La plupart des médias français véhiculent, me semble-t-il, une idée fausse de la situation politique en Allemagne. Le fait qu’aucun des deux grands partis n’ait obtenu, ? lui seul, une majorité au Bundestag, est vu comme un prologue ? l’instabilité. Pourtant, dans tous les pays où les élections se déroulent ? la proportionnelle (ou contiennent une forte dose de proportionnelle), les gouvernements de coalition constituent la règle plutôt que l’exception.
Le processus est soigneusement balisé. De longues tractations ont lieu entre les responsables des partis amenés ? gouverner ensemble. En bout de course, un programme est établi ; il servira de boussole ? l’action des dirigeants. Cela n’a rien ? voir avec une cohabitation ? la française où le Président et la majorité parlementaire mènent perpétuellement bataille.
Dans le cas particulier de l’Allemagne d’aujourd’hui, la situation paraît particulièrement propice ? une coalition. Des réformes ont été lancées par le SPD qui n’a pas été désavoué. La CDU veut les accélérer mais son succès a été relatif et son ardeur freinée. Un juste milieu s’impose et la nouvelle chancelière devra en tenir compte. Il sera d’autant plus constructif qu’objectivement la situation s’améliore. Les exportations atteignent un record historique. La perception positive du présent ressort ? son plus haut niveau depuis novembre 2004. Le nombre des faillites d’entreprises recule et, maintenant que le coût de la réunification commence ? s’alléger, le pays fait preuve, malgré un chômage qui ne recule pas encore, d’une étonnante vitalité socioculturelle. Qu’on s’en réjouisse ou non, la République fédérale est sur le point de trouver une nouvelle vigueur.
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