Entreprises

Délocalisations ? Relocalisations ? Où garder le cash ? Les multinationales aux aguets

Il y a quinze ans, General Electric a créé à Waukesha dans le Wisconsin une unité « Rayons X ». Cette année, décision a été prise d’en transférer le siège à Pékin. Deux milliards de dollars seront investis en Chine et six centres de recherche y seront installés. L’année dernière, General Electric a engrangé 5,1 milliards de dollars aux Etats-Unis mais les niches fiscales en vigueur ont permis de ne payer aucun impôt au Trésor américain. Quant à l’argent gagné à l’étranger, il est placé là où les conditions fiscales sont les meilleures. Pour ce qui est de l’emploi, rappelons que G.E. a moins de

Le CAC 40 fuit l’Europe

La crise de l’Europe et de l’euro que nous vivons depuis des mois avec quelques brèves rémissions a un effet secondaire grave : elle conforte les grands groupes européens et notamment français dans leur mouvement de recherche de la croissance n’importe où sauf en Europe. C’est vraiment un axe stratégique affiché. « Les entreprises européennes cherchent surtout la croissance hors de la zone euro », a ainsi expliqué Jérôme Contamine, Vice-président exécutif et directeur financier de Sanofi à la conférence fusions et acquisitions des Echos le 21 septembre à Paris. « Elles cherchent à fuir la

Et pendant ce temps là … la Turquie investit

Forte de son essor économique (près 9% de croissance en 2010), la Turquie mène une reconquête pacifique de ses anciens vassaux. Où qu’il y ait des appels d’offres, les industriels turcs sont présents. Et – miracle ! – l’Ottoman ne fait plus peur. Sa diplomatie est souriante. Il s’entend avec tous et cherche à accommoder chacun. Leader traditionnel de l’espace arabo-sunnite, il fait ami-ami avec ce très grand pays chiite qu’est l’Iran. En cinq ans, de 2005 à 2010, le commerce turco-iranien a triplé. Et, malgré la prépondérance iranienne en Irak, les entreprises turques sont à l’avant-garde de

Une révolution dans le capitalisme américain

La Harvard Business Revue publie (janvier-février), un article de deux gourous du management américain Michael E. Porter et Mark R. Kramer. Ils partent de la constatation que le système capitaliste est en état de siège. Au cours des dernières années, les entreprises sont de plus en plus accusées d’être les principales responsables des problèmes économiques, sociaux et environnementaux. On les perçoit comme prospérant aux dépens de la collectivité. Ils montrent que le problème vient de la conduite des entreprises elles-mêmes qui restent prisonnières d’une conception de la création de valeurs

Le secret du « Made in Germany »

Les élites françaises sont intelligentes mais trop généralistes. Le défaut est si ancien qu’une anecdote, datant des années 60, me revient en mémoire. Des bons esprits se réunissaient alors au « Club Jean Moulin » dans l’espoir d’un renouvellement de l’art de gouverner. Un soir, au cours d’un débat sur l’économie, un homme de grande qualité, brillant et respecté, émit l’opinion que l’industrie française allait rapidement devancer l’industrie allemande. Pourquoi ? « Parce que la France se spécialise dans les secteurs d’avenir, notamment l’informatique, alors que l’Allemagne s’encroûte dans le

Reprofessionnaliser pour lutter contre le mal-être au travail

Les initiatives pour renforcer la place de l’humain dans la société ont pris de l’ampleur en France au cours de l’année 2010. Elles se sont déployées dans des cadres aussi divers que : L’Administration : le 30 juin, le Comité de modernisation du service public décide de renforcer le pilotage du projet d’amélioration de la performance de l’accueil dans l’Administration. L’entreprise : le 5 juillet, le nouveau patron de France Telecom annonce le projet « Conquêtes 2015 » dont une composante phare est de remettre l’humain au cœur de l’entreprise. La société civile : le 8 novembre, dans le blog de

La Chine fait ses emplettes dans le village global

Forte de ses excédents commerciaux et de ses réserves de change qui en sont le miroir – soit quelques 2500 milliards de dollars, et le montant s’accroît chaque jour d’environ 1 milliard – la Chine fait ses emplettes. Il y a quelques semaines – l’a-t-on assez remarqué ?! – une entreprise chinoise s’est offert BN avec, entre autres, les célèbres « CHOCOs BN » qui alimentaient les goûters de notre enfance comme aujourd’hui ceux de nos enfants. Cela tombe bien : le groupe britannique United Biscuits qui avait naguère racheté Biscuiterie Nantaise a maintenant besoin de cash. Partout, les vendeurs

Eloge de la lenteur

« La philosophie de la lenteur (Slow philosophy) ne veut dire faire tout à la vitesse d’un escargot. Il s’agit de mener toute action à la bonne vitesse. » C’est ainsi que Carl Honore définit dans son livre " In Praise of Slowness" (2004), les principes édictés, 20 ans auparavant, par l’italien Carlo Petrini, lors du lancement de « Slow Food ». Depuis, le mouvement « Slow Food » a essaimé dans près de 130 pays et s’est diversifié avec les Slow Cities, Slow Design, Slow Travel… Aujourd’hui, et après des décennies de dévotion au mouvement et à la vitesse, des entreprises de haute technologie

Irak : le retour turc

Pendant que les Américains mettent en scène leur (relatif) départ et que les Iraniens pèsent (lourdement) sur la politique intérieure irakienne, les Turcs … construisent des ponts, des routes et des usines. Y a-t-il un appel d’offres où que ce soit en Irak, une ou plusieurs entreprises turques ont une offre à soumettre. Et, comme l’a rappelé l’Ambassadeur Xavier Roze, chef de la Mission Interministérielle de Reconstruction de l’Irak, lors d’un récent déjeuner du mardi : les entreprises turques, à la différence de leurs homologues européennes, n’ont pas peur d’envoyer des responsables sur place

Entreprises vivantes

Des signaux faibles qui deviennent de plus en plus forts. Les médias parlent et reparlent de l’horreur du travail dans les grandes entreprises. Des salariés se plaignent. La souffrance au travail déclenche des plaintes judiciaires. Des patrons (tels que Stéphane Richard de France Télécom ou Fabrice Brégier d’Airbus) parlent aux médias annonçant qu’ils transforment la vie et le management de leur entreprise, opèrent une mutation génétique ou un changement de culture pour réduire les souffrances, la démobilisation du personnel ou créer un climat de confiance. Emmanuel Faber, DG de Danone vient