Moyen Orient

Iran : une lueur d’espoir

Le « National Intelligence Estimate » publié le 3 décembre marque un tournant dans l’histoire tumultueuse des relations américano-iraniennes. C’est sans doute l’évènement le plus important de l’année 2007. La Constitution des Etats-Unis d’Amérique confère au Président le droit d’intervenir militairement sans autorisation préalable du Congrès en cas de «  danger grave et imminent » or le NIE nie que la menace soit imminente. Il juge i) « with high confidence » que les Iraniens ont arrêté, en 2003, la partie spécifiquement militaire de leurs programmes nucléaires et ii) « with moderate

Khomeiny, visionnaire contrarié

Une des premières mesures décidée par l’ayatollah Khomeiny, après sa prise de pouvoir en Iran, a été de créer le « Centre de la Grande Encyclopédie Islamique ». Dans un immense bâtiment situé aux environs de Téhéran, des milliers d’érudits poursuivent la rédaction d’un ouvrage de référence écrit d’abord en persan puis en arabe. Dans l’esprit de Khomeiny, ces bataillons de scribes devaient constituer l’avant-garde d’un combat pour l’unification de tous les musulmans. Leur mission était panislamique. Articles et définitions ne devaient pas s’inspirer d’un chiisme trop sectaire, rien ne devait

Bush, shérif fais-moi peur

En prenant la tête de ce qu’il voulait être une croisade, en proclamant que « ceux qui ne sont pas avec nous sont contre nous », Bush a fait peur au lieu de rassurer. L’image des Etats-Unis dans le monde s’est fortement dégradée. Une majorité des Coréens du Sud en est même arrivée à croire que, pour la sécurité de leur pays, Bush était plus dangereux que l’horrible et grotesque dictateur de la Corée du Nord. Un comble ! La tournure – hélas prévisible ! - prise par la guerre d’Irak a renforcé la position de l’Iran. Elle a aussi créé un réservoir d’eau trouble dans lequel Al-Qaïda peut pêcher à

Devenirs iraniens

Après sa rencontre avec George W. Bush, Nicolas Sarkosy semble être convaincu qu’une attaque américaine sur l’Iran est loin d’être exclue. Dimanche 16 septembre, Bernard Kouchner s’exprimant au Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro a publiquement exprimé cette crainte, tout en espérant que des nouvelles sanctions contre l’Iran pourraient permettre de calmer le jeu. Un groupe de travail du Club, piloté par Jacques Andréani, a estimé dès 2006 que, contrairement à ce que pensent la plupart des Européens, une attaque américaine est non seulement possible mais susceptible d’être déclenchée au cours du

Etats-Unis – Iran : six mois décisifs

« Les Américains ont déjà l’Irak sur le dos, ils ne vont pas en plus attaquer l’Iran », voilà en gros ce que pensent la plupart des Européens. Rien ne prouve qu’ils aient raison. Des indices concordants donnent même à penser qu’une opération pourrait être déclenchée au premier trimestre de l’année prochaine. Nous serons alors à la veille des « primaires » pour l’élection présidentielle américaine. Si l’acharnement thérapeutique pratiqué par Bush sur un Irak agonisant débouchait sur le vide, le prochain président, quel qu’il soit, serait tenté de retirer brusquement les Boys. Ce serait pour l

Archives explosives

Lorsque le quartier général des forces de sécurité palestiniennes a été pris d’assaut par les troupes du Hamas, leur chef, Mohamed Dahlan, était en Egypte. Désormais persona non grata à Gaza. Les mains vides, il a rejoint les bâtiments gouvernementaux à Ramallah. Archives, fichiers et disques durs sont maintenant aux mains du Hamas. Vengeances et liquidations sont au programme.

L’Histoire passe, la Géographie reste

Stratèges et économistes d’aujourd’hui découvrent que l’Allemagne est au centre de l’Europe. Quelle découverte ! Elle l’était déjà en 1913. Des ambitions démesurées, deux guerres mondiales et des millions de morts n’ont pas, fondamentalement, changé la géographie. L’Allemagne retrouve ses marques. Comme avant 1914, elle construit des pipelines en Russie et investit en Tchéquie. La Deutsche Bahn fait rayonner ses trains à l’Ouest comme à l’Est. L’Union Européenne ressemble à un « zollverein » élargi. De même pour la Chine. On redécouvre aujourd’hui que « l’Empire du Milieu » est au centre le l

Etats-Unis/Iran : faible lueur

Que reste-t-il du plan Baker-Hamilton ? En apparence rien ! Le rapport posait comme postulat que la guerre d’Irak ne pouvait être gagnée par des moyens militaires. Il en déduisait que des contacts devaient être noués avec l’Iran et la Syrie pour calmer le jeu. Depuis, G. W. Bush a choisi d’envoyer de nouvelles troupes et a déclaré ne pas vouloir parler à des régimes considérés comme hostiles. Cette politique est conforme à ce que nous redoutions et aux nombreuses alertes publiées par Vigilances. Elle risque de déboucher sur une attaque américaine contre l’Iran et de déclencher des catastrophes

2007 : le danger Bush

J’ai honte de le dire et même de le penser mais, en ce début d’année 2007, G. W. Bush me paraît plus dangereux que Mahmoud Ahmadinejad. Le président iranien est un ennemi qui, dans l’immédiat, ne peut pas faire grand-chose. Le président américain est un ami qui, avant la fin de son mandat, peut provoquer des catastrophes en chaîne. On a vu en Irak ce dont il est capable. On peut voir en Iran l’acte II de cette même tragédie. Il ne s’agirait pas, cette fois, d’invasion terrestre mais des frappes aériennes massives pourraient anéantir le potentiel économique dans l’espoir que la puissance

Iran : Malgré Baker Bush peut encore frapper

Le rapport rendu public par la Commission Baker est une preuve de la vitalité de la démocratie américaine mais le danger d’une frappe sur l’Iran n’est pas pour autant écarté : 1. Le fait qu’une commission parlementaire bipartisane ait pu mener une enquête approfondie et arriver à des conclusions unanimes est, en soi, remarquable. 2. Ces conclusions sont largement fondées sur le diagnostic suivant : « Vu la capacité de la Syrie et de l’Iran à peser sur le cours des évènements à l’intérieur de l’Irak et leur intérêt à ne pas voir le chaos s’y installer, etc. ». 3. Le diagnostic est hasardeux car