces personnalités exercent des responsabilités importantes, gèrent plus de 1.000 milliards d’Euros. Lire le rapport intégral : Donner du sens à la finance  

On entend dire que…

« On entend dire que … » est le nom d’une nouvelle collection de petits livres d’économie liés à l’actualité. J’en ai eu l’idée. Jean-Hervé Lorenzi, président du cercle des économistes, a bien voulu m’aider de ses conseils, les Echos et Eyrolles ont pris le risque de l’éditer et … les quatre premiers titres - évidemment conçus pour cette période de campagne électorale - sont en librairie depuis jeudi 5 avril : On entend dire que le pouvoir d’achat des Français baisse ? André Babeau nous montre à quel point le discours politique sur le sujet est peu rigoureux. Même l’INSEE entretient la

Les histoires de famille, on n’en parle pas…

On connait la liste des banques dangereuses pour la collectivité parce qu’elles sont trop grosses : les banques qui sont « trop grosses pour faire faillite » (too big to fail). La France peut être fière, nous sommes le pays au monde qui a le plus de banques dangereuses, après les Etats-Unis : 5 ! (contre 2 seulement en Allemagne). Lesquelles ? BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole, Banque Populaire Caisse d’Epargnes, et Dexia. Ce sont les banques dont on sait que le contribuable devra les sauver si elles ont un problème. En fait, sur ces 5 banques, i l y en a une que le contribuable a

La finance, c’est Orwell

Vous connaissez Georges Orwell, l’auteur de 1984. Il y décrit un monde où un dictateur, Big Brother, a perverti les hommes et pris le contrôle de leurs pensées en manipulant le langage. Les slogans proclament : « la paix c’est la guerre », « l’amour c’est la haine »... Orwell s’était inspiré des pouvoirs nazis et soviétiques. La finance est un Small Brother bien moins effrayant que son grand frère, mais elle a un air de famille sur un point important : la manipulation du langage. On peut multiplier les exemples où les mots de la finance disent autre chose que la réalité. Certains sont anciens

Mais ça m’sert à rien !

Vous connaissez sans doute la phrase culte de Jean Dujardin dans OSS 117 : « Mais ça m’sert à rien ! ». La prochaine fois que vous l’entendrez, pensez très fort à la banque spéculative. A quoi servent toutes ces innovations financières, ces marchés et ces produits ésotériques créés depuis 30 ans ? A rien … A vous et à moi en tout cas. Mais ils nous coûtent TRES cher. J’aurai l’occasion d’y revenir, mais je voudrais immédiatement vous rassurer : ce n’est pas moi qui le dit, ou en tout cas ce n’est pas QUE moi qui le dit. C’est aussi ce qu’a dit le « Monsieur Trichet » américain, l’ancien

Qui gagne de l’argent sur nos retraites ?

On nous dit : « épargnez pour votre retraite ». On nous dit : « investissez dans des entreprises ». Et on nous dit : « la finance spéculative va vous y aider ». Ceux qu’on appelle les fonds de capital-risque (le « private equity ») investissent notre argent dans des entreprises et ils nous reversent ce que cela rapporte, en se payant une petite commission au passage. Mais combien de commission siphonnent-ils, au juste ? Une étude d’universitaires de Yale et de Maastricht vient de regarder sur 10 ans (2001-2010) quelle part des recettes a été touchée par les épargnants (vous ou moi, les futurs

Des pandas et des requins

C’est une belle histoire que vous entendez depuis 3 ans : JAMAIS LES BANQUES UNIVERSELLES N’ONT FAIT FAILLITE !!! Alors pourquoi leur chercher noise ? On nous le répète tellement qu’on finit par le croire. La prochaine fois qu’on vous dira ce joli conte de fées, demandez : et Dexia, qui va coûter encore plus cher au contribuable que le Crédit Lyonnais ? Et Royal Bank of Scotland, la plus grosse faillite européenne ? Ce sont des banques universelles en faillite. D’autres banques universelles ont été sauvées juste à temps PARCE QUE elles étaient universelles et que les politiques étaient coincés

Tartuffe, revient, ils sont bien meilleurs que toi !

Le financier Einhorn a été condamné à Londres pour avoir utilisé l’information confidentielle d’un courtier pour gagner de l’argent en bourse (Lire : A Londres, les spéculateurs frissonnent !). Il est absolument furieux, mettez-vous à sa place ! Il avait pourtant bien pris soin de dire au début de la conversation avec son courtier la formule magique : « Je ne veux pas franchir le mur » (le mur des informations confidentielles, I do not want to be wall crossed). Aux Etats-Unis, ça suffit : si le courtier vous dit quand même ensuite des informations confidentielles (ce qu’il avait fait ce jour

A Londres, les spéculateurs frissonnent !

Un des fonds américains les plus connus, Greenlight, vient d’être condamné à Londres à une amende. Ils avaient utilisé en 2009 une information confidentielle (une société cotée qui allait annoncer une mauvaise nouvelle) pour vendre juste avant les actions de cette société. Un spéculateur aura donc été coincé sur 2009 : champagne ! Mais UN SEUL spéculateur, alors qu’on a pu prouver qu’il y avait eu des spéculations à Londres sur UNE OPERATION D’ACQUISITION sur 3 en 2009. Et l’amende (7 millions de livres) est A PEINE SUPERIEURE au gain réalisé par les spéculateurs (5 millions). Alors, est-ce

Quand un banquier spéculateur perdra-t-il sa légion d’honneur ?

Les britanniques viennent de prendre une décision symbolique : Sir Fred Goodwin va perdre le titre de chevalier que lui avait accordé la reine, pour « services rendus à la finance ». Sir Fred (et demain, Fred tout court) a en effet conduit sa banque écossaise à la faillite (the Royal Bank of Scotland). Les contribuables ont dû payer plus de 50 milliards d’euros pour colmater. L’opinion publique britannique l’avait en travers du gosier et voulait « quelque chose ». Nous avons notre faillite équivalente en France, avec Dexia : d’après les députés, elle pourrait coûter sur les vingt ans qui