Les bibliothèques du monde entier contiennent environ 65 millions d’ouvrages. Au rythme où Google avance, le tout sera numérisé dans sept ou huit ans. Les internautes pourront ainsi flâner sur le Net comme dans une immense librairie de tous les savoirs. Mais pour faire quoi ?
La tentation sera grande de chercher, à l’intérieur de chaque livre, les quelques phrases ou paragraphes qui intéressent particulièrement l’utilisateur. Le risque est d’autant plus fort que les jeunes générations sont habituées à lire directement sur écran et préfèrent les textes courts aux longues dissertations. Au total, l’avenir de la littérature se joue dans les écoles d’aujourd’hui. Plus grand sera le nombre des jeunes qui resteront attirés par la lecture, plus grande sera la chance que le surf sur la Toile donne encore envie de découvrir des ouvrages dans tout leur mystère et leur complexité.
Commentaires
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Personnellement, je pense qu'Internet est un véritable révélateur pour ceux qui ne sont pas habitués à lire. Il offre une tribune à tous les types de créativité, et fait donc tomber les frontières de la littérature dite "classique" pour nous emmener dans une expression plus personnelle. Le goût de l'écriture précède ou succède au goût de la lecture... Aujourd'hui on propose aux nouvelles génération de devenir éditrice de contenu. Aujourd'hui elles comprennent la force des mots.
Ma grande inquiètude est de penser que le corps enseignant ne partage pas cette vision, et qu'il se complaise dans un système unilatéral qui n'est plus adapté aux moeurs d'aujourd'hui. Nous le saurons bien assez tôt.
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@G.Reeb: vous avez en grande partie raison, et la génération "Internet" s'oppose à la génération "Télévision" en ce sens qu'elle n'est plus uniquement passive mais qu'elle permet également l'expression, tant bien que mal, mais au moins cette possibilité existe.
L'Internet est extrêmement riche, et les initiatives collaboratives telles par exemple que la Wikipédia sont de véritables trésors de savoir qu'aucun enseignant ne devrait ignorer.
L'abolition des frontières via Internet est riche d'enseignements, ainsi l'apprentissage de langues étrangères en est grandement facilité (à titre d'exemple je peux écouter directement sur ma chaîne Hi-Fi n'importe laquelle des cinq mille radios internet présélectionnés par pays, langue ou genre, avec une simple liaison ADSL). Il en va de même pour la lecture de langues étrangères, quel que soit le niveau souhaité.
La mise à disposition d'ouvrages en ligne sous format numérique reste cependant sujette à précautions. L'initiative est louable et je la cautionne totalement, cependant le plaisir de la lecture sur écran n'égale pas celui de la lecture sur papier, et il est encore illusoire de lire des livres électroniques avec le même confort que des livres papier. On a longtemps parlé du livre électronique portatif. Des sociétés ont lancé des produits, puis ont disparu (trop cher, peu pratique). Le concept de livre électronique reste à réinventer, afin qu'il procure une satisfaction de lecture identique au livre traditionnel. Cela prendra vraisemblablement encore quelques très longues années.
En attendant, il ne reste qu'à remotiver les étudiants et jeunes face à la lecture. Les nouveaux formats d'expression tels que le SMS ou le chat ont quasiment redéfini les règles d'orthographe à un point de non-retour.
Faire apprécier la lecture aux jeunes est à mon sens indispensable, et l'engouement de ces derniers pour des "best-sellers" tels que Harry Potter est un signe positif en ce sens. De même, de plus en plus de jeunes auteurs se font connaître, via des ouvrages classiques ou bien via des blogs de qualité excellente... une preuve de plus que les fondamentaux ne sont pas en voie d'extinction.
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