Les derniers bidonvilles ont disparu dans les années 70. Celles que l’on appelle banlieues sensibles et dont on pointe l’urbanisme calamiteux, aujourd’hui, accueillaient une population diversifiée où les pères allaient au travail et les enfants ? l’école. On vivait encore les trente glorieuses et le futur était plein de promesses.
Avec le début de la crise, au milieu des années 70, les pères, non qualifiés, se retrouvent au chômage. Il leur restait cependant l’espoir que les enfants, grâce aux études, puissent s’en sortir. Las, la crise s’intensifie ? partir des années 80 et, études ou pas, les jeunes se trouvent relégués aux marges de la société. Les années 80, avec la vague de libéralisation économique et financière, accentuent, jusqu’? la caricature, le clivage entre les « in » et les « out ». L’on assista ? la montée de la génération « Yuppies » et ? la descente aux enfers de la génération « No Future ».
Depuis bientôt trente ans, les maux des banlieues n’ont fait que s’amplifier : habitat dégradé, échec scolaire, chômage, pauvreté... Désertées par ceux qui le pouvaient, elles se sont refermées comme un piège sur les populations, le plus souvent d’origine maghrébine ou africaine, les plus fragiles. La République, elle-même, a reculé et ses valeurs « liberté, égalité, fraternité » disparues. Ce fut pain bénit pour les mafias et les islamistes. Véritables ghettos, elles sont devenues, en une forme d’alliance objective, l’espace d’une économie souterraine sous la coupe de mafias diverses, mais aussi terre de mission pour les islamistes. Les premières assurant les nourritures terrestres et les seconds les nourritures spirituelles
Aujourd’hui, les banlieues brûlent. Et, au-del? du rétablissement nécessaire de l’ordre public, une véritable guerre ? l’exclusion doit être menée sur les fronts de l’habitat, l’éducation, l’emploi, la formation, les discriminations... Ce combat de longue haleine mettra, certes, du temps ? porter ses fruits. Mais pour insuffler de l’espoir ? ces populations dont l’horizon fut, si longtemps bouché, il est des plus urgents que cette volonté affirmée soit ressentie comme réelle. Sinon, le risque est grand de voir les banlieues faire « sécession » sous l’égide d’une coalition entre islamisme et banditisme.
Commentaires
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Souvennez-vous Balavoine face ? Mitterrand, la vidéo
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@Charles : Merci Charles pour la vidéo. Elle est édifiante. A réécouter et revoir Balavoine, ce jour de mars 1980, on mesure le gâchis qui perdure depuis...
J'encourage tous ceux qui lisent ce post de cliquer sur la vidéo mise ? disposition par Charles dans son commentaire.
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Je pense que le communautarisme a été un facteur déterminant dans l'obstruction des horizons de ces populations. Lorsque la crise économique a commencé, toute ces populations étaient déj? en communauté et c'est alors qu'elles ont commencé ? se renfermer, ? justifier leur condition par le fait que c'est une communauté qui a été jadis colonisé alors que comme tu l'as dit, si il n'avait pas leur place dans la société, c'est parcequ'ils n'avaient pas de diplome. Ce qui a de grave, c'est que cette idée qui a été le ciment de ce communautarisme. Il faut mettre fin ? ce concept dépassé de la colonisation, notre société n'est plus discriminatoire comme elle l'avait été il y a 50 ans. Il faut passer le message ? cette communauté, il n'est pas normal qu'aujourd'hui le seul racisme soit un racisme anti blanc. Car c'est bien de cel? dont il s'agit et ce racisme anti blanc risque de déclencher un racisme anti arabe et nuire aux bons qui ont réussi ? faire preuve d'intelligence et de combativité, qui ont compri que pour vivre bien en France il fallait s'intégrer ? la société française, ? parler avec les français au lieu de rester dans sa communauté. En s'amusant avec le fils d'un patron, en instaurant un athmosphère de confiance, meme si le patron etAIT raciste, il ne l'est plus. Or c'est communauté, s'habillant et s'exprimant d'une façon particulière, ne suivent pas cette démarche et déclenche une nouvelle discrimination qui n'est pas fondée sur les origines mais sur des mauvaises coutumes qui sont d'ailleurs fort éloignées de leur coutume d'origine et plus proche du mauvais gout américain. Et aujourd'hui, ce qui a de grave: c'est quand un français qui a des parents étranger arrive ? s'en sortir et s'acculturer avec le rest de la société, celui CI subit la jalousie des autres qui ne sont pas pour moi des français. Et ce ne sont pas des exceptions! La conséquence logique de l'approbation des valeurs de la république, égalité, liberté fraternité, laicité..., est de suivre cette démarche d'intégration dans la société, nous ne sommes pas dans un système communautariste et cest ce que ces population n'ont pas compris et elles s'excluent toute seule. L'immagration des années 60 et 70 était une immigration économique et non politique, ce ne sont pas des gens qui sont arrivés en France parcequ'ils aimaient la France, ces populations n'étaient pas des populations cultivées, enfin si, par les programmes scolaires algériens qui visaient ? décridibiliser la France pour solidifier l'identité nationale.
Voil? mon analyse des choses.
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salut solidarité pour bougé cette saloperie qui nous bouffe tous la bourse la speculation boursiere les paradis fiscaux et les corruptions du genre de la pac ... changeons, devenons des donneurs de verité chaque jour plus de prise de parole ... courrage a nous tous :)
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@Pierre : Il faut faire la part des choses entre le communautarisme choisi et celui subi. Qu'on le veuille ou non, l'évolution des trois dernières décennies, crise économique avec son niveau de chômage élevé, ses restructurations industrielles, ses déficits publics..., a fait que de plus en plus de gens se sont retrouvés "prisonniers" dans des banlieues où tout se dégrade : habitat, services publics, écoles... parcequ'ils n'ont pas les moyens d'en sortir.
Ce sont des ghettos pour pauvres, au sens large. Mais les immigrés et les derniers arrivés étant les plus pauvres, d'entre les pauvres, c'est normal qu'ils constituent la grande masse des banlieues les plus dégradées. Vous dites que celui qui réussit subit, le plus souvent, la jalousie des autres. Peut-être... Mais n'est-ce pas le cas ailleurs ?
Quant aux valeurs de la République Liberté, Egalité, Fraternité, ainsi que la laïcité, bien sûr, qu'il faut y adhérer. Encore faut-il qu'elles soient effectives. Et notamment l'égalité des chances que ce soit dans l'accès au savoir, ? l'emploi... Or, dans ces domaines, on est loin du compte. Et, encore une fois, cela ne concerne pas seulement les jeunes français d'origine étrangère. Savez-vous, par exemple, que la proportion de Français "pure souche", dont les parents sont ouvriers ou employés, dans les grandes écoles a baissé par rapport aux années 50 ?
Ceci doit nous questionner tous. Cessons donc d'ethniciser, ? tout bout de champ, les problèmes.
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Le temps m'est compté mais je souhaite réagir en quelques lignes.
Le titre est ? mon sens fort mal choisi. Le contenu de l'article fait un amalgame fâcheux entre islamisme et intégrisme. Comment pouvez-vous faire cet amalgame si facilement? Le discours français prouve sa méconnaissance du sujet de l'Islam. Il n'existe pas d'islam modéré et islam intégriste, il existe l'islam d'une part et l'intégrisme fanatique d'autre part(qu'il soit chrétien, islamique, orthodoxe ou autre)
Attention au poids des mots. Je suis breton catholique etmarié avec une femme musulmane de naissance sûrement plus chrétienne que bon nombre de "grenouilles de bénitiers" que je vois remplir les églises bretonnes le dimanche et "étouffer" son prochain le lundi matin.
Attention au discours, nous sommes responsables des déconvenues qui s'en suivent. La religion islamique est une religion particulière qui a vécue une développement formidable surpassant toutes les autres pendant des siècles mais stoppée dans son élan par une chrétienté aussi barbare et imodérée que l'islam de l'époque. Seulement maintenant la chrétienté a évolué (au déficit de l'islam bridée) et semble vouloir être plus évoluée, plus tolérante, plus acceptable. Mais n'est-ce pas simplement parce qu'elle ne représente plus aucun pouvoir (financier, politique, économique ...)
Posons nous les bonnes questions et prenons garde aux mots que nous utilisons. N'associons pas abusément "intégrisme et banditisme" comme c'est proposé plus haut. Ou alors ne soyons pas surpris des conséquences.
Cordialement.
Geoffroy VILBERT.
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@Geoffroy Vilbert : Le titre peut paraître excessif, je vous l'accorde. Cependant, et je suis désolée si je n'ai pas été plus claire dans le texte, il n'était ? aucun moment question que je fasse l'amalgame entre "l'islam" vécu comme religion, et avec plus ou moins de ferveur, et l'intégrisme fanatisé que j'appelle "islamisme". Ce dernier, ? mes yeux, n'a rien ? voir avec la religion comme spiritualité. C'est une idéologie qui s'appuie sur une lecture litérale de la religion et en fait le fer de lance d'un combat politique qui peut, parfois, mener au terrorisme.
Bien entendu, l'intégrisme n'est pas propre ? l'islam. Il n'y a qu'? voir la montée des églises évangélistes aux USA et la manière dont elles essayent de peser sur la politique américaine, les intégristes juifs qui tentent de faire la même chose en Israël...
Enfin, je n'associe nullement islamisme et banditisme. J'essaye de dire que si l'on ne fait rien pour éradiquer la misère dans les quartiers difficiles, si l'on ne réintègre pas leurs habitants dans la République, en droits effectifs et en devoirs, il y bien un risque qu'ils ne tombent, dans une forme d'alliance objective, sous la coupe réglée des islamistes et/ou des mafieux.
Cordialement
Meriem Sidhoum Delahaye
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