
D'un côté, il se dit écolo. De l'autre, il se jette sur un appareil dont la batterie est intégrée au téléphone, faisant de l'objet un produit jetable complexe à recycler.
D'un côté, il prône la liberté de téléchargement sur Internet, et le droit de dupliquer à l'infini films et œuvres musicales au grand dam des auteurs et de leurs ayants droit. De l'autre, il se précipite sur l'une des plateformes informatiques les plus verrouillées en termes de mesures anticopie.
D'un côté, il se méfie des monopoles. De l'autre, il utilise la plateforme de téléchargement AppStore qui centralise de manière obligatoire toute application disponible, préalablement soumise à la censure de l'éditeur californien.
D'un côté, il défend les logiciels libres et leur gratuité. De l’autre, il n'a jamais autant acheté de logiciels depuis la mise en place de l'AppStore.
D'un côté, il aime l'anonymat et le respect de la vie privée. De l'autre, il se rue sur l’iPhone qui est l'une des plateformes les plus intrusives, en termes de géolocalisation, mais également de suivi des habitudes d'utilisation et de consommation.
Le succès d'Apple tient à la technologie et à l'innovation. En offrant à ses clients un produit très en avance sur ses concurrents, en termes d'ergonomie et de fonctionnalités, ceux-ci sont prêts à en oublier les inconvénients, voire carrément à en occulter l'existence.
Ce comportement paradoxal doit être pris en compte dans le cadre de nouveaux enjeux sociétaux relatifs aux nouvelles technologies. Risques liés aux réseaux sociaux, difficulté de mise en application de réglementations de type Hadopi et bien d'autres thèmes d'actualité devraient être revus en tenant compte de cette surprenante tendance.
Commentaires
Géolocalisation : rien d'obligatoire. L'utilisateur est toujours prévenu avant d'activer ce service dans une application et peut refuser.
Logiciel libre : la philosophie logiciel libre n'a rien à voir avec la gratuité absolue de tous les logiciels. Apple contribue régulièrement au logiciel libre, encore récemment en mettant à disposition sa technologie Grand Dispatch de Snow Leopard. Beaucoup d'applications iPhone sont gratuites
Mesures anti-copie : Apple a laissé tombé les DRM dans les musiques iTunes. On peut très bien ajouter et synchroniser des morceaux copiés.
La batterie soudée c'est le point négatif. C'est très limite d'un point de vue de la directive européenne DEEE. Néanmoins comme tout appareil électronique, celui-ci ne peut être jeté à la poubelle. Il doit être envoyé au recyclage (reprise par le magasin ou dans un centre de tri) où les consignes ont été reçues afin de recycler au mieux l'appareil.
Cher Monsieur,
l'exemple que j'évoque ici n'a pas pour objectif d'introduire un débat polémique autour de la firme californienne, mais bel et bien de faire le constat intéressant que les différentes contraintes imposées par celle-ci ne sont pas un frein pour la grande majorité des consommateurs. Cela étant, les contre-arguments que vous soumettez ne me convainquent guère :
Je n'ai pas seulement évoqué la géolocalisation, mais le suivi des habitudes de consommation ; une grande partie des actions effectuées sur iTunes ou l'iPod/iPhone sont renvoyées chez Apple, cela permet la constitution de profils individuels très précis.
L'effort d'Apple en matière de logiciel libre ne concerne, à ma connaissance, pas l'iPhone. Quant aux applications gratuites présentes sur l'AppStore, elles sont en très grande majorité des versions d'essai ou allégées de produits commerciaux.
La question des DRM (mécanismes anticopie) est intéressante, car pour ma part je considère plus cela comme un bel effet de manches : Apple a certes annoncé dès 2007 la mise à disposition d'albums musicaux n'incorporant pas ces fameux DRM pour le catalogue du label EMI, puis en janvier 2009 pour les autres "majors", mais a omis de préciser que cela ne concernait pas les vidéos, livres électroniques et les applications présentes sur sa plateforme de téléchargement, qui incorporent pour leur part ces mécanismes anticopie*.
Sur la question environnementale, Greenpeace s'était émue lors de la sortie de l'iPhone, menant à la publication d'un rapport critique dénonçant la présence de substances toxiques et la difficulté de recyclage de cet appareil. À ma connaissance, Apple a pris note du message et a corrigé l'aspect lié aux substances dangereuses, mais la question du recyclage ne semble toujours pas résolue.
Ces points étant précisés, je souhaite en revenir à la substance du message : le consommateur, et pas seulement en France puisqu'il semble s'agir d'un phénomène global, semble ignorer ces différents inconvénients, preuve que l'innovation et le design peuvent provoquer un changement radical des comportements, sous réserve de bien maîtriser la communication associée.
(*) J'en ai moi-même fait la douloureuse expérience lorsque durant une longue semaine les quelques applications que j'avais achetées pour mon iPod Touch (un iPhone allégé) ont été littéralement effacées de ce dernier, pour le motif fallacieux que je ne n'en étais pas le détenteur légitime... Il m'a fallu bien des efforts, suivis d'une mise à jour du logiciel iTunes et une réinitialisation complète de l'appareil, pour que ce dernier daigne finalement reconnaître que j'avais bel et bien acheté ces applications et que j'en avais l'usage légitime.
Le coup de la batterie inamovible, Apple le fait aussi pour toute sa gamme d'ordinateur, cela lui permet comme pour l'iPhone de gagner qqs grammes sur l'enveloppe forcement blindée avec un système de verouillage que l'on va trouver sur les autres tel ou ordinateur.
Cela permet entre autre à ses ordinateurs ultraplats d'afficher des autonomies incroyables en regard du volume de l'ordi. (plus de 8 heures pour le 17").
Enfin qu'il s'agisse des ordi ou de l'iPhone il est prévu le remplacement de la batterie pour moins d'une centaine d'euros chez tous les revendeurs Apple ... et le recyclage de cette batterie bien évidement.
Je voudrais bien qu'on me sorte une seule phrase où Jobs ou un de ses adjoints a essayé de casser le droit d'auteur et d'encourager le piratage.
Quand aux logiciels faits par Apple elle-même, non ils ne sont pas protégés, contrairement à windows et son activation par numero de serie, par numero de serie ET pour une seule machine qu'on peut à peine upgrader sans devoir racheter une copie, toutes les versions de MacOS X sont copiables avec le premier logiciel de copie venu et installable autant de fois sur tous les macs de la famille meme s'il y a 5 enfants.
La derniere phrase de Jobs pour le dernier Snow Leopard : je préfere faire confiance aux utilisateurs. Enfin en ce qui concerne la suite Office d'Apple ou sa suite iLife, non, il n'y a pas de numero de serie non plus.
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