Entreprises

Microsoft sur le sentier de la guerre

En 2002, Microsoft a accru massivement ses investissements en Recherche et Développement. Avec 5,2 milliards de dollars, il a dépensé plus en R&D que l’ensemble de ses concurrents. En 2010, la capitalisation boursière d’Apple a dépassé celle de Microsoft alors que, sur la période 2002-2010, la marque à la pomme a dépensé huit fois moins que Microsoft en R&D. Et plusieurs start up dont Google sont devenues des géants sans dépenser des fortunes en R&D. Faut-il conclure que la seule recherche qui vaille est celle qui correspond clairement à un but préconçu ? On pourrait être tenté de le croire si

Nucléaire : l’intelligence d’un client mécontent

La vente, par Areva, d’une centrale nucléaire de nouvelle génération (EPR) à TVO, un client Finlandais, ne contribue pas positivement, du moins pour le moment, à l’image de la filière nucléaire française. La livraison aura au moins trois ans de retard et Areva a dû mettre de coté dans ses comptes plus de deux milliards d’euros pour financer les surcoûts et les litiges. Dans cette situation, on n’a sans doute pas assez salué l’intelligence du client qui sera peut-être un jour considérée comme un cas d’école : tout en gérant le contentieux né du premier contrat, il négocie l’éventuel achat d’une

Cyberdéfense : un enjeu stratégique

Mieux vaut tard que jamais ! Deux instances officielles, la DGSE et la récente Agence Nationale pour la Sécurité des Systèmes d'Information (ANSSI), viennent d’annoncer un recrutement massif d'experts en sécurité, afin de combler le retard en matière de cyberdéfense face aux nouvelles menaces Internet. La première prévoit de créer une centaine de postes d'experts chaque année, tandis que la seconde envisage, rien que pour 2010, le recrutement de 70 spécialistes. Ces deux annonces sont emblématiques de la prise de conscience de l’enjeu stratégique de la sécurité Internet. L'État a compris le

De l’or, encore… ?

La crise va-t-elle faire revenir en force l’Avare et l’Oncle Picsou, dont le point commun est, on le sait, d’aimer regarder, contempler, palper, jour après jour, toute leur épargne en forme de tas d’or, jusqu’à s’y asseoir ou s’y jucher pour bien s’assurer de sa matérialité ? Pour eux , point de papier monnaie fiduciaire, la confiance en l’Etat qui l’émet n’y est pas ; encore moins de compte bancaire pour y loger leurs avoirs, le scriptural est trop immatériel, partant trop précaire, et la confiance en une banque dépositaire n’y est pas. Alors que, des « Emprunts russes » défaillants au

Signes des temps

Grande Bretagne. Paul Polman, « Chief Executive » depuis janvier 2009 de la multinationale Unilever, est parti publiquement en guerre contre la « Shareholder Value ». Pour marquer la distance qu’il veut prendre avec la recherche à tout prix du profit à court terme, il refuse de donner aux analystes financiers des prévisions de résultats. Après sa première incartade, l’action Unilever a perdu 6 ?. Depuis, elle en a regagné 7. « Les actionnaires qui sont partis, dit-il, sont des spéculateurs. Ceux qui sont restés pensent au long terme. Comme moi ». Etats-Unis. Jack Welsch, ancien « Chief

Pour un nouveau contrat de base entre l’entreprise et la société

Les dirigeants des Etats de la planète sont confrontés au redoutable défi de faciliter l’émergence d’une socio-économie qui serait porteuse d’un développement durable, harmonieux et pacifique. L’avenir, cependant, dépendra en grande partie du comportement des entreprises. Les gens et la société moderne en Occident ne tolèrent plus une entreprise dont toute l’attention est centrée sur le court terme et sur le profit pour l’actionnaire. Un nouveau contrat de base entre l’entreprise et la société est en train d’émerger. La société attend une entreprise qui : - se conduit comme un organisme vivant

Sans ingénieurs, pas d’industrie !

A force de sous payer les ingénieurs, de bien payer les vendeurs et de sur payer les financiers, les pays, que l’on dit avancés, finissent par éloigner leur jeunesse de l’industrie. L’Allemagne fait (un peu) exception dans la mesure où des ingénieurs peuvent, à l’intérieur des entreprises, gravir l’échelle des responsabilités jusqu’à devenir patrons. A l’autre bout du spectre figurent les Etats-Unis. Ce pays (300 millions d’habitants), champion de l’innovation et incomparable fertiliseur de start-ups, forme à peu près autant d’ingénieurs que la Corée du Sud (50 millions d’habitants). A ce

Désindustrialisation de la France

J'ai eu récemment l'occasion de me rendre en Allemagne par le chemin des écoliers en traversant les Vosges et l'Alsace. Les vallées vosgiennes offrent un spectacle bien triste : on y va d'usines abandonnées en ruines industrielles, vestiges d'une mono-économie centrée sur le textile. Quelques dizaines de kilomètres plus loin, après avoir franchi le Rhin on se retrouve dans le Bad Wurtemberg et la Forêt Noire, parfait symétrique (géologique tout au moins) des Vosges. Le spectacle change radicalement. Chaque agglomération, chaque village, a sa zone industrielle avec des usines rutilantes et des

Quand l’industrie automobile perd les pédales

Les récents déboires de Toyota, Honda, Volkswagen, PSA (qui sera le prochain ?) mettent en évidence les difficultés croissantes qu’ont les constructeurs à se muer en assembleurs. Il y a 30 ans, 75% des pièces constituant une automobile étaient fabriquées par le constructeur lui-même. Aujourd’hui, la proportion est inversée. En cause, une hyper spécialisation, notamment dans tout ce qui touche à l’électronique. Aucun constructeur ne serait aujourd’hui capable de fabriquer un simple ABS. Même Volkswagen vient d’abandonner sa technologie propre d’injecteur-pompe de ses moteurs Diesel et se

Idées pour l’avenir

Le rapport entre les rémunérations les plus élevées et les plus faibles dans les grandes entreprises ayant été multiplié par 40 en quelques décennies, faire mesurer et publier dans les rapports annuels le ratio entre le centile supérieur et le centile (ou le décile) inférieur des salaires avec commentaire de l’évolution. 1) Cadres intermédiaires et dirigeants sont désormais désolidarisés. Comment provoquer au sein des entreprises débat et négociations pour que l’échelle des rémunérations soit jugée plus juste ?   2) Faire passer l’ emploi au rang de variable stratégique et non d’ajustement