Moyen Orient

« You will regret Vietnam »

Einstein disait des théories scientifiques qu’elles devaient être « aussi simples que possible mais pas plus simples ». De même les analyses politiques doivent se garder de chercher une seule cause à une situation complexe. En Irak, un attentat a été commis contre un lieu saint chiite, cet attentat a entraîné des représailles qui, elles-mêmes, en ont entraîné d’autres. Du coup, certains ne voient dans la situation irakienne qu’un affrontement entre deux confessions. C’est oublier un peu vite que le régime de Saddam Hussein ne se caractérisait pas par une domination des sunnites sur les chiites

Pour un « espionnage » sociologique

Deux visions d’ Ahmadinejad s’affrontent parmi les spécialistes de l’Iran. Pour certains, il est un Hitler en herbe qui monopolisera tous les pouvoirs et transformera l’Ayatollah Khamenei en simple figurant. Pour la plupart, Ahmadinejad n’est qu’un Président à la mode iranienne, ses pouvoirs sont limités par la Constitution très spéciale de la République Islamique, laquelle est beaucoup plus solide que ne l’était la République de Weimar. Hitler, en tout cas, ne serait pas devenu Hitler si le peuple allemand n’avait pas été subjugué au point de le vouloir pour maître. En ce qui concerne l’Iran

La vraie menace iranienne

Les chasseurs d’actualité courent après l’évènement. Les passionnés de politique se penchent sur les luttes fractionnelles. Les uns comme les autres omettent de regarder le rétroviseur de l’Histoire, le périscope des courants sociétaux, le télescope des rêves. Ceux qui ne voient dans Ahmadinejad qu’un illuminé et misent sur la dislocation imminente du régime, se trompent de registre. L’arbre planté par Khomeini il y a un quart de siècle porte encore quelques fruits. Il s’agit d’Histoire avec un « H » et non de petites histoires. J’ai aperçu Khomeiny en 1978, lorsqu’il était réfugié à Neauphle

Pour un bon usage du pétrole irakien

En dépit des élections législatives, tous les discours sur la démocratisation de l’Irak resteront lettre morte si la rente pétrolière n’est pas utilisée pour améliorer réellement le niveau de vie du peuple et étouffer la guerre civile sous le poids de l’intérêt commun. Pour l’instant, on en est loin. Très loin. Tout se passe comme si les Sunnites irakiens ne considéraient plus les Chiites et les Kurdes comme leurs compatriotes. Les chiens de la haine ont été lâchés. Nul ne sait s’il est encore temps de les remettre en laisse mais une chose est sûre : si les bénéfices du pétrole vont

Iran : OPA sur la Palestine

Rien ne serait plus dangereux que de prendre les dirigeants iraniens pour des illuminés. Ils sont intelligents, calculateurs et, lorsqu’ils prennent des risques, c’est qu’ils espèrent et croient possible d’en tirer avantage. Les propos du président Ahmadinejad selon lesquels « Israël doit être rayé de la carte », ne sont ni le fruit du hasard, ni la manifestation d’une phobie. Il s’agit d’une manœuvre tendant, d’abord et avant tout, à faire de la Perse le leader du monde arabe. Les Iraniens, chacun le sait, sont des musulmans chiites. En tentant une sorte d’OPA sur la cause palestinienne

Du « Grand Israël » à Israël agrandi

Ariel Sharon est un des derniers survivants de l’épopée sioniste. Il est laïque plutôt que religieux. La référence biblique à la Judée et à la Samarie ne lui a jamais servi de boussole. Mais, de même que les Sionistes n’ont pas hésité, en 1947, à expulser des Palestiniens pour fonder un Etat aussi étendu que possible, Sharon cherche maintenant à arrondir, autour de Jérusalem, les frontières héritées de 1947. L’Intifada va donc continuer. Or les Sionistes sont morts et les jeunes Israéliens les plus motivés pour rester, combattre et affronter le danger risquent d’être les religieux. Ceux là