Société

Rétrospective du dessous des cartes en Iran

Quelqu’un dort mieux en Iran depuis l’élection à la présidence du religieux Hassan Rouhani : c’est Ali Khamenei, guide suprême de la révolution islamique, qui a en effet toutes les raisons d’être satisfait de la façon dont s’est déroulée cette nouvelle « épopée écrite par le peuple iranien », selon le langage des déclarations officielles. Rappelons que lors des élections précédentes, au plus fort des manifestations de juin 2009, lorsque des centaines de milliers, peut-être des millions de personnes avaient protesté contre le détournement de leur vote, l’état-major des Pasdaran avait maintenu

Euro : le débat prend une sale tournure

Beaucoup d’affirmations péremptoires et de soupçons réciproques, peu d’estimations chiffrées et d’évaluations crédibles. Plus les camps s’affrontent, plus le brouillard s’épaissit. D’un côté, les fans de la monnaie unique dépeignent les adversaires de l’euro comme des fous dangereux. Le divorce monétaire, disent-ils, conduirait au « chaos ». Sûrs d’eux-mêmes, ils réclament des « réformes de structure » suffisamment « courageuses » pour remettre la France « au niveau de l’Allemagne ». Selon eux, c’est une question de volonté. Il suffirait de vouloir pour pouvoir. En face, on se dit « patriotes

Likez-vous la mémétique ?

Ebauchée dans les années 80, la mémétique s’efforce de transposer au domaine des idées, de la culture, de l’identité collective les concepts et les mécanismes de la génétique. Elle étudie comment les expressions, les convictions, les valeurs se transmettent au sein d’une communauté, d’une nation, d’une langue. Elle peut éclairer des phénomènes très actuels. A l’heure de la connexion temps réel ininterrompue, on observe des symptômes d’addiction à l’information nouvelle tels que le FoMO ( fear of missing out), ou peur de rater quelque chose et donc d’être exclu de sa sociosphère en n’étant pas

Risques : changement d'échelle

Les poètes étant plus doués que les économistes pour décrire l'angoisse de lendemains incertains, Alfred de Musset a résumé, en quelques mots illustres, l'essentiel de ce que nous appelons « crise ». Au chapitre II de la « Confession d'un enfant du siècle », il écrit : « Ce qui était n'est plus ; ce qui sera n'est pas encore » et décèle, dans ce vide, « le secret de nos maux ». On pourrait considérer les crises comme l'éternel retour de phénomènes analogues et ne voir, dans les dysfonctionnements actuels, que le énième épisode d'un feuilleton historique sur les divorces récurrents entre

La société numérique a besoin de contre-pouvoirs

La logique politico médiatique est ainsi faite que, quatre jours après la révélation majeure sur l’existence d’un système d’écoute généralisé des réseaux internet par l’administration américaine on en parle moins que de l’existence de viande de cheval dans des lasagnes. C’est pourtant un signal majeur : ce qui menaçait d’arriver est arrivé. Un réseau capable de nous pister partout dans notre vie privée pour des raisons commerciales est et sera mis à profit par toutes les polices, services secrets et pouvoirs du Monde. N’y a t-il d’autre solution que de s’y résigner ? Non. Face à un pouvoir

La Syrie n’est que le détonateur

La Syrie est au Moyen Orient d’aujourd’hui ce que l’Espagne fut à l’Europe pendant les années 1930 : la guerre civile s’est internationalisée ; l’avenir de toute la région est en suspens. L’enjeu est d’autant plus considérable que, sous le couvert d’un antagonisme religieux, une lutte des classes se profile. L’aristocratie, qui a pris le pouvoir dans le monde sunnite après la chute de l’empire ottoman est menacée. Les familles royales d’Arabie et du Qatar qui, plus tard, ont touché les jackpots du pétrole et du gaz mènent le combat. Ces militants du wahhabisme feignent de croire que les

Tous fliqués … et contents ?

Après l’attaque d’un des jeunes militaires de vigie pirate le 25 mai à la Défense par un barbu isolé interpellé le 29 les commentaires se sont heureusement calmés assez rapidement. Mais ceux qui se sont exprimés avaient quelque chose d’inquiétant et méritent d’être relevés dans la mesure où ce genre d’évènements risque à l’évidence de se reproduire (voir l’alerte de Joseph Khoury sur « les chagrins du jeune Werther »). Le piège qui nous est tendu est grossier mais efficace : la seule manière d’éliminer tout risque est de surveiller tout le monde en transformant tous les citoyens en terroristes

Haro sur la cigarette électronique

Il semblait possible d’échapper, grâce à la cigarette électronique, à la plus grande partie des méfaits du tabac ; goudrons et autres composants nocifs en étant éliminés. Un fumeur invétéré pouvait donc échapper au tabagisme pour aller vers quelque chose de moins agressif pour sa santé tout en gardant la dose de nicotine répondant à son addiction. De la vapeur d’eau à la place de la fumée et voilà, pour de nombreuses personnes, une possibilité d’arrêter progressivement de fumer ou d’en modérer l’impact. Le bénéfice était clair … si clair que rapidement près d’un million de fumeurs se sont

Finie l’élite républicaine, place à l’aristocratie républicaine

Les docteurs, titulaires du plus haut diplôme de l'université (bac +8), obtenu après la soutenance d'une thèse représentent près de 35 % dans la haute fonction publique tant en Allemagne qu’aux Etats-Unis. Ils sont moins de 2 % en France. La revalorisation du titre de docteur, était l'une des promesses de François Hollande. Une des pistes explorées a été la reconnaissance du doctorat dans la fonction publique. Et notamment le fait que les docteurs puissent, sur titre, postuler à l'Ecole nationale d'administration par concours interne. Branle bas de combat chez les grands corps de l'Etat

Pour le patron de Michelin les syndicalistes français ont changé … en bien

L’attitude des représentants des salariés évolue en France, notamment celle des représentants des syndicats réformistes évidemment. C’est Jean-Dominique Senart, le patron de Michelin qui l’a dit lundi devant les journalistes de l’AJEF (Association des Journalistes Economiques et Financiers). Avant Michelin, il a un passé industriel, chez Saint-Gobain, chez Pechiney et en Allemagne ce qui lui donne des points de comparaison. Le gérant commandité du géant français du pneu fait partie de ceux qui considèrent que l’accord national interprofessionnel sur l’emploi négocié par les syndicats et le