Economie

Chine : Renminbi goes global

Le renminbi va faire partie du « panier » constitutif du droit de tirage spécial (DTS), la monnaie de réserve du FMI. Il rejoindra dans moins d’un an quatre autres devises (dollar, euro, sterling, yen) qui toutes remplissent deux conditions : le pays émetteur figure parmi les principaux exportateurs de la planète, sa monnaie est librement utilisable c’est-à-dire qu’elle permet des paiements internationaux et qu’on peut la négocier sur des marchés des changes. Avec cette décision le FMI prend acte des évolutions de la planète économie. Il salue les progrès monétaires de la Chine, en volume et

L’économie collaborative et la croissance zéro

De nouvelles formes d’échanges émergent dans les pays développés. Plusieurs désignations recouvrent ces phénomènes : économie sociale et solidaire, collaborative, circulaire, du partage …..Après blablacar ou Airnb on découvre tous les jours de nouvelles applications surprenantes et pleines d’imagination concrète. Sur le plan strictement économique, leur mode de fonctionnement, n’est pas nouveau et reste bien conforme à l’approche utilitariste. Il y a optimisation de la satisfaction individuelle et du capital à court terme et en anticipations. Acheteurs et vendeurs sont toujours, voire encore

Comment on détruit croissance et emploi en bloquant l’innovation

Le Président Chirac en son temps prit la peine de faire inscrire le Principe de Précaution dans la Constitution. Le Président Sarkozy, lui, fit voter une loi interdisant ne serait-ce que la recherche de gaz de schiste en France. Les écologistes encouragés par les socialistes, refusent eux, au nom du développement durable, toute modification, aussi infime soit-elle, de notre environnement car ils oscillent invariablement entre : « ne touchez à rien » et « revenez à un âge d’or où l’homme n’était pas encore intervenu » soit, revenons à la nature « vierge ». Ces positions de principe

Le Canada prêt à prendre un autre chemin ?

Les élections législatives qui viennent de se dérouler au Canada ont consacré la nette (et presque inattendue) victoire du libéral Justin Trudeau. Certes, la presse l’a évoquée, mais le grand public ne s’y est pas vraiment intéressé. Le Canada, c’est loin, et plus « vendeur » lorsqu’un bateau y fait naufrage. Pourtant cette victoire est intéressante à plus d’un titre. En effet, voici un grand pays développé (n’oublions pas que l’économie canadienne est la 10 ème du monde), qui s’écarte de la doxa monétariste (dite « libérale ») en vogue en Europe depuis la crise financière de 2008. Le

VW et l’éthique - La leçon de Max Weber

Max Weber a mis en évidence les affinités entre l’éthique protestante et le capitalisme. Il voulait comprendre comment les groupes et les individus réagissent à la tension fondamentale de l’éthique et de l’action : peut-on tout faire au nom de l’efficacité ? Ce faisant, Weber a posé une question sociologique d’une portée considérable, celle de l’influence des conceptions du monde sur les organisations sociales ou les attitudes individuelles. Raymond Aron, grand lecteur du sociologue allemand, résume : « ce sont les idées, et même les idées métaphysiques ou religieuses, qui commandent la

Croissance zéro : la vision de Daniel Cohen

Le dernier livre de l’économiste Daniel Cohen* explore un des thèmes de travail du club : la croissance zéro. C’est un livre d’histoire et d’anthropologie autant sinon plus que d’économie. Avec son talent de plume et de pédagogie habituel Daniel Cohen part chercher son sujet tellement loin dans l’histoire de l’humanité qu’on se demande pendant quelques chapitres s’il va y venir (tout en profitant très agréablement des riches lectures de l’auteur). S’il croit, à son tour, à l’éventualité d’un ralentissement durable de la croissance, c’est bien pour les mêmes raisons que Robert Gordon, dont les

L’empire de la marge 

« Vertueuse » quand elle se transforme en investissements et en emplois la marge des entreprises a de nombreux effets négatifs quand elle est excessive. Depuis l’école primaire nous savons que la différence entre le prix vendu et le prix coûtant s’appelle la marge. La marge du distributeur s’additionne aux différentes marges déjà prélevées par l’ensemble des intermédiaires. Ainsi à chaque transfert le produit prend « de la valeur » sans pour cela en être modifié dans sa nature et son usage. «On se paye sur la bête» pour compenser ses frais mais aussi surtout pour faire de l’argent. Faire de l

Carton rouge aux allègements des charges sur les salaires intermédiaires

La Fabrique de l’Industrie avec Louis Gallois proposent d’alléger les charges sur les salaires intermédiaires pour renforcer les marges des entreprises dynamiques et (via leur investissement et leur développement) créer des emplois. Cela sans supprimer l'aide aux bas salaires. On sent bien intuitivement que subventionner tous les salaires ne sert à rien. Et des études économiques confirment que l’impact sur l’emploi d’une aide sur un salaire de 1,6 fois le smic (salaire médian) serait 15 fois moins efficace qu’une aide au niveau du Smic (simplement parce que le salaire s’ajuste en grande

Veut-on vraiment s’attaquer au chômage ? Il faut mieux partager le travail.

Le principal fléau social dans notre société riche est le chômage. L'Etat y use sa crédibilité : chacun ayant maintenant compris que les entrepreneurs créent l’emploi, l’Etat invoque une croissance qui ne reviendra pas (voir les travaux du groupe du Club sur la croissance zéro) ou multiplie les aides plus ou moins aveugles aux entreprises. Du coup, tout le monde de l'entreprise essaie d’attirer ces aides en argumentant sur sa contribution à l'emploi ! Le dernier exemple est la demande de Louis Gallois et de la Fabrique de l’Industrie d’une aide publique abaissant le coût des salaires

J-M Borello : Comment rester solidaires lorsque l'argent public se fait rare

La France d’aujourd’hui est une grosse machine à exclure forcée à dépenser beaucoup d’argent pour essayer d’inclure ceux qu’elle a elle-même exclus. Cette idée a été exprimée par Jean-Marc Borello le 18 juin au cours d’une Matinale du Club des Vigilants. La question posée par les Vigilants au Président du Groupe d’économie sociale SOS, (12 000 salariés) était : « Comment rester une société solidaire lorsque l’argent public se fait rare » ? Le Club s’interroge en effet sur ce que pourrait être le fonctionnement de notre société si la croissance très lente ou la croissance zéro s’installait