Plus les relations touristiques, commerciales, financières et politiques s’intensifient, plus le décalage intellectuel et affectif devient dangereux. Les difficultés économiques, la poussée démographique (prévue jusqu’en 2050) et les périls écologiques vont multiplier les sources de conflits ; si l’on ne se comprend pas, ce sera terrible.
Pour mieux se comprendre, il faudrait, d’abord – c’est un minimum – disposer de plusieurs planisphères dont les centres seraient situés en différents points du globe. Ils seraient distribués dans les avions, les navires et les trains internationaux en fonction de leur destination. Ils figureraient en tête de tous les guides touristiques. Peut-être même y aurait-il place pour une nouvelle collection qui s’intitulerait « Le monde vu de … » : elle permettrait de voyager, non seulement sur des routes et à travers des rues mais dans les mentalités et les comportements.
Les médias, tous les médias, ont un rôle à jouer encore plus important. Prenons la télévision. Une première approche consisterait à assortir, plus systématiquement qu’aujourd’hui, les reportages de cartes adéquates, c’est-à-dire de cartes dont le centre serait situé là où se déroule l’évènement dont on parle.
Au-delà de ce minimum, plusieurs démarches complémentaires pourraient nourrir des émissions. Exemple : suivre l’actualité (d’une semaine ?) avec les yeux d’autrui : les images et les commentaires seraient trouvés, au moins en grande partie, dans les télévisions locales. Autre exemple : traiter un évènement particulièrement important sur le plan mondial en montrant ce qu’en disent différentes télés sur différents points du globe. Plus généralement, comment se faire une idée de l’évolution de la crise économique mondiale si l’on n’entend pas divers sons de cloche venant de Hong-Kong, de New York, de Francfort, de Sao Polo, etc. ?
« Le poids des mots et le choc des photos » ne sont pas les mêmes partout. Montrer les différences comblerait un vide. Un vide qui, bientôt, pourrait donner le vertige.
Commentaires
Je trouve votre analyse, cher Marc, très pertinente et probablement assez facile à mettre en oeuvre par les grands médias télévisés.
La traduction de cette proposition dans la réalité médiatique présenterait, par ailleurs l'avantage de diminuer l'importance du "factuel" par lequel débutent systématiquement tous les journaux télévisés, contribuant, de ce fait, à maintenir les téléspectateurs dans une vision très décalée par rapport à la réalité du monde.
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