Economie

Qui a peur de la déflation ?

Nous voilà à présent 15 ans après le lancement de l’Euro et 7 ans après le début de la crise de 2008 et il n’est pas un français qui ne prennent un instant au sérieux le risque de déflation tel que présenté par les médias et les gouvernants. Qui le pourrait ? Avec le passage du Franc à l’Euro, nous venons en effet de vivre une période d’inflation galopante où les prix des biens communs et des services, quels qu’ils soient, ont tous été au minimum multipliés par 8 et quand je dis 8, cela représente bien 800% d’augmentation par rapport aux prix d’origines. Dans un de mes articles antérieurs, je

Préserver la croissance à tout prix ?

J’ai lu dans l’Agefi un excellent article d’Éric Buffandeau, mettant en garde contre le processus de monétisation massive entrepris par la Banque Centrale Européenne dans l’objectif , tout à fait légitime à ses yeux, d’éloigner le spectre de la déflation. Il analyse les conséquences possibles de cette « drone money » (avatar de l’helicopter money de Milton Friedman). A court terme, cette pluie sera bienfaisante : recul de l’euro, augmentation des exportations (notamment allemandes), reprise des investissements et hausse du pouvoir d’achat à travers un retour probable à l’accommodement

Quel est le moyen de paiement le plus gratuit ?

Coïncidence, le jour où le ministre des Finances prévient les Français qu’il va interdire de payer plus de 1000 euros en billets Facebook lance un système de paiement entre amis. Quand nos économies sont menacées de croissance nulle cette information mérite qu’on s’y arrête. En apparence, pas de problème. C’est un pas de plus dans la substitution de la monnaie électronique à la vieille monnaie papier. Michel Sapin justifie comme un moyen de lutte contre le terrorisme la division par trois du plafond précédent des règlements en liquide. Et Facebook nous jure que son service – qui permet de

Si le partenariat transatlantique échoue…

Que se passera-t-il si la grande négociation économique entre les Etats-Unis et l’Europe échoue ? C’est la question que pose notre ami Peter Rashish dans un nouveau texte publié sur le site du Monde. Sa conclusion : les deux grandes puissances « occidentales » auront perdu une occasion d’imposer un mode de fonctionnement de l’économie mondiale conforme à leurs traditions libérales et les puissances émergentes imposeront des règles plus étatiques. Peter avait déjà publié, le 5 janvier, une alerte sur cette négociation sur le site des Vigilants intitulée " Pourquoi le traité transatlantique fait

Carton rouge : Ecomouv ou l’histoire d’un gâchis

A l’occasion du Grenelle de l’environnement, il est décidé, par une large majorité de participants à cette réunion, d’instaurer une taxe sur la circulation des poids lourds. La base juridique de la nouvelle taxe a été établie par deux articles des lois de Finances de 2007 et 2009. La mise en œuvre de cette taxe est confiée, en octobre 2011, à un consortium privé dans le cadre d’un partenariat public-privé, à la suite d’un appel d’offres ouvert. Cette écotaxe devait rapporter 1,2 milliards aux caisses de l’Etat et décourager le recours massif aux transports routiers au profit d’autres modes de

En 2015, on saura si l’Union Européenne est capable de changer

Avec trois petites pages de conclusions, loin des énumérations fastidieuses précédentes, le premier Conseil européen présidé par Donald Tusk s’est inscrit dans le vent de renouveau qui souffle à Bruxelles. Deux priorités seulement ont été inscrites à son agenda : l’investissement et la situation en Ukraine. En même temps il entérine le programme de travail de la Commission et lui assigne des délais de trois à six mois, inhabituellement courts pour présenter les propositions de mise en œuvre. Pour l’investissement, il s’agit de créer un Fonds Européen pour les Investissements Stratégiques (FESI

Etat et Big data, même combat ?

Deux décisions récentes de l’Etat conduisent à dévoiler à des entreprises des renseignements personnels que l’on ne souhaite pas forcément livrer. Il est déjà bien difficile de ne pas livrer sa vie personnelle d’agent économique de nos jours. Combat illusoire, combat passéiste peut-être. C’est en tout cas le choix d’un certain nombre d’entre nous. L’Etat va-t-il progressivement contribuer - toujours pour d’excellentes raisons bien sur - à ce que la possibilité de ce choix disparaisse ? Deux informations lues dans un même numéro des Echos, celui du lundi 3 novembre, donnent l’impression qu’on

L’Europe a une nouvelle Commission, celle de la dernière chance ?

La Commission Juncker a obtenu le 22 octobre l’investiture du Parlement Européen avec une majorité confortable et, après l’approbation du Conseil Européen (instance réunissant les chefs d’Etats et de gouvernement de l'Union) intervenue le 24 octobre, elle prendra ses fonctions début novembre, dans le respect du calendrier institutionnel. Ainsi, Jean-Claude Juncker a réussi son pari et bénéficie-t-il d’une crédibilité renforcée. Dans son discours d’investiture il s’est attaché à répondre point par point aux critiques émises par les différents groupes à l’issue des auditions. Il a d’ailleurs

La crise des subprimes a commencé en France

L’explosion de la finance de marché ces 20 dernières années sera probablement pour nos petits enfants un motif d’incrédulité : comment a-t-on pu laisser se faire cette appropriation par si peu de bien collectifs aussi essentiels que l’image de la banque, la garantie du contribuable, la stabilité des marchés financiers, la valeur de l’effort et du temps, jusqu’au détournement des élites formées par la République dans ses grandes écoles ? Le Club a apporté sa pierre au dévoilement de cette dérive, avec un rapport publié l’année dernière en faveur d’une finance éthique et un débat sur la

Et si un Clemenceau de l’emploi pouvait être un début de solution ?

Le problème de l’emploi est trop complexe et trop enraciné dans le fonctionnement actuel de notre société pour pouvoir être réglé d’un coup de baguette magique. Il n’en reste pas moins qu’il est tellement dramatique pour notre société, qu’en attendant des solutions plus pérennes, telles que la création massive de nouvelles entreprises marchandes *, proposant de nouvelles offres compétitives, il serait tentant, déjà, de l’attaquer à court terme à la façon dont Clémenceau attaqua en son temps le problème de la guerre en 1917. Pourquoi ne pas favoriser systématiquement dans toutes les décisions