Moyen Orient

Delenda Téhéran !

« Delenda Carthago » déclamait Caton. « Il faut détruire Téhéran » chuchotent des idéologues proches de Bush. Ils ne sont pas nombreux mais ils sont influents. Bien qu’appartenant, pour la plupart au Parti Républicain, peu leur importe que le prochain président soit Républicain ou Démocrate. Leur ambition est de créer une situation irréversible. Lorsqu’ils ont plaidé pour la guerre en Irak, ces « neo cons » pensaient, sans doute sincèrement, que l’instauration d’une démocratie libérale et capitaliste ferait le bonheur des Irakiens. Ils ont dû constater que la greffe ne prenait pas et, faute de

Enfer irakien

Les stratèges ont les yeux fixés sur les Etats-Unis et l’Iran. Pendant ce temps, le spectacle d’horreur continue en Irak. On compte, en moyenne, une centaine de victimes par jour. Des cadres de l’ancien régime et autres extrémistes ont réussi à réveiller la haine de la minorité sunnite contre une majorité chiite qui risquait d’acquérir tous les leviers du pouvoir. Celle-ci, après s’être tenue relativement tranquille, rivalise en cruauté : les assassinats sont précédés de tortures ; les tortures ne sont même pas destinées à arracher des secrets ; il s’agit simplement de d’infliger des

Israël : faux calculs mais vraie démocratie

Le gouvernement est déconsidéré, l’armée est tombée de son piédestal mais les institutions fonctionnent. Dans un Moyen Orient où les dictatures sont légion et où les juges comme les parlementaires ont surtout le droit d’obéir, Israël ne peut qu’étonner avec sa Cour Suprême qui dit la loi et ses commissions d’enquêtes qui traquent la vérité. Une vérité qui, d’ailleurs, n’est pas toujours belle à voir. Le Mossad, supposé tout savoir des pays voisins, n’avait pas mesuré la capacité de résistance du Hezbollah. Ces princes de la psychologie s’étaient également trompés sur l’état des opinions

"L'Iran a droit au nucléaire civil"

Cette phrase, rapportée par Libération du 4 septembre, a été prononcée par Jack Lang de retour de Téhéran. Personne ne conteste à qui que ce soit le droit d'avoir accès au nucléaire civil, tout au moins en restant dans le cadre des règle de l'AIEA, le super gendarme onusien en matière nucléaire. Malheureusement une information récente mais passée pratiquement inaperçue, balaie les derniers a priori positifs que l'on pouvait avoir quant au programme nucléaire iranien. Le 26 août 2006 le Président Ahmadinejad a inauguré une unité de production d'eau lourde à proximité du réacteur IR-40 en

Nasrallah nouvelle star

Hassan Nasrallah, Secrétaire Général du Hezbollah (« Parti de Dieu »), est devenu, à 46 ans, le héros des foules du Moyen Orient tout entier. Il est libanais, musulman chiite, leader politique et chef de guerre. Subtil, il se montre parfaitement apte à tenir plusieurs rôles : religieux, il sait enflammer ses auditoires par des prêches éloquents ; organisateur, il s’exprime de façon moderne et claire ; Libanais, il se pose en patriote désireux de défendre son pays face à Israël ; Musulman, il se sert d’Israël comme d’un repoussoir afin d’œuvrer à la réconciliation entre chiites et sunnites et

Irak : un plan B ?

Quand on veut savoir comment va un pays, le plus simple est de regarder si les gens ont envie d’y aller ou s’ils ont envie d’en partir. De ce point de vue, le cas de l’Irak est désespérant, pour ne pas dire désespéré. Tous les Irakiens qui ont les moyens de s’en aller s’en vont. Ce n’est pas qu’ils aimaient Saddam Hussein. Ce n’est même pas qu’ils détestent les Américains. C’est, tout simplement, parce que la vie est devenue impossible. Rien ne marche, la violence est partout, rares sont les écoles qui ouvrent car rares sont les professeurs qui osent s’y rendre. La notion de guerre civile

Géopolitique : brouillard et lignes de force

Des intérêts s’opposent, d’autres se conjuguent. Des rivalités s’estompent, d’autres s’exacerbent. Des alliances se nouent, d’autres se délitent. Difficile de s’y retrouver dans un monde devenu si vaste et si confus. Pourtant, quelques constats s’imposent : - Les Etats-Unis n’ont sans doute pas cherché à acquérir une suprématie mondiale mais, maintenant qu’ils l’ont, ils cherchent à la maintenir. -A long terme, leur rival est la Chine. D’où leur volonté de resserrer les liens avec le Japon et d’en créer avec l’Inde. D’où aussi, par contrecoup, une propension de la Chine à se réconcilier avec

Le désert de Copel

Une attaque américaine sur l’Iran comporterait de tels risques et ces risques ont été tellement soulignés (y compris aux Etats-Unis) que cette éventualité parait peu probable dans les circonstances actuelles. Rien, cependant, n’est sûr : avec Bush, l’improbable peut arriver ! Mieux vaut, dans ces conditions, se prémunir contre un possible « terrorisme de représailles » qui frapperait non seulement au Moyen Orient mais partout où cela s’avèrerait praticable en Occident. Des sites sensibles ont certainement déjà été repérés par des adversaires potentiels. Une protection adéquate, dont les

Péninsule arabique : entre rêves et cauchemar

L’Arabie Saoudite et les Emirats regorgent d’argent. Ils cherchent à moderniser leur territoire, à diversifier leur économie, à passer directement du passé au futur. Rien n’est trop beau. Infrastructures, télécommunications et même culture et sport sont au rendez-vous. Universités, musées et stades sortent de terre. Pourtant, l’optimisme ne règne pas. Il s’en est fallu de peu pour qu’Al Quaïda réussisse son attentat contre le principal complexe pétrolier d’Arabie. Surtout, l’Iran est de l’autre côté du détroit et si, d’aventure, les Etats-Unis et/ou Israël décidaient d’en découdre, les

Iran : l’effet Le Pen

Un ami français qui séjourne régulièrement en Iran est revenu récemment. Selon lui, de très nombreux Iraniens ont voté pour Ahmadinejad sans croire qu’il pouvait vraiment être élu. C’était un vote de protestation, vaguement comparable à celui de certains Français qui ne pensaient pas, en 2002, que Le Pen pouvait distancer Jospin. Maintenant, l’ambiance est mitigée. Tous les Iraniens soutiennent Ahmadinejad lorsqu’il place l’affaire nucléaire sur le terrain de la fierté nationale. En revanche, le nouveau président agace par son rigorisme. Les jeunes (et pas seulement ceux des quartiers huppés)