Certains vous diront que l’opération Vélib c’est bien mais que l’engin est lourd à manipuler, qu’il reste inaccessible à beaucoup et que l’on se déplace plus vite en métro ou en voiture. Vue restreinte d’une partie de la population qui ne voit pas comment tirer avantage de la belle et victorieuse initiative de « Bébert 1er ».
Surfant sur la vague verte, Delanoë a pourtant marqué un panier d’avance pour une éventuelle réélection à la mairie de Paris. Plus de coulées vertes dans les rues de Paname = moins de pollution, plus de gens sportifs et donc une santé publique qui s’améliore, déjà deux points d’avance pour « Bébert 1er » sur les adversaires potentiels. L’initiative lyonnaise a fait des émules et la capitale est désormais jalousée par ses voisins limitrophes : 2008 va peut-être devenir l’année du Vert sur l’Ile de France.
Commentaires
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Outre d'avoir incité les Parisiens à se déplacer en Vélib, cette opération a eu l'effet positif de "déringardiser" le vélo. On voit en effet de plus en plus de personnes (de tous profils) se déplacer sur des vélos que l'on sent sortis de remises où ils avaient du être oubliés pendant de nombreuses années…
Personnellement, en dehors de toutes considérations économiques (évidentes avec une belle opération pour Decaux) et politiques (comme le rappelle Déborah) je trouve le concept tout simplement génial.
Cordialement,
Jérôme Bondu
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Parmi les casquettes que j'exerçais lors de mon dernier "job", j'avais la responsabilité la gestion technique de ces fameux vélos pour la firme concurrente, et notamment pour la ville de Rennes dont les habitants en profitent depuis plus de 6 ans déjà.
Cela m'a permis de découvrir notamment les origines de ce projet qui nous vient tout droit de Norvège : leurs habitants sont de fidèles adeptes de la consommation raisonnable et raisonnée, et les politiques ont vite compris l'intérêt électoral que représentait la mise en place de tels projets, intégrant mobilier urbain et prêt de vélos, ceux-ci étant en vogue depuis près de 10 ans !
Là-bas, le succès du concept a même permis quelques innovations que nous n'avons pas encore en France, tels que les "remonte-pente cyclables", sorte de tapis-roulants adaptés pour les vélos et permettant de franchir sans effort et en sécurité les côtes les plus pénibles, rendant d'autant plus attractif ce mode de transport.
Ce qui me frappe toujours lorsque je vais dans les pays nordiques voire même à Amsterdam ou en Allemagne, ce sont les quantités de vélos et l'importance qui est accordée à ce moyen de transport : parkings, pistes cyclables, etc... Le problème des agglomérations françaises (petites ou grandes) est que les cyclistes s'y sentent peu en sécurité car les infrastructures n'y sont pas toujours adaptées, ou insuffisantes. Les associations citoyennes pour le développement du cyclisme urbain luttent tant bien que mal pour faire entendre leurs voix, et malgré certaines initiatives pour aménager des morceaux de pistes cyclables sur des routes souvent saturées, je n'oserai jamais envoyer mes enfants se rendre seuls à l'école en empruntant ces couloirs étroits pour lesquels les conducteurs automobiles semblent avoir peu d'égards.
Il y a également un souci lié à la mentalité d'une majorité de français, et que l'on ne retrouve curieusement pas dans d'autres pays : Pour beaucoup, se risquer avec un vélo à Paris c'est prendre le risque de se faire renverser, de se le faire voler ou dégrader, d'arriver en sueur au bureau (non équipé de douches), de renoncer au "confort" (tout relatif surtout à Paris) de la voiture, d'avoir à braver les intempéries et le froid, et bien d'autres prétextes plus ou moins justifiés. Pourtant il pleut tout autant à Amsterdam et il fait bien plus froid à Oslo, pour prendre exemple deux villes où les cyclistes ont la vie belle.
Quoi qu'il en soit, c'est avec force qu'il faut applaudir ce type d'inititatives, car nos grandes villes ont besoin de "souffler" un peu, et l'avènement progressif de cyclisme urbain ne peut qu'être profitable pour tous.
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