Moyen Orient

Le meilleur ami d’Ahmadinejad

Le meilleur ami de Mahmoud Ahmadinejad est, sans conteste, le Président George W. Bush. Le premier cadeau a été l’invasion de l’Irak qui a débarrassé l’Iran d’un ennemi héréditaire. Cerise sur le gâteau, l’essentiel des troupes américaines qui combattaient en Afghanistan ont été redéployées en Irak et les 15.000 qui restaient ne pouvaient s’occuper d’un pays aussi grand que la France. Résultat, l’Iran, loin d’être encerclé s’est retrouvé au centre du jeu. Le deuxième cadeau a consisté à poser en préalable à toute négociation sur le nucléaire ce qui était le but même de la négociation. Ce

Iran : conséquences d'une guerre, risques du statu quo

Une étude intitulée "Conséquences d'une intervention américaine en Iran. Risques du statu quo" été réalisée par un groupe de travail du Club des Vigilants, animé par Jacques Andréani . Etienne Copel, François Nicoullaud et Marc Ullmann sont membres de ce groupe et plusieurs autres personnalités, dont un économiste de renom, ont apporté leur concours. Rappelons que Jacques Andréani a été ambassadeur de France à Washington, que François Nicoullaud a été ambassadeur de France à Téhéran, que le général Etienne Copel est vice-président du Haut comité français pour la Défense civile et que Marc

Téhéran joue la montre

Les autorités iraniennes craignent que Bush orchestre un « show down » avant de partir. Pour arriver sans encombre jusqu’au deuxième mardi de novembre, elles envoient ou laissent envoyer toutes sortes de signaux : -           La Syrie a entamé un dialogue avec Israël sous l’ombrelle de la Turquie ;   -           Le Hezbollah a mis fin au blocage de la politique libanaise ;    -           Des milices chiites en Irak ont suspendu leurs opérations contre les forces gouvernementales ;   -           Ali Akbar Hashemi-Rafsanjani, un rival de Mahmoud Amadinedjad , a rendu visite au roi d’Arabie et

Israéliens arabes ou Arabes israéliens ?

Israéliens de droit, Palestiniens de cœur, ils sont écartelés. Les « vrais Israéliens » (ceux d’origine juive) aimeraient en faire des alliés mais sont méfiants. Plus le temps passe, plus le climat s’alourdit. En 1991, il eut, sans doute, été possible de jouer une autre carte que celle du « processus d’Oslo » . Des investissements dans les « territoires occupés » (Cisjordanie et Gaza), une autonomie plus grande conférée aux municipalités palestiniennes aurait peut-être été préférable à des négociations politiques dont Arafat tenait les clefs. Aujourd’hui, Gaza vit dans la détresse, la

Rumeurs d’avant guerre

Les signes s’accumulent d’une prochaine attaque américaine sur l’Iran. Le passage à l’acte aurait de telles conséquences que l’on préfère croire à une intox destinée à effrayer Amadinedjad et ses amis. Voici, en tout cas, quelques uns des signes observables : -           500 millions de dollars ont été officieusement budgétés pour des « opérations spéciales » en territoire iranien. Cela pourrait être le premier échelon d’une escalade programmée ;   -           La réserve stratégique de pétrole (Strategic Petroleum Reserve) a été portée à un niveau inhabituel. En temps ordinaires, les stocks ne

Paradoxe iranien

Les sondages réalisés en Iran valent ce qu’ils valent mais ne doivent pas être rejetés d’emblée. Supposons donc que WorldPublicOpinion.org ait de solides raisons d’affirmer que 58 % des Iraniens sont opposés à la production d’armes nucléaires parce que ce serait contraire à l’Islam alors que 23 % seulement pensent que c’est souhaitable et autorisé par la religion. Admettons et essayons d’offrir une interprétation :   -                       Une majorité d’Iraniens sont déçus par leur gouvernement. Ils n’aiment pas leur Président et craignent son agressivité. Comme ce régime se veut islamique

Du pétrole en général et de l’Iran en particulier

La flambée actuelle, en particulier, des cours du pétrole se distingue nettement des hausses que l'on a connues lors des deux chocs pétroliers précédents. L'augmentation continue, depuis 2001, du prix du pétrole marque  la fin du pétrole bon marché. Des raisons structurelles sont à l'oeuvre et la soif pour l'or noir est loin de se tarir. L'Iran reste, dans ces conditions, un acteur majeur de la scène énergétique mondiale. Le monde a connu, depuis la fin de la dernière guerre mondiale, de nombreuses crises pétrolières. Certaines ont fait suite à des tentatives de nationalisation des ressources

Août 14 au Moyen Orient ?

L’image du Président Ahmadinejad, accueilli en hôte officiel à Bagdad par le chef du gouvernement mis en place par les occupants américains, est une belle illustration de l’incapacité où sont parfois les acteurs de l’Histoire à maîtriser son cours. En recherchant des objectifs qui lui paraissaient clairs – l’Irak comme modèle démocratique, l’extrémisme islamique stoppé, la perspective de paix avec Israël renforcée - George Bush a abouti au résultat exactement inverse. Malmenées par Bush, les réalités profondes du Moyen Orient se vengent. Avant de quitter la Maison blanche, le sortant voudra-t

Etats-Unis / Iran : la France entre deux chaises

Le géopoliticien Gary Sick est l’un des meilleurs observateurs américains du Moyen Orient. Selon lui, les Etats-Unis et l’Iran devront finir par s’entendre et, pour y parvenir, auraient intérêt à recruter un « intermédiaire ». Celui-ci s’adresserait séparément à chacune des parties afin de redéfinir les bases du « grand bargain » qui avait été conçu en 2003 mais qui, finalement, n’a pas abouti. Logiquement, la France aurait pu être cet intermédiaire mais le fait de s’être mise à l’avant-garde des sanctions contre l’Iran réduit sa marge de manœuvre. La diplomatie française se trouve en position

Printemps crucial à Téhéran

En profitant de sa tournée dans le Golfe pour multiplier les accusations à l’encontre de l’Iran, George W Bush rend un immense service à Mahmoud Ahmadinejad. Le 5 décembre 2007, le rapport de la communauté américaine du renseignement sur les activités nucléaires de l’Iran (voir Vigilances 56) avait envoyé un signal fort à Téhéran. Il signifiait que la menace d’une attaque préventive, telle que les néo conservateurs la souhaitaient, n’était plus d’actualité.   Le 11 janvier 2008, Téhéran envoyait un signal en retour. Ali Khamenei, le Guide, recevait Mohamed El Baradei, le Directeur Général de l