Le « choc des photos » a souvent plus d’impact que le « poids des mots ». Il y avait quelque chose de scandaleux, de presque obscène à voir Idriss Deby, président du Tchad, dans un costume impeccable, coupé sans doute par un des meilleurs tailleurs de Paris, parader en glorieux devant des insurgés faits prisonniers, une bande de pauvres hères déguenillés et accroupis. Pas besoin de grands discours pour comprendre que ce Président est avant tout attaché à sa propre personne. Mais, rien n’est simple !
Les insurgés, soutenus par les Soudanais, eux-mêmes soutenus par les Chinois, n’auraient pas, s’ils avaient été victorieux, amenés le calme et la prospérité. Il suffit de regarder ce qui se passe au Darfour pour s’en convaincre. Entre deux maux, la France ainsi que les Etats-Unis, l’Union Africaine et l’ONU choisissent donc le dictateur. Les mauvais esprits souligneront qu’une compagnie américaine (Exxon) exploite le pétrole tchadien et que la France maintient dans ce pays une base militaire importante pour toute la région. Et alors ? Dans un monde instable, ce n’est pas une honte de se salir les mains. Le problème est de savoir si cette « realpolitik » a beaucoup d’avenir.
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