La concurrence internationale et les gains de productivité sont tels que les prix de la plupart des produits industriels ne montent pas. Souvent même, ils baissent. Et alors ? Le citoyen lambda ne change pas tous les jours de voiture ou de télé alors qu’il doit manger et dormir tous les jours.
Or, la baguette de pain, la plupart des produits alimentaires de base, et même le petit noir au comptoir, coûtent de plus en plus cher. Surtout, le prix des logements a flambé. Conséquence : les chiffres officiels sur l’inflation sont statistiquement véridiques mais ne correspondent plus aux réalités quotidiennes. Ainsi, les « nouveaux pauvres » sont-ils de plus en plus nombreux et le « panier de la ménagère » est-il de plus en plus percé.
Commentaires
Permalien
Très bonne observation, évidemment !
Je puis attester, étant au quotidien dans les affaires, que telle est bien la réalité.
Les prix des produits et des services des entreprises aux entreprises, ce que l'on désigne souvent par les entreprises du B2B ( acronyme de Business To Business ), sont en très forte baisse !
Cela peut paraître étonnant mais correspond à la montée en puissance depuis quelques années au pouvoir des directions des achats au sein des entreprises de B2C ( acronyme de Business To Consumer ) qui mènent la vie dure, voire violente, à leurs fournisseurs et leurs sous-traitants qui sont eux du monde du B2B !
De nombreuses grandes entreprise du B2C pratiquent même une technique d'achat très contestable qui s'appelle les " enchères inversées ", qui est exactement le mode de négociation pratiquée pour la vente des choux-fleurs en Bretagne à la sortie du champ...
De nombreuses Chambres de Commerce et d'Industrie en France s'en sont émues, ainsi que nombre de syndicats professionnels. La pratique continue !
Face à ces pratiques un peu "moyennageuses", qui conduisent nombre de PME à accepter de vendre leurs produits bien au dessous de leurs prix de revient ( ! ), que se passe-t-il dans le petit monde confortable des entreprises du B2C ?
Ce petit monde est en fait celui des très grandes entreprises, des grandes marques, dont les clients sont les particuliers comme vous et moi. Ce monde est très concentré par rapport au monde atomisé des PME du B2B .
Hélas, les pauvres consommateurs que nous sommes sont complètement atomisés et individualisés dans leur comportement d'achat ( même aux USA les consommateurs sont mieux organisés ).
Ils ne disposent pas de "direction des achats" et lorsque qu'ils ont accès à une quelconque enchère, elle n'est pas du tout "inversée" mais plutôt du style " à la folle enchère ".
Parmi les entreprises du B2C , on compte évidemment celle du commerce pur et de la distribution, car cela est la quasi unique fonction exercée par elles ! Les entreprises du B2C , ne s'occupent que très rarement de "produire" les biens et services que nous leur achetons...
Les conséquences sont évidentes :
1/ la plupart des entreprises du B2C dégagent des marges bénéficiaires très confortables
2/ beaucoup d'entreprises du B2B
sont sous-capitalisées car elles ont des taux d'autofinancement trop faibles, sont parfois en difficulté et doivent licencier pour ne pas fermer et certaines se "hasarder" à délocaliser vers des pays à coût de main d'oeuvre faible.
Je trouve que la " grande distribution " a trop beau jeu de dire que c'est elle qui fait monter le pouvoir d'achat des consommateurs, lorsqu'on sait le dessous des choses...
Les choses ne peuvent maintenant qu'empirer, me semble-t-il, tant que la politique industrielle du " diviser pour mieux régner ", sera la seule en vigueur...
A quand des associations de consommateurs très puissantes en France et en Europe ?
Post Scriptum :
Que vous inspire cette analyse, si vous prenez conscience, tout à coup, que toute personne "employée par une entreprise", est elle aussi, un petit acteur du secteur B2B,... à son échelle ?
Permalien
Il faut, très simplement et très courageusement, engager les réformes indispensables dont nous avons besoin. Il faut stopper la logorhé législative et la diarrhée réglementaire. il faut alléger le cadre juridique et institutionnel qui insécurise les initiatives. le conseil d'etat vient de nous le dire, clairement.
Nous n'avons pas besoin d'un code du travail de 3.000 pages! Pas besoin de bousculer TOUS LES ANS au moins 10% de notre environnement juridique ... car un investisseur a besoin de lisibilité, de visibilité ...
Permalien
@Jacques Heurtault :
Il est une mesure simple et de bon sens qui permettrait un nettoyage efficace de toutes les lois en vigueur.
Il suffit de voter une loi organique qui stipule que toute nouvelle loi doit comprendre un Article 1 intitulé : Durée de vie de la loi.
Ainsi, régulièrement, le Législateur sera conduit à se poser "mécaniquement" la question de l'intérêt collectif et de l'usage réel de chacun des textes législatifs.
Une mesure semblable pourrait être votée qui ferait subir un sort semblable à l'ensemble des textes de lois. Avec pertinence évidemment !
Le seul problème est que la "productivité" des nos structures législatives et politiques mais aussi administratives devrait être très fortement augmentée.
C'est la logique qui prévaut à tous les contrats et obligations, en général.
Hélas, aujourd'hui, nos législateurs pensent faire "oeuvre éternelle" car c'est l'un des attibuts traditionnel du pouvoir...
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