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Après l’attaque d’un des jeunes militaires de vigie pirate le 25 mai à la Défense par un barbu isolé interpellé le 29 les commentaires se sont heureusement calmés assez rapidement.
Mais ceux qui se sont exprimés avaient quelque chose d’inquiétant et méritent d’être relevés dans la mesure où ce genre d’évènements risque à l’évidence de se reproduire (voir l’alerte de Joseph Khoury sur «
les chagrins du jeune Werther »).
Le piège qui nous est tendu est grossier mais efficace :
la seule manière d’éliminer tout risque est de surveiller tout le monde en transformant tous les citoyens en terroristes potentiels. Pour l’éviter
il faut accepter une part de risque. Mais ce n’était pas le ton des commentaires. À vrai dire ceux de mes confrères journalistes m’ont inquiété autant que ceux des politiques et des simples citoyens tant on a pris l’habitude de considérer comme inacceptable le moindre risque. Dans
l’interview de Manuel Valls dans Libération du 30 mai c’est le ministre de l’Intérieur qui est amené à rappeler, pour mémoire,
les limites qu’impose la démocratie et le fait que le risque zéro n’existe pas.
Le Monde s’inquiète à son tour dans son éditorial du numéro daté du 31 de la difficulté des services de renseignements à détecter les « signaux faibles », s’appuyant sur le rapport de la commission d’enquête parlementaire sur
la surveillance des mouvements radicaux lancée par le groupe écologiste ( !). Le monde idéal est-il celui que nous promet l’inquiétant projet de recherche européen
INDECT sur lequel Sky avait attiré notre attention il y a quelques temps ?
Ne soyons pas angéliques. Ne sous-estimons pas
la nécessité d’avoir des services de renseignements efficaces pour déjouer les menaces. Mais sachons en accepter les limites et préoccupons-nous plus des raisons pour lesquelles
la France génère des « paumés » qui ne trouvent une raison de vivre que dans ce type de violence.
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