Idées simples, contre-intuitives selon certains, mais pas complètement fausses : la crise est favorable à l’Europe, elle révèle des faiblesses durables des Etats-Unis.
L’Europe progresse dans la crise : un mécanisme de stabilité européenne (MCE) succèdera au FESF, les règles du Pacte de stabilité et de croissance seront transposées en droit national, la dette sera, tôt ou tard, mutualisée, le cadre prudentiel (Bâle III) s’applique. La crise de l’endettement est, vraiment, aiguë pour la Grèce où se paie, avant tout, la faiblesse de l’Etat. Ailleurs, le niveau élevé des prélèvements fait, globalement, consensus, les administrations fiscales et les outils d’imposition sont efficaces : les politiques d’assainissement passeront, politiquement et techniquement. L’impression de gaucherie laissée par des décisions à 27 ne doit pas nous tromper : la capacité de l’Europe à créer et appliquer de la décision publique de qualité est forte. Les établissements bancaires européens ont la capacité à servir du crédit bon marché aux industriels et aux particuliers grâce à deux avantages compétitifs : leur productivité est élevée, les Européens, qui sont fondamentalement restés des épargnants, apportent des ressources stables. Ils sont aux premières places pour tirer profit du processus d’intégration des systèmes financiers qui accompagnent la mondialisation (l’équilibrage de l’offre et de la demande mondiale étayé par des solutions financières).
Les Etats-Unis ont échoué à réguler les déséquilibres mondiaux des paiements courants, source d’instabilité, ce qui était leur responsabilité de « puissance organisatrice » (les cours de change réels de la Chine). Ayant, en partie, fondé, depuis 40 ans, leur puissance sur ce déséquilibre, il est vrai qu’ils n’étaient pas les mieux placés. A l’intérieur, l’histoire montre que les crises financières qui résultent d’une bulle immobilière laissent des traces profondes. Les taux d’intérêt seront quasiment nuls jusqu’en 2013, la FED annonce, déjà, un QE3 mais les taux bas et la persistance des politiques d’accommodement retardent l’indispensable ajustement des bilans et la meilleure allocation des ressources. La croissance tirée par l’endettement n’a, au bout du compte, pas profité au plus grand nombre ; quant à la considérable richesse de l’industrie bancaire parallèle qui transforme les échéances et la liquidité des banques traditionnelles, elle était, franchement oligarchique. Au bout du compte, l’utilité sociale créée en contrepartie de l’envolée de la masse monétaire est à peu près nulle. Il faudra s’expliquer ; des tensions s’annoncent. En face, la classe politique est médiocre et clivée. La capacité politique à résoudre la crise est douteuse.
Le classement des Etats pris dans la crise de l’endettement souverain aurait peu d’intérêt ; pourtant, un nouveau rapport des forces profondes émerge dont les attaques, plus ou moins franches, contre l’euro sont le révélateur en négatif. L’actuelle poussée d’aversion pour le risque et le comportement grégaire des marchés ne doivent nous empêcher de prendre conscience de l’importance du savoir-faire européen en matière de coopération inter et infra étatique. Pour que le développement mondialisé soit financièrement stable, il faut que la coopération et la coordination deviennent la trame des relations internationales. Ceux qui sauront organiser la stabilité se placeront au centre du nouveau paradigme du monde mondialisé.
Commentaires
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http://blog.crottaz-finance.ch/?p=8304
Le MES va remplacer le FESF.
Je ne suis pas un adepte de la théorie du complot. Il m’arrive parfois de me demander si je rêve ou si ce que je constate est réel. Il semble que ce qui est en train de se dérouler devant nos yeux incrédules dépassent l’entendement.
http://www.ubest1.com/?page=video/32149
Si c’est vrai – comme semble le confirmer le site: http://www.abgeordneten-check.de/ et Le Mécanisme européen de stabilité financière va-t-il stabiliser l’euro c’est très inquiétant.
Les peuples ne peuvent plus rien dire ou la messe est dite (en leur absence). Les peuples ont voté pour des élus. Les pouvoirs octroyés désormais à la classe dirigeante sont énormes (y.c. immunité !), tout cela par la démission du peuple qui ne vote que pour des promesses et se désintéresse totalement de ce qui se passe, tant qu’on lui donne du pain et des jeux.
http://www.solidariteetprogres.org/Allemagne-Les-pouvoirs-exorbitants-du...
Le traité n’est rédigé qu’en anglais: http://ec.europa.eu/economy_finance/articles/financial_operations/2011-0...
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Pour avoir une interaction avec le ( les) propriétaire (s) du (des) papier(s)publié(s)sur le blog que faut il faire ?
Je trouve personnellement que le FESF2.0 n'est qu'une vulgaire baudruche que nous allons ( encore ) remplir d'actif pourri dans la droite ligne d'une bonne pyramide de Ponzi.
La forme antidémocratique du FESF2.0 est plus que préoccupante... L'article 27 est à vomir et n'a rien d'une décision public.
Sky
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Pour avoir une interaction avec le ( les) propriétaire (s) du (des) papier(s)publié(s)sur le blog que faut il faire ?
Je trouve personnellement que le FESF2.0 n'est qu'une vulgaire baudruche que nous allons ( encore ) remplir d'actif pourri dans la droite ligne d'une bonne pyramide de Ponzi.
La forme antidémocratique du FESF2.0 est plus que préoccupante... L'article 27 est à vomir et n'a rien d'une décision public.
Sky
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Petit Link tout frais, sur le FESF : http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=rFudyxtYjQQ
La BCE n'a que 13 milliards pour couvrir les pertes des PIGS... 60% de Haircut sur la Grèce ( 120 milliards au bas mots )... I LOVE IT!
Sky
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Je partage tout à fait l'opinion que l'Europe a plus de ressort que les Etats-Unis, y compris politiquement. Comparons seulement l'impuissance d'Obama face aux lobbies les plus conservateurs bloquant toute initative et les positions de Michel Barnier et da la Commission sur la moralisation des marchés financiers.
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