Mondialisation

OMC : pêché originel

Comme chacun le sait ou peut le comprendre, une monnaie sous évaluée favorise les exportations et pénalise les importations. Le procédé, s’il est volontaire, peut être considéré comme de la triche et devrait être en tête de la liste de ce que les experts appellent « obstacles non tarifaires ». A l’Organisation Mondiale du Commerce, tel n’est pas le cas : l’OMC est habilitée à régler les différends commerciaux mais n’a pas vocation à s’occuper du monétaire. Pêché originel. Délices pour la Chine qui, depuis son adhésion en 2001, mène une politique de conquête de parts de marché.   L’OMC (WTO en

Alerte sur l’or : « quo non ascendet ? »

L’économie mondiale, nous dit-on, repart. L’or aussi, dont les cours volent de record en record : 1000, puis 1100, puis 1200 dollars l’once, tout cela en quelques semaines. Cherchez l’erreur ! D’ordinaire l’or sert de valeur refuge face à l’aversion au risque – or la confiance des agents devrait revenir avec la reprise économique… – ou encore face à l’inflation – qui, pour l’heure, reste nulle, faible ou modérée dans les principaux pays.    Dans le « boom » économique qui a précédé la crise jusqu’en 2007, l’or montait, de concert avec toutes les autres « commodities », pétrole en tête ; durant

Premier empereur d’une nouvelle dynastie

La mondialisation d’aujourd’hui ne ressemble pas aux précédentes . Avant la Révolution Industrielle,   les puissances dominantes voulaient simplement piller les puissances dominées. Après, elles ont assis leur suprématie en achetant bon marché des matières premières et en vendant cher des produits manufacturés. Le bénéfice était d’autant plus grand que, sur la longue durée, les gains de productivité abaissaient fortement les prix de revient industriels.   La nouvelle mondialisation est née du ralentissement des gains de productivité . Les entreprises multinationales ont cherché à obtenir une

Le monde vu de …

L’avion puis Internet ont aboli les distances mais seulement entamé les frontières mentales . Selon que vous habitez Paris, Pékin, Johannesburg ou Téhéran, votre vision du monde est forcément différente. L’Histoire a laissé son empreinte. La géographie est ce qu’elle est. Plus les relations touristiques, commerciales, financières et politiques s’intensifient, plus le décalage intellectuel et affectif devient dangereux. Les difficultés économiques, la poussée démographique (prévue jusqu’en 2050) et les périls écologiques vont multiplier les sources de conflits ; si l’on ne se comprend pas, ce

Oiseaux de bon augure

Début avril, des oiseaux de bon augure ont chanté de plus en plus gaiement : le grand ajustement, disaient-ils, est déjà amorcé. Fin avril, le FMI a fait déchanter : la reprise, estimait-il, n’est pas pour demain. Mais après-demain ? Resteront des problèmes de fond. Ils sont antérieurs à la crise et peu susceptibles d’être résolus rapidement :   Ø        La croissance mondiale a été longtemps tirée par l’endettement des ménages américains . Or, ceux-ci ne peuvent plus jouer le rôle de « consommateurs de dernier ressort ». Il faudra du temps avant que la Chine, même si elle entraîne tout le sud

Naissance du « Mondio »

En préalable au G20, le président de la banque centrale de Chine a fait une suggestion qui peut être considérée comme le prélude de l’avènement d’une monnaie mondiale. La Chine propose la création d’un panier des monnaies mondiales, à taux de change invariables, pour assurer les échanges et les prêts   entre états. La Russie a aussitôt salué cette proposition  ; Dominique Strauss Kahn l’a qualifiée de piste à étudier sans tarder. Le prix Nobel d’économie américain Joseph Stiglitz, ancien conseiller de Clinton, a marqué son accord. Les Européens ne se sont pas prononcés à 27, mais plusieurs d

Un pont entre Londres et Prague

Quand le G20 se réunira à Londres le 2 avril, définir une politique financière commune pour répondre à la crise sera en tête des préoccupations.   Mais les appels deviennent de plus en plus nombreux pour que ces 20 pays avancés et émergeants évoquent aussi le commerce international et en particulier la nécessité de faire tout pour éviter une grande dépression version 2.0.  Or, selon la Banque mondiale, pas moins de 17 des membres du G20 ont déjà violé leur engagement solennel, pris en novembre dernier à Washington, de ne pas "élever de nouveaux obstacles à l'investissement ou le commerce de

Euro : le frein statutaire

Les Etats-Unis, après l’adoption d’un plan de sauvetage massif de leurs banques et d’un plan de relance non moins massif de leur économie par la dépense publique, n’ont-ils plus désormais qu’à « attendre et voir », espérer, la sortie de crise, ayant épuisé tous remèdes ? Que non. Il est de plus en plus question Outre-Atlantique de solutions pudiquement dites "non-conventionnelles", si les précédentes ne suffisaient pas !   Ainsi, en matière monétaire, les Etats-Unis pourraient décider – comme la Fed, après avoir ramené à presque zéro ses taux courts, y a fait allusion en indiquant qu’elle

Quand Internet s’écroulera…

La crise financière a mis en avant les risques encourus en cas de régulation insuffisante. Les politiques se trouvent confrontés aux limites de l’« autorégulation » du marché et ont (re)découvert les bienfaits d’un encadrement de la finance. Il est aussi un domaine totalement dérégulé, sur lequel les politiques ne se sont posé que très peu de questions et qui pourrait provoquer un séisme bien plus grand encore s’il venait à s’écrouler : il s’agit de l’informatique en général et d’Internet en particulier.   Que font les États pour s’assurer que le réseau Internet, par exemple, restera

Et si !

Et si la déflagration financière était derrière nous : environ 1.000 milliards de pertes sur les subprimes, les crédits personnels, certains prêts au PME américaines ; 900 milliards de dollars provisionnés, à ce jour, par le secteur bancaire et financier au niveau mondial. Et si les difficultés des banques avaient été largement anticipées : entre 1.200 et 1.500 milliards de dollars de garantie des Etats pour faire refonctionner le marché interbancaire, plusieurs centaines de milliards de dollars pour alimenter en fonds propres les banques à secourir.   Et si la déprime économique provoquée par