Citoyenneté

Le paradoxe de Closets

Le déclin de la France est un sujet à la mode. On en parle beaucoup, notamment aux États-Unis. Un ami de passage m'a demandé mon opinion. Je lui ai répondu en invoquant « Le paradoxe de Closets ». De quoi s'agit-il ? Tout simplement du fait que notre ami François était, jusqu'en 1982, un journaliste compétent et apprécié qui publiait des essais dont la réputation et les ventes étaient bonnes. De quoi être fier mais pas de s'émerveiller ! Vint alors son « Toujours plus » : près de 2 millions d'exemplaires vendus. Record absolu pour ce genre d'ouvrage ! François se trouve, alors, au centre d'un

Prism : il n’y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir

Ceux qui semblent tomber des nues concernant le programme Prism, dévoilé par Edward Snowden dans le Guardian et le Washington Post du 6 juin, ont la mémoire courte. Ils oublient Echelon, entré en vigueur en 2005. Ils oublient l’efficacité grandissante des technologies et le patriotisme des grandes multinationales américaines du net. Ils oublient enfin que, pour paraphraser Lord Palmerston, « Les Etats-Unis n’ont pas d’amis ou d’ennemis permanents, ils n’ont que des intérêts permanents ». Plusieurs membres du Club ont essayé de tirer la sonnette d’alarme. En vain. On peut signaler sans

Likez-vous la mémétique ?

Ebauchée dans les années 80, la mémétique s’efforce de transposer au domaine des idées, de la culture, de l’identité collective les concepts et les mécanismes de la génétique. Elle étudie comment les expressions, les convictions, les valeurs se transmettent au sein d’une communauté, d’une nation, d’une langue. Elle peut éclairer des phénomènes très actuels. A l’heure de la connexion temps réel ininterrompue, on observe des symptômes d’addiction à l’information nouvelle tels que le FoMO ( fear of missing out), ou peur de rater quelque chose et donc d’être exclu de sa sociosphère en n’étant pas

Tous fliqués … et contents ?

Après l’attaque d’un des jeunes militaires de vigie pirate le 25 mai à la Défense par un barbu isolé interpellé le 29 les commentaires se sont heureusement calmés assez rapidement. Mais ceux qui se sont exprimés avaient quelque chose d’inquiétant et méritent d’être relevés dans la mesure où ce genre d’évènements risque à l’évidence de se reproduire (voir l’alerte de Joseph Khoury sur « les chagrins du jeune Werther »). Le piège qui nous est tendu est grossier mais efficace : la seule manière d’éliminer tout risque est de surveiller tout le monde en transformant tous les citoyens en terroristes

Je me souviens d’un temps …

Le temps fait la part belle aux choses. Il embellit. Il n’empêche que je me souviens d’un temps où … - La Science faisait rêver - Être ingénieur signifiait quelque chose - On rentrait dans la carrière avec passion - Souvent par vocation, engagé tout entier à réaliser des chimères - Le métier, on y restait toute sa vie - On était respecté par les nouveaux parce qu’on avait de l’expérience et du savoir-faire - On transmettait ce savoir-faire sans sérieux, souvent en plaisantant, parce qu’il fallait laisser au « jeune » le temps d’apprendre - On le bizutait pour lui faire comprendre qu’à présent

Palingenesis italienne

L’élection du Parlement italien, celle du Président de la République et la formation du nouveau gouvernement ont révélé une culture politique typiquement italienne, mais aussi des menaces à la démocratie que partagent d’autres pays européens. Le mot clé de cette période troublée est « palingenesi », du grec « genesis », naître et « pal », à nouveau : renaître, se régénérer. Les élections parlementaires italiennes des 24 et 25 février ont donné une majorité au Parti Démocrate de Luigi Bersani au Parlement mais non au Sénat. Or, les deux Chambres ont des pouvoirs identiques. Le Mouvement 5

Criminalité : en finir avec le déni

Commissaire divisionnaire de la police nationale et essayiste, Jean-François Gayraud est intervenu récemment, lors d’un débat organisé par le Club sur le thème : Les crimes de haute intensité à l’ère du chaos. Jean-François Gayraud a décrit l’évolution de la criminalité, en particulier dans les pays occidentaux. Il assure que dans un premier temps, celui qu’il qualifie de phase du déni, ses incidences économiques, politiques et sociales sur les peuples sont nettement sous-estimées sinon ignorées des pouvoirs publics. La criminalité – qu’elle soit de type traditionnelle ou de col blanc – a, à

Chine : despotisme éclairé (deuxième phase)

« Mourir de faim au milieu d’une belle nature c’est mal. Manger à sa faim au milieu d’une nature polluée, ce n’est pas bien ». Ainsi a parlé Li Keqiang * lors de sa première intervention publique après son accession au poste de Premier ministre. Auparavant, Xi Jinping *, le nouveau Président, avait mis l’accent sur la lutte contre la corruption : « nous ne chasserons pas seulement les mouches, nous nous en prendrons aussi aux tigres » a-t-il promis. Pollution, corruption, ces fléaux ont déjà fait l’objet de nombreux discours mais l’affichage de leur priorité marque un tournant dans la

Des lignes directrices transversales

Les circonstances, notamment en France et en Europe étant particulièrement mouvantes, il a semblé opportun de dégager, lors du dernier Comité d’orientation *, quelques lignes directrices suffisamment transversales pour irriguer les différentes activités du Club. Ci-dessous, certaines suggestions émises lors de la réunion : - cadrer : la France n’est pas une île et l’Europe n’est plus le nombril du monde. D’où l’intérêt d’aborder les problèmes français dans un cadre européen et les problèmes européens dans un cadre mondial. - positiver : ce n’est pas parce que les institutions craquent que tout

Boston, ou le « crowdsourcing » contre le terrorisme

Les attentats de Boston ont profondément meurtri la population de la ville. Elle s'est sentie victime d'une agression aveugle sans provocation, dans un moment qui se voulait festif. La mentalité d'état de guerre endémique aux Etats-Unis depuis le 11 septembre, la présence lors du marathon de vétérans habitués aux scènes de guerre et le soutien médical naturellement présent lors d'un événement sportif ont permis un triage des blessés d'une efficacité exemplaire, auquel on doit sans doute le faible nombre de morts du fait de l'immédiateté de soins adaptés. Reste que les bombes artisanales ont