Lecture : Rwanda, la fin du silence, témoignage d’un officier français

Il faut lire Rwanda, la fin du silence, témoignage d’un officier français. L’officier en question c’est Guillaume Ancel qui, à l’été 1994, a participé comme capitaine à l’opération Turquoise lancée le 22 juin par la France dans ce pays d’Afrique où se déroulait un génocide contre les Tutsi (800 000 morts en trois mois) orchestré par le gouvernement en place à dominante hutue.

Le livre, préfacé par l’historien Stéphane Audouin-Rouzeau, est publié aux Belles Lettres, dans la collection Mémoires de guerre où Ancel est en bonne compagnie (Buzzati, Churchill, Galula, Kipling, etc.) et c’est la première raison de le lire : il est passionnant. Ancel nous fait plonger sur le terrain, au cœur des opérations, dans un pays dévasté en proie au chaos. Son récit permet de saisir l’essence d’une opération extérieure, c’est-à-dire de la guerre. On comprend l’importance de l’information tactique, de la coordination et de la logistique. On suit ce tempo très particulier où l’attente est la « principale occupation ». Peu d’actions sont spectaculaires mais la tension et les rapports de force sont omniprésents ; la violence vient par à-coups. On se familiarise avec les codes de cette institution à part que reste l’armée, où les rivalités ne cessent jamais vraiment mais qui, dans un environnement extrême, sanctifie la camaraderie, la maîtrise de sa propre violence, la discipline et le respect des ordres. Ces témoignages sont une pierre essentielle pour la compréhension des guerres[1] que l’imbrication des trames politique et militaire rend toujours complexe. Le terrain amplifie ce qui se décide « en haut », il est un livre ouvert sur la qualité, ou la non-qualité, de la stratégie des décideurs et leurs ambiguïtés.

Et puis il y a les faits. Ancel ne livre pas une interprétation, il en fait le récit, précis, étayé par les notes de son carnet d’opérations et sa mémoire. Les faits ne sont pas polémiques, ils sont ce qu’ils sont. Ils sont surtout vérifiables. Tout débat doit partir de là. Et que dit-il ?

Sa mission c’est le Forward Air Control, le guidage au sol des frappes aériennes, expertise dont la présence dans une mission annoncée comme humanitaire peut surprendre. Ancel raconte comment il reçoit « un exemplaire numéroté d’un ordre préparatoire » pour une mission de bombardement, dans la nuit du 30 juin au 1er juillet, du FPR montant sur Kigali. En clair, créer les conditions pour un raid terrestre de la Légion et d’autres entités aguerries sur la capitale. « En théorie c’est assez simple, je dois dégager un couloir en guidant les frappes des avions de chasse ». La mission est stoppée in extremis, à l’aube du 1er juillet, alors que ses équipes sont embarquées dans les Super Puma prêts à décoller pour le théâtre d’opérations. Ce récit contredit la version officielle d’une opération purement humanitaire. Il montre que, dans un premier temps, Turquoise comprenait une opération de combat de haute intensité qui visait à sauver le régime en place. Stéphane Audoin-Rouzeau parle d’une « intervention militaire supposant une sorte de co-belligérance avec le gouvernement intérimaire et ses forces armées, et donc avec les responsables du génocide, à cette date presque accompli ».

Deuxième quinzaine de juillet. Paris a compris que la victoire du FPR est acquise. Ancel est dans la Zone Humanitaire Sûre créée par les forces de Turquoise. Il reçoit l’ordre de détourner l’attention des journalistes présents pendant que passent une dizaine de camions porteurs de conteneurs maritimes. Réponse à ses questions lors du briefing: « ces armes sont livrées aux FAR (Forces Armées Rwandaises, l’armée gouvernementale) au Zaïre, cela fait partie des gestes d’apaisement que nous avons acceptés pour caler leur frustration et éviter qu’ils ne se retournent contre nous ».  Pour être clair, la France livre, en contravention avec l’embargo de l’ONU en vigueur depuis le 17 mai 1994, des armes aux responsables du génocide. Accessoirement si l’on peut dire, on apprend que l’on paye leurs soldes en liquide « pour éviter qu’ils ne deviennent incontrôlables ». La Zone Humanitaire Sûre permet la fuite des génocidaires au Zaïre où, armés, ils poursuivront une politique meurtrière et déstabilisatrice; les militaires présents le comprennent parfaitement, ils n’ont pas reçu l’ordre de se saisir des responsables qui traversent la zone.

Le récit se poursuit avec la recherche de rescapés et diverses missions de sécurisation dans un contexte où les miliciens sont omniprésents et encore confiants, tel ce bourgmestre autorisé par les forces spéciales françaises à conserver ses armes alors qu’il a méthodiquement organisé le massacre des Tutsi du village. Lors d’une rencontre fortuite avec des miliciens Ancel reconnait sur l’un deux le gilet d’un camarade belge abattu à Kigali dans les premiers jours du génocide. Il demande aux légionnaires qui l’accompagnent de récupérer le gilet. L’ordre ne discute pas les moyens, en tout cas Ancel n’en parle pas : ils sont violents. Les légionnaires engagent un bref combat, les douze miliciens sont tués.

Dans la dernière partie Guillaume Ancel raconte après l’intervention. Vingt années pendant lesquelles les questions se transforment en doutes puis en volonté farouche de faire émerger la vérité. Les Belges font, très vite, une introspection approfondie sur la nature de leur engagement. On en est très loin côté français où une histoire officielle domine et bonne chance à ceux qui la mettent en cause ! Les politiques agitent l’honneur de la France et de l’armée pour bloquer tout examen sérieux de leurs décisions, l’armée est muette par tradition et entend bien le rester, en dehors que quelques journalistes et associations la population n’est pas intéressée. Jusqu’où es-tu prêt à aller ? lui demande le journaliste Patrick de Saint Exupéry ; la phrase prendra tout son sens quand des menaces directes se feront jour.

Guillaume Ancel a livré sa part de vérité. Les faits rapportés sont pour la plupart connus des spécialistes mais, faute de volonté du Pouvoir de faire le clair, ils sont pris comme l’ensemble des éléments du dossier dans la polémique qui, depuis 24 ans, entoure le rôle de la France au Rwanda. Un quart de siècle plus tard les citoyens français ont le droit de savoir quelle était vraiment la politique conduite en leur nom et les leçons qu’il faut en tirer. Ils sont en droit d’exiger l’examen critique des faits dans leur ensemble, c’est pourquoi l’ouverture complète des archives est nécessaire et fait l’objet de demandes répétées[2]. La polémique doit laisser la place à un travail scientifique, condition sine qua non pour une compréhension apaisée des événements. Il n’y a pas de vérité avec un grand « V » en histoire, il y a des interprétations dont aucune n’est définitive mais qui toutes doivent tendre à l’objectivité. « L’interprétation de l’histoire n’est valable que par rapport aux intentions —des objectifs servis par des moyens— des acteurs » enseignait Raymond Aron. L’histoire de la politique française au Rwanda sera complète quand, au récit du capitaine Ancel, et d’autres avant lui, s’ajoutera la compréhension, non-polémique, des intentions des plus hauts dirigeants de l’Etat. Ce sera alors au pouvoir politique d’en tirer les conséquences et de décider du travail de mémoire et de réparation.

Le livre de Guillaume Ancel apporte une pierre essentielle à l’effort de vérité ; puisse-t-il aider à comprendre que la fin du silence, avant d’être une menace pour quelques-uns, est une opportunité pour tous.

 


[1] Dans ce registre on peut relire les Manuscrits de guerre de Julien Gracq (Joseph Corti, 2011), mieux qu’aucune étude académique ils permettent de comprendre comment une forme ancienne de la guerre dominait dans l’armée française de 1940 et comment cette guerre moderne fut perdue dans les têtes avant même le début des combats.

 

[2] http://abonnes.lemonde.fr/afrique/article/2017/08/03/monsieur-le-preside...

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Commentaires

Merci Philippe pour cette contribution

La France est bien un pays pratiquant à haute dose le mensonge d'Etat, quand les personnes investies d'un pouvoir d'Etat et d'une mission régalienne seraient éventuellement condamnables devant une juridiction française.

J'ai observé un grand nombre de mensonges d'Etat, bien organisés aussi bien par Mitterrand que Védrine, par Chirac ou Villepin, par Sarkozy ou Hollande. Il y a eu quelques exceptions étonnantes (Fabius dans l'affaire du Rainbow Warrior, Chirac dans la reconnaissance de la responsabilité de la police française dans la rafle du Vel d'hiv). Mais ces exceptions ne sont elles pas tout simplement dues à une analyse d'un risque plus grand à maintenir le mensonge d'Etat qu'à avouer la vérité ?

Quid de l'affaire Sarkozy/Khadafi qui, si elle est avérée, va porter un coup terrible à la France et pas seulement à Sarkozy... Macron va t il décider de stopper l'affaire par un "non-lieu" dont l'Etat français a in fine le pouvoir ? Wait & see. Mais sur le Rwanda, Philippe, good luck...et par avance, bonne consolation !

Ayant appris la recension faite par Philippe Bois du livre de Guillaume Ancel, le colonel Jacques Hogard, qui fut commandant d'un des trois groupements opérationnels de l'opération Turquoise (et "dirige aujour'hui un groupe de sociétés de conseil à l'international"), a tenu à nous adresser son propre témoignage : son livre, "Les larmes de l'Honneur. 60 jours dans la tourmente du Rwanda", édité en 2005 puis réédité en 2016, ainsi que "la recension [qu'il a] faite du livre de Guillaume Ancel pour le magazine 'l'incorrect', seul et unique média avec France Info à avoir sollicité une réaction de [sa] part ! ". Il nous dit dans son courrier penser qu'ainsi "la vigilance du Club des vigilants ne pourrait que s'en trouver enrichie et renforcée !".

Vous pourrez trouver ce texte en cliquant ICI

Chacun se fera son idée sur le discours du colonel Hogard, tout à son combat contre la "propagande anti-française, et sa contribution au débat.
Un point pose un problème particulier, c'est l'occultation du génocide des Tutsi, jamais mentionné en tant que tel. On lit :"génocide rwandais", "génocide de revanche", "millions de morts Tutsis aussi bien que Hutus", termes et expressions qui accréditent l'idée que la violence entre les communautés fut réciproque et équivalente. Un seul génocide au Rwanda est historiquement et juridiquement établi, c'est celui des Tutsi; sa négation est de ce fait réprimée.

Bonjour,
Je pense que Monsieur HOGARD s'égare...
A-t-il lu attentivement le livre de Guillaume ANCEL ? Ce dernier explique, notamment en pages 202 à 205 de son livre, que son propos n'est pas de mettre en cause ses compagnons d'armes mais au contraire d’interroger les décideurs politiques, ceux-là mêmes qui s’abritent derrière la « Grande Muette » pour ne pas avoir à justifier leurs choix dramatiques.
Alors quels intérêts Monsieur Hogard cherche-t-il à protéger ? Ceux des personnes visées ci-dessus, les siens ?
Il est vrai que la responsabilité de Monsieur HOGARD pose question à en lire l’étude très fouillée publiée en 2013 par le chercheur Jacques MOREL, et consultable en cliquant sur le lien ci-dessous :
http://jacques.morel67.free.fr/Hogard.pdf
Pour ceux qui souhaitent en savoir davantage sur l’implication de la France dans le génocide perpétré contre les Tutsi au Rwanda en 1994, je vous invite à consulter la base de données suivantes :
http://francegenocidetutsi.org/index.html
Bien cordialement,
Aymeric GIVORD
Nota bene : il résulte de la combinaison des articles 121-6, 121-7, 211-1 et 213-5 du Code pénal que la complicité de génocide est imprescritible.

J'avais lu le livre du Colonel Hogard il y a une dizaine d'année. Je l'avais alors qualifié de Bob Morane au Rwanda. Il s'enferre dans un récit qui est tout autre que celui que je comprenais en étudiant sérieusement l'opération Turquoise.

Guillaume Ancel restitue quelque chose qui est beaucoup plus proche de ce que je percevais. Évidemment Hogard le traite de menteur et de débutant... C'est du grand classique de vieux chef qui sent son autorité flancher.

Ces deux là étaient au même endroit et au même moment et ils ne disent pas la même chose. Alors je vous propose un jugement de Salomon pour les départager. Lequel des deux prend le plus de risque à contredire l'autre ? et lequel des deux à tout intérêt à ce que l'autre se taise ?

Vous voyez ce n'est pas si dur de départager deux militaires en désaccord.

Vous pouvez envoyez des boites de mouchoirs à l'auteur de Bob Morane au Rwanda ... pour sécher son honneur si mouillé, mais faites attention au crocodile ...

Ce que fait le lieutenant-colonel Guillaume Ancel mérite le respect des Français., même si cela déplait aux militaires habitués à nous raconter des salades que nous aimons tant.

La recension de Philippe Bois rejoint parfaitement ce que je pense de l'ouvrage de G.Ancel. En revanche, le commentaire de M.Hogard me choque. La violence de sa réaction est sans doute liée à sa mise en cause dans le récit de G.Ancel ; mais elle n'est pas admissible ni excusable. Le procédé est méprisable : focaliser sur certaines imprécisions du récit (qui relate des faits datant de 24 ans), contester certaines idées mais en profiter pour discréditer l'auteur en développant une attaque ad hominem en employant deux méthodes bien connues : l'argument d'autorité ("j'étais son chef donc je savais, et pas lui"), et le procès en sorcellerie ("il en veut à l'institution, il s'acoquine avec des gauchistes antimilitaristes et anti-Français"). M Hogard choisit les faits sur lesquels il focalise, et se garde de commenter le plus important : l'action de guerre destinée à contrer le FPR le 30 juin, via un raid aérien annulé au dernier moment. Il s'agit donc d'une mémoire sélective destinée à une auto protection en même temps qu'à salir sa "cible". Il est vraiment temps que toutes les archives de cette affaire soit mises à disposition des historiens pour sortir de ces basses polémiques et enfin éclairer les citoyens.
NB : officier de carrière, j'ai quitté l'armée à 27 ans de service avec le grade de colonel, dans de bonnes conditions, en gardant d'excellents contacts avec l'institution et mes anciens camarades, et ne peux être suspecté ni d'antimilitarisme ni de gauchisme.

Le commentaire de M. Hogard est une réaction violente contre le témoignage de G.Ancel. Si violente que l'on ne peut s'empêcher de penser que ce dernier (le témoignage Ancel) aurait bien appuyé là où cela fait mal.
Le discours Hogard repose principalement sur des méthodes éprouvées :
- l'argument d'autorité : "J'étais là-bas son chef, ce n'était qu'un officier subalterne, donc je sais et lui ne sait rien - c'est moi qui ai raison" ;
- le procès d'intention : "s'il livre des mensonges (cf. § précédent), c'est qu'il a des comptes à régler avec l'institution, voire qu'il se fait un auxiliaire des mouvements contestataires en France,et un porteur de valise du FPR".
Ce genre de discours n'honore pas celui qui le tient. Ni l'armée en général, ni même la France, que l'on prétend défendre.
La seule démarche honnête, maintenant, consisterait à rendre enfin publiques toutes les archives disponibles, à mettre fin à ces basses polémiques et laisser les historiens travailler, afin que les citoyens de ce pays puissent être correctement informés.
Evidemment, certains responsables de l'époque auraient peut-être beaucoup à perdre à une manifestation de la vérité...
NB : étant moi-même ancien officier de carrière, ayant quitté l'armée sans drame après 27 ans de services avec le grade de colonel, gardé d'excellents contacts avec l'institution et tous mes anciens camarades, il sera difficile de m'accuser de complaisance envers divers mouvements gauchistes, anti-militaristes, ou envers le régime Kagamé...

Ce qui est sûr c'est le regime du dictateur Paul Kagame a commis des atrocités inimaginables contre la population civile et cela depuis 1990. I'll a déclenché le Génocide contre les Tutsi et a refuse toute intervention de l'ONU pour arrêter ce Génocide! Ce Criminel de guerre a massacré plus de 8 milles réfugiés dans le camp de Kibeho en Avril 1995. Il a commis un Génocide contre les Congolais et l réfugiés reandais en RDC C, voir Mapping Reports, plus de 8 millions de personnes massacrées par Lui et son armée FPR.
Dernièrement son armée et la police ont massacré de réfugiés congolais installés dans le camp de Kiziba au Rwanda.
Je ne juge personne mais ceux qui continuent à travailler de près ou de loin pour ce Criminel devriaient comprendre que les Rwandais connaissent bien la VÉRITÉ qui va leurs aider à se reconcilier véritablement. Sauf biensûr les partisans de Kagame, tous les Rwandais et Les amis du Rwanda ont trouvé le livre de G.Ancel une véritable imposture! Et croyez moi nous avons des preuves de ce que nous avançons en tant que rwandais.
Théo.

Voici un livre qui m'a passionnée, j'avais entendu Guillaume Ancel sur France 5 et j'attendais son livre. Je n'ai pas été déçue, loin s'en faut et si certains souffrent d'amnésie sur ce génocide et le rôle de l'armée française, ce témoignage est important. c'est un acte courageux d'avoir osé écrire sur cette période, de l'intérieur de l'armée.. Ce livre soulève bien des questions et s'adresse à notre esprit critique. Voilà un pavé dans la marre de l'information clé en mains telle qu'elle nous est servie tous les jours, bien policée, bien endormissante. Ce livre nous rappelle combien la démocratie a besoin de vertu et à quel point les citoyens doivent rester vigilants. Merci Monsieur Ancel pour ce livre, espérons qu'il fera bouger les lignes et mettra en lumière ce qui s'est joué, au Rwanda, pour la diplomatie française.

Je suis surpris d’une telle unanimité en faveur de Guillaume ANCEL. J’ai lu son livre avec attention. J’ai lu la critique faite par Jacques HOGARD. Pourquoi le témoignage de ce dernier vaudrait-il moins que celui de G. ANCEL ? Je me suis renseigné sur leurs parcours respectifs. J. HOGARD me semble être celui des deux qui a la plus solide expérience en même temps qu’un grand courage: il a quitté l’armée française à cause du rôle joué par la France au Kosovo en 1999. G. ANCEL dans la même position, n’a pas eu le même courage. Le Rwanda c’est en 1994. Il s’est fait mettre en disponibilité en 2003 et n’a définitivement quitté l’armée qu’en 2013! Ce long laps de temps me pose question! Par ailleurs j’ai lu du coup le témoignage de J.HOGARD, les larmes de l’honneur. Franchement je préfère le ton de cet ouvrage à celui de G. ANCEL: il est autrement authentique et...modeste. Pour moi, il n’y a pas de doute possible : c’est J.HOGARD qui est dans le vrai. Je comprends que cela puisse déranger la doctrine officielle !

Visiblement, les français aussi doivent se réconcilier autour d'une interprétation de ce pan d'histoire qui touche à l'honneur du pays bien plus qu'à l'honneur des quelques décideurs en tant qu'individus. Puisse la passion qui anime les débats ne pas faire obstacle, autant que le secret des archives, à l'éclosion de la "vérité des intentions". Merci à MM. Ancel et Hogard, de permettre à chacun de se faire une opinion.

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