La France accumule, bon an mal an, 50 milliards d’euros de déficit qui vont grossir la dette. Cette situation est intenable mais le raisonnement ne peut, à lui seul, provoquer le sursaut salvateur. Les Français sont insensibles à la nécessité, il leur manque une motivation.
La seule qui vaille et qui émergera de plus en plus dans le débat public c’est le sort de nos enfants. Oublions les fameux « projets de société » pour campagnes électorales, la réalité est beaucoup plus simple et plus brutale : nous allons laisser à nos descendants une France invivable. Ils devront galérer de 17 à 27 ans pour s’y faire une place. Pour avoir une situation, un logement, un crédit. Sitôt devenus autonomes, ils seront accablés par le remboursement de nos dettes et le paiement de nos pensions et vivront dans la crainte du chômage avec comme seul horizon le nirvana de la retraite. Cela dans une société déchirée par la contrainte extérieure.
Transmettre une société délabrée après avoir hérité de la France prospère des années soixante-dix est la honte d’une génération. Désormais, c’est dans le regard de nos enfants que nous devrons lire notre devoir.
Commentaires
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Le diagnostic est bon. Complètement évident, même ! Mais, les solutions ?
J'essaie, tant bien que mal d'en ébaucher quelques unes dans mes propositons audacieuses, tant il est vrai que avoir des idées, même si on n'a pas de pétrole, ça ne mange pas de pain.
Prenons un exemple : cessons de croire que c'est en faisant payer "les riches" (en se gardant bien de dire à partir de quand, de combien on est "riche") que l'on va résoudre les problèmes ! Il faut simplement créer les conditions pour que le "gâteau" à répartir devienne plus gros.
Pour cela, il faut libérer les énergies des invraisemblables carcans administratifs que plus personne ne maitrise vraiment ni même ne comprend. Une réforme de la fiscalité s'impose en ayant le courage de dire que les impôts indolores sont, et de loin ! , les meilleurs (TVA, CSG, retenues à la source, etc ...)
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Même si l'urgence de rembourser nos dettes paraît d'une évidence limpide, elle est mal vendue par les politiciens qui préfèrent de loin se mettre des bâtons dans les roues dans une optique d'un égoïsme accablant.
Et c'est fort dommage car je suis persuadé qu'un discours clair avec un engagement fort de remboursement de la dette serait bien accepté par les francais en dépit des contraintes que cela implique.
La France manque de personnalités politiques fortes sachant jouer leur peau pour leurs convictions.
En revanche je ne suis pas d'accord avec votre discours sur la crainte du chômage et l'eldorado de la retraite. En effet le gouvernement à jetté un pavé dans la marre avec le CPE dans le sens de la fluidité de l'emploi (plus facilement embauché, plus facilement licencié) et même si la réforme a été retirée, elle laissera des traces.
De plus, nos retraites (j'ai 23 ans), nous nous les construirons nous mêmes car je ne donne pas cher du système de retraites dans 40 ans.
Enfin, je crois à la décadence de la culture d'assistanat, pudiquement appellé "Etat providence", que nous avons. Avec la montée en puissance de la Chine et de l'Inde, sortir nos trippes ne sera plus l'apanage des entrepreneurs, ca sera une obligation pour tout le monde, survie économique oblige.
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Grégoire, vous illustrez très bien l'injustice à laquelle on va faire face : notre retraite on va devoir se la constituer nous-mêmes parce qu'on ne sait pas ce que sera le système de retraire dans 40 ans. Mais pendant ce temps, on devra payer la retraite des baby-boomers, deux fois plus nombreaux que nous (j'ai 22 ans) !! Et on cotisera plus qu'ils ne l'ont fait chacun individuellement (à cause de leur nombre). Donc, trois fois plus de cotisations pour une seule retraite, merci !
Cet effet sera amplifié par les soins médicaux dont le coût va exploser quelques années après celui des retraites avec l'arrivée en fin de vie des papy-boomers.
On peut donc se demander comment "vendre" cette necessité de rembourser la dette AVANT que les baby-bommers ne soient partis à la retraite (ça serait dur de devoir leur couper les pensions et les soins médicaux couteux quand ils en auront besoin)...
Les baby-boomers sont majoritaires et je ne crois pas qu'ils se plieraient à la généreuse sagesse de rembourser LEUR dette si facilement. On va peut-être devoir aller la réclamer dans la rue...
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@Gofer
Vous avez raison sur l'analyse de la situation. Les retraités qui perçoivent aujourd'hui leur rente ont eu un double avantage :
- Celui de n'avoir consenti qu'un effort relativement faible pour leur retraite puisque le mécanisme de répartition produisait beaucoup de recettes avec un taux faible par rapport à ce qu'aurait nécessité un système de capitalisation. Nous avons tous connu à un moment ou à un autre quelque retraité " au bras long " qui a pu profiter d'une retraite non négligeable sans avoir jamais cotisé !
- Celui d'avoir autorisé leurs dirigeants de l'époque à endetter collectivement la nation surtout pour financer des biens de consommation et assez peu des biens d'investissement...
Nous n'en avons comme preuve que tous les hommes politiques aujourd'hui nous parlent de l'ardente obligation " d'investir et non de consommer ".
Dans nos pays dits riches, les zones sociales de risque seront parmi les jeunes générations. Un terrorisme bien français n'est pas impossible si nous n'y prenons garde.
Il faudra bien un jour dire la vérité.
Les générations qui se sont enrichies pendant les 3O glorieuses disposent très souvent d'une épargne assez forte, sont très peu endettés et disposent souvent d'un patrimoine dont la valeur actuelle est sans commune mesure avec leur valeur d'acquisition.
Le système a fonctionné pour une grande partie de la population moyenne et supérieure comme une "éponge".
Qui se croira autorisé à en extraire un peu de jus pour donner à boire aux jeunes générations avant qu'elles ne se fâchent ?
Peut-être faudra-t-il en arriver à rendre "privée" la dette "publique" en la répartissant directement et non plus collectivement, mais avec une certaine justice, sur la population ?
Normalement, les droits de succession ont ce rôle de répartition, de correction des inégalités trop fortes entre générations qui sont nées d'une période de croissance économique.
La mort, met les pendules à l'heure en quelque sorte...
Mais en attendant, le meilleur conseil qu'on puisse donner aux jeunes générations est de consommer frugal un peu plus encore que leurs parents et d'épargner pour leurs vieux jours !
GM
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